Les "start-upeuses"
- Session : 2020-2021
- Année : 2021
- N° : 287 (2020-2021) 1
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Question écrite du 01/03/2021
- de KAPOMPOLE Joëlle
- à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
Selon la start-up "Heatmap – Women Entrepreneurship", seules 15,5 % des fondatrices de start-ups sont des femmes. Ces chiffres, à l'instar de ceux du monde entrepreneurial, soulignent les manques de stimulation et de soutien à l'égard du leadership et des talents féminins.
En Flandre, l'organisme Durf ondernemen (DO) a lancé l'initiative "Female Founders" pour valoriser les femmes entrepreneures.
Monsieur le Ministre a-t-il connaissance de cet événement ainsi que d'initiatives similaires en Wallonie ?
Dispose-t-il de données wallonnes relatives à l'entrepreneuriat féminin et à la part de fondatrices de start-ups ?
Des actions sont-elles prévues pour promouvoir, stimuler et soutenir les femmes dans leurs projets de création de microentreprises, de start-ups ou d'entreprises ?
Réponse du 30/03/2021
Le Baromètre 2020 des « starts up » numériques et de la Tech publié par Digital Wallonia souligne une fois encore, la présence trop faible des femmes parmi les créatrices de « start up ».
Si l'on envisage l'ensemble de la population des « créateurs de « start up » », on ne retrouve en effet que 16 % des femmes. Ramenés à la population des « start up », 26 % avaient au moins une femme dans leur équipe fondatrice.
En ce qui concerne les actions prévues pour promouvoir, stimuler et soutenir les femmes dans leurs projets de création d’entreprises, je souhaite faire part à l’honorable membre de l’initiative « Gender » : Promotion des métiers du numérique, dans une approche zéro sexisme qui se déroule du 1er novembre 2020 au 31 décembre 2021.
En effet, les constats sont les suivants :
- seulement 35 % de femmes entrepreneures en Wallonie, mais 13 % des femmes dans les secteurs du numérique. ;
- 25 % de diplômées dans les STEM contre 75 % d’hommes ;
- 35 % des diplômées STEM qui travaillent dans les secteurs du numérique quittent vers d’autres secteurs dans les 5 ans ;
- une pénurie de rôles-modèles féminins dans les carrières IT pour une diffusion optimale des “success stories” qui avait déjà justifié la mise en œuvre de la campagne “Wallonia Wonder Women” (WWW) de l’AdN ;
- la nécessité de sensibiliser/mobiliser les associations de dirigeants de personnel et les fédérations sectorielles par rapport aux problèmes de genre et à leurs impacts sur la croissance et la rentabilité des entreprises ainsi qu’aux nouveaux types de management propices à l’évolution favorable des carrières des femmes.
Cette action se décline en quatre étapes :
- une nouvelle campagne de communication Wallonia Wonder Women (WWW) pour diffuser les rôles-modèles et les bonnes pratiques ;
- une recherche universitaire faisant l’état de l’art des modes de management propices à l’évolution de carrières des femmes au sein d’environnements technologiques essentiellement masculins ;
- l’organisation d’un premier événement « Femmes et numérique » en Wallonie.
- la sensibilisation sous forme de conférences, collaborations, et cetera avec des fédérations professionnelles et des associations de dirigeants de personnel par rapport aux problèmes de genre et à leurs impacts sur la croissance et la rentabilité des entreprises. (SOWALFIN, UWE, AGORIA, et cetera)
Par ailleurs, la Belgique a signé le 9 avril 2019 la Déclaration “Commitment on Women in Digital” marquant ainsi son intérêt à défendre la promotion des femmes à tous les niveaux de l’économie numérique et s’engageant à définir une stratégie nationale ciblée et intersectorielle à propos des Women in Digital. La stratégie vise à accroître les compétences numériques de toutes les femmes, à attirer et à maintenir plus de femmes dans le secteur digital ( TIC/STEM).
De manière plus générale, la participation des femmes à la dynamique économique reste aujourd’hui marginale alors que dans l’absolu les femmes sont plus nombreuses et leur niveau d’étude est en moyenne plus élevé que celui des hommes.
Les femmes entreprennent moins, souvent de manière plus « mesurée » en créant leur propre emploi, mais plus rarement en affichant des ambitions de croissance.
Elles créent des activités de taille modeste majoritairement dans le commerce et le service à la personne.
L’objectif à terme est bien de construire un plan d’actions futur, afin de faire en sorte que plus de femmes participent à la dynamique économique, de manière ambitieuse, dans des secteurs porteurs.
Pour atteindre cet objectif, il semble opportun de veiller à une appropriation transversale de la dimension de genre de manière à éviter la stigmatisation souvent contre-productive en donnant tout d’abord de la visibilité aux entreprises pilotées par des femmes, c’est sur quoi nous travaillons actuellement.
Enfin, concernant plus globalement la thématique des femmes dans le domaine numérique, je renvoie l’honorable membre aux discussions que nous avons eues à l’occasion de l’examen de sa question orale sur cette thématique lors de la séance de la Commission du 16 mars dernier.