La redynamisation des centres-villes de Tournai et de Mouscron
- Session : 2020-2021
- Année : 2021
- N° : 249 (2020-2021) 1
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Question écrite du 15/04/2021
- de CORNILLIE Hervé
- à COLLIGNON Christophe, Ministre du Logement, des Pouvoirs locaux et de la Ville
C'est avec plaisir que Mouscron et Tournai, en tant qu'uniques villes de Wallonie picarde de plus de 50 000 habitants, vont recevoir respectivement 15 et 17 millions d'euros de la part de la Wallonie, dans le cadre d'un plan d'investissement pour la redynamisation des centres-villes.
Ces enveloppes sont les bienvenues pour ces fleurons de la région. Tournai reste une des villes wallonnes les plus importantes en matière historique et culturelle, dont le potentiel est largement sous-utilisé. Mouscron affiche, elle, une démographie galopante ainsi qu'une population désireuse et enthousiaste à l'idée de tirer sa ville vers le haut.
En plus des conditions de « travailler par quartier » et de l'attribution spécifique de certains deniers à la réhabilitation des friches industrielles, quelles seront les demandes de la Wallonie envers les villes bénéficiaires ?
À quelle date sont attendus les plans d'actions prioritaires ?
Pour les cas spécifiques de Mouscron et Tournai, des demandes spécifiques ont-elles été émises aux autorités locales ?
Qu'en est-il des dispositions pour les moyennes et petites villes ?
Car, en ce qui concerne la Wallonie picarde, nombreuses sont celles dont le centre-ville a souffert ces dernières années. Lesquelles seront potentiellement concernées par une aide à la redynamisation ?
Réponse du 20/05/2021
La Déclaration de politique régionale contient, pour la première fois en Wallonie, un volet important concernant la mise en œuvre d’une véritable politique intégrée des villes faisant appel à une série de « compétences liées » telles que l’environnement, la cohésion sociale, la mobilité, le commerce ou la rénovation énergétique.
Le Gouvernement a approuvé son cadre général lors de sa séance du 1er avril. Il a, en outre, lancé une opération transversale et pluriannuelle visant à apporter des moyens budgétaires nouveaux aux villes wallonnes de plus de 50 000 habitants, via un mécanisme de droit de tirage dont les montants ont été fixés au prorata de la population. Une enveloppe budgétaire globale de 240 millions d’euros est prévue pour couvrir l’opération jusqu’en 2024. Ce budget sera complété à hauteur de 10 millions par an, afin de procéder à la réhabilitation de friches industrielles situées dans les centres urbains.
Le bénéfice de cette opération est conditionné à la validation préalable, par le Gouvernement, d’un plan d’actions proposé par chacune des villes concernées. La date de remise de ces plans a été fixée au 15 septembre dans la circulaire adoptée ce 15 mai. Le plan d’actions contiendra, pour chaque action envisagée, une fiche descriptive comportant les renseignements utiles tels que la liste des documents préexistants sur lesquels le plan d’actions s’appuie (dossiers préexistants en rénovation ou en revitalisation urbaine, plan de mobilité, « master plan », PST…), le périmètre de chaque quartier prioritaire ou encore l’ordre de priorité accordé à chacune des actions, leur calendrier de réalisation ou leur budget spécifique. C’est dans ce cadre général que les villes — dont celles de Tournai et Mouscron — pourront inscrire leurs actions en fonction des caractéristiques particulières de leur territoire.
À côté des villes de plus de 50 000 habitants, la Wallonie compte 79 villes de 12 000 à 50 000 habitants, qui jouent un rôle essentiel dans la structuration de leur bassin de vie. Elles ne sont pas oubliées, bien au contraire, et c’est précisément vers elles que seront recentrés les outils de la rénovation et à la revitalisation urbaine. Ces outils ont fait leurs preuves, mais doivent être réformés en profondeur et actualisés, notamment dans le sens de la simplification de l’octroi de subsides. L’administration a été chargée de formuler des propositions en ce sens, avant la fin de ce semestre. Le Gouvernement a aussi décidé que ces dispositifs seraient recentrés sur les entités de moins grande taille. Les neuf grandes villes concernées par la PIV ne pourront plus y prétendre pour des projets nouveaux, ce qui accroîtra d’autant les moyens accordés aux autres.
Les moyens dédicacés à ces dispositifs de développement urbain seront augmentés de manière substantielle jusqu’en 2024. Les moyennes et petites villes bénéficieront, partout en Wallonie, de moyens nouveaux, pour des opérations destinées à accroître la qualité de vie, offrir un habitat accessible et de qualité, favoriser l’inclusion sociale et contribuer à atteindre les objectifs climatiques. Sur cette législature, 110 millions — soit plus de trois fois le budget habituellement accordé à cette politique — seront destinés exclusivement aux entités de moins de 50 000 habitants. Il y aura donc moins de bénéficiaires et plus de moyens.
Enfin, s’agissant des plus petites entités, qui feront bien entendu l’objet d’une attention renforcée, j’irai très prochainement à leur rencontre afin de cerner, directement avec elles, leurs besoins, au plus proche de leur réalité.