Le programme de travail prospectif de l'Institut wallon de l'évaluation, de la prospective et de la statistique (IWEPS) sur "le bien vieillir"
- Session : 2021-2022
- Année : 2021
- N° : 58 (2021-2022) 1
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Question écrite du 06/10/2021
- de KAPOMPOLE Joëlle
- à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
En Wallonie, selon les dernières estimations, en 2060, une personne sur quatre devrait être âgée de 65 ans ou plus et près d'une sur dix de 80 ans et plus, soit plus de 1 million de Wallons et Wallonnes pour la première catégorie et plus de 400 000 pour la seconde.
Face aux défis engendrés par ce que certains n'ont pas hésité à appeler une « révolution grise », il est nécessaire de s'interroger sur l'évolution des dispositifs d'accompagnement des personnes âgées.
L'Institut wallon de l'évaluation, de la prospective et de la statistique (IWEPS) a ainsi développé un programme de travail prospectif. Il a confié à une équipe interdisciplinaire de chercheurs universitaires la tâche d'identifier, sur la base d'un examen rigoureux de la situation régionale et des attentes de la population, les scénarii d'évolutions possibles et la mise en évidence des enjeux pour la région en matière de bien vieillir à l'horizon 2025-2045.
Madame la Ministre a-t-elle pris connaissance du programme de travail prospectif initié par l'IWEPS ? Dans l'affirmative, peut-elle nous dire ce qui ressort du travail des chercheurs ?
Quels sont les outils à sa disposition pour connaître les attentes de la population âgée ?
Madame la Ministre a financé les projets au sein des maisons de repos pour changer leur mode de fonctionnement sur base du modèle Tubbe. Quelles sont les premières évaluations du lancement des projets Tubbe ?
Réponse du 04/11/2021
Nous avons bien pris connaissance du rapport des travaux de l’IWEPS intitulé « La gestion du vieillissement en Wallonie aux horizons 2025-2045: enjeux et prospective ».
En analysant la demande sous un angle prospectif, en appréhendant, à l’horizon 2040, l’évolution des besoins des seniors au travers d’une démarche participative, en identifiant certains enjeux liés à l’offre et à la demande ainsi que des outils d’action publique, dont la silver économie, les recommandations finales du rapport sont source d’inspiration.
Les principaux besoins identifiés lors des ateliers participatifs à l’occasion des travaux recouvrent les besoins financiers, l’inadéquation quantitative entre l’offre et la demande d’aides et de soins dans certaines parties de la Wallonie, le manque d’offre en termes d’aides familiales, de services de garde-malade ou de places en maisons de repos et maisons de repos et de soins (à un prix abordable), la sécurité, les liens sociaux et l’autodétermination.
La première conclusion qui peut en être tirée est que l’approche du vieillissement doit s’écarter des réponses stéréotypées, mais doit, au travers d’un panel d’offres diverses, garantir au citoyen une réponse adaptée à ses besoins tout au long de son parcours de vie, en respectant ses choix.
Je m’attache, avec mon administration, à mettre en place, progressivement, des réformes qui permettront de répondre à ces défis.
J’ai souhaité d’ailleurs disposer de données relatives au secteur de l’aide et des soins à domicile et au secteur résidentiel dans la cadre de sa politique vieillissement. Ces connaissances étant plus que nécessaires pour orienter aux mieux les décisions afin que ces dernières puissent répondre aux attentes et besoins des citoyens wallons.
Pour pouvoir bénéficier d’une information de qualité sur les activités exhaustives des secteurs et les besoins des personnes âgées, j’ai demandé à mon administration de développer un système de collecte et de traitement des données se basant, d’une part sur les rapports simplifiés harmonisés existants (RASH) et sur la poursuite du déploiement de la plateforme PLASMA.
Il s’agit également de demander de mener une étude ayant pour objectif de cibler les besoins et attentes des actuels et futurs bénéficiaires des services à destination des personnes âgées.
Il a aussi été décidé avec mon Collègue Willy Borsus, et en exécution de la déclaration de politique régionale relative à la Silver Economy, d’organiser une table ronde prospective avec les acteurs du secteur afin d’identifier les besoins et les opportunités en termes de création de valeur et d’emploi ; cette table ronde devrait se réunir début 2022.
En ce qui concerne le modèle TUBBE, 36 maisons de repos qui bénéficient d’un accompagnement pour le développement de la philosophie Tubbe sont suivies grâce à l’expertise d’un pool de coachs chargé de les aider à mettre en œuvre une stratégie d’actions, pas à pas, à partir de l’écoute des membres du personnel et des résidents.
En plus de ce coaching personnalisé et d’un soutien financier de 5.000 euros, ces maisons sont soutenues par d’autres initiatives comme la mise en place d’intervisions et de partages d’expériences, des « Midis Tubbe » qui visent à mettre en avant le point de vue de différents experts, des « e-news » ou encore des publications thématiques disponibles sur le site de la Fondation Roi Baudouin.
Malgré le vécu difficile de la crise, toutes les maisons ont été contactées et sont « en marche ». Les premiers indicateurs du monitoring montrent que 83 % des établissements ont trouvé leur rythme de croisière, 16 % rencontrent quelques difficultés (notamment en raison d’un épuisement des équipes ou d’un changement de la direction qui n’a plus la même vision par rapport à la demande initiale), et une seule maison a montré d’importantes difficultés à démarrer le projet en ayant l’impression qu’il fallait tout reprendre à zéro.
L’AViQ suit de près le développement de ces projets et participe au rayonnement de ces pratiques dans l’ensemble du secteur wallon.
L’impact de la crise sanitaire et son influence sur les valeurs Tubbe seront également abordés lors de ces témoignages.
Je suis très attentivement ces travaux et leurs résultats sur la qualité de vie des résidents.