La recommandation n° 7 du chapitre relatif à la recherche et au numérique du rapport de la Commission spéciale chargée d'évaluer la gestion de la crise sanitaire de la Covid-19 par la Wallonie
- Session : 2021-2022
- Année : 2022
- N° : 895 (2021-2022) 1
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Question écrite du 02/09/2022
- de MUGEMANGANGO Germain
- à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
La recommandation n° 7 du chapitre relatif à la recherche et au numérique du rapport de la Commission spéciale chargée d'évaluer la gestion de la crise sanitaire de la Covid-19 par la Wallonie prévoit d'encourager et renforcer le recours au coworking dans le cadre du réseau d'espaces mis en place par Coworking/Digital Wallonia.
Cette recommandation est-elle en voie d'application ?
Si oui, comment ?
Réponse du 26/09/2022
Le réseau d’espaces de coworking mis en place en 2012 et étendu en 2017 au niveau rural est constitué de 21 espaces dont 13, en milieu rural.
Les résultats positifs de cette dynamique ont été régulièrement évalués par l’Agence du Numérique au moyen d’analyses et d’enquêtes d’usage et de satisfaction des espaces. Des chèques coworking ont également été initiés en 2017 pour soutenir les coworkers dans leur utilisation de ces espaces et, plus récemment, deux programmations de soutien ont été financées à destination des 13 espaces ruraux. Des chèques-entreprises « coworking » ont également été mis en place au bénéfice de porteurs de projets ou de starters.
Depuis lors, et au cours de ces dernières années, la situation a beaucoup évolué, notamment dans les modes de travail (externalisation, entrepreneuriat individuel, et cetera), la digitalisation et le cadre environnemental. Ces changements ont amené à une certaine flexibilisation du travail qui se traduit notamment par un recours plus important au télétravail. En parallèle, des nouveaux lieux de travail ont également émergé (coworking, hubs, fab labs, et cetera). Ces phénomènes vont probablement encore s’accélérer suite à la crise du Covid-19.
Les espaces de coworking s’inscrivent dans ces évolutions, en fournissant un lieu de travail commun (avec équipement), qui permettent de mettre en réseau les usagers de l’espace tout en offrant certains services permanents ou ponctuels (formation, coaching, secrétariat, et cetera). Le coworking est devenu une commodité largement offerte par d’autres acteurs notamment privés et, fin 2021, on dénombre au total plus de 70 espaces de coworking.
Compte tenu de ces évolutions et afin de disposer des informations nécessaires à l’identifications des actions le plus pertinentes à mener pour répondre aux besoins de la Wallonie en matière de coworking, une analyse du secteur a été réalisée, notamment pour évaluer la demande existante et à venir pour de tels dispositifs, afin de pouvoir d’estimer la nécessité de poursuivre le soutien public.
Cette analyse a été commanditée par mon cabinet et celui de ma Collègue, la Ministre Tellier, en charge de la ruralité et du coworking (semi-)rural. En voici les principaux constats et les principales recommandations :
- en comptabilisant les sites gérés par le secteur privé, l’offre de coworking est globalement suffisante en Wallonie, particulièrement dans les (grandes) villes ;
- en milieu (semi-)rural, les projets doivent miser sur la mixité des services proposés et/ou sur des projets inter/supra-communaux pour atteindre une masse critique d’utilisateurs ;
- une réorganisation des plateformes d’innovation est nécessaire : la multiplication des lieux ayant pour mission de favoriser l’innovation, l’entrepreneuriat, les usages numériques et le créativité (espaces de coworking, EPN, incubateurs, hus, fab labs, living labs, et cetera) a dilué leur impact réel et rend difficile la lisibilité de l’écosystème ;
- le développement des plans d’actions doit se faire en tenant compte :
o du public cible visé (les espaces destinés aux indépendants/TPE/starters devront répondre à des besoins différents des espaces « tous publics ») ;
o du territoire sur lequel se trouvent ces espaces (différent dans les grandes villes ou dans le milieu rural).
Suite à cette analyse, il a été convenu que ma Collègue, la Ministre Céline Tellier, en charge de la ruralité et du coworking (semi-)rural, définisse dans quelle mesure les moyens du projet 229 du PRW pouvaient être investis au profit du maillage rural.