La recommandation n°1 du point relatif au bien-être animal du rapport de la Commission spéciale chargée d'évaluer la gestion de la crise sanitaire de la Covid-19 par la Wallonie
- Session : 2022-2023
- Année : 2022
- N° : 212 (2022-2023) 1
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Question écrite du 05/12/2022
- de MUGEMANGANGO Germain
- à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
La recommandation n°1 du point relatif au bien-être animal du rapport de la Commission spéciale chargée d'évaluer la gestion de la crise sanitaire de la Covid-19 par la Wallonie prévoit d'éviter l'apparition de zoonoses à travers le maintien des habitats naturels.
Cette recommandation est-elle en voie d'application ?
Si oui, comment ?
Réponse du 24/03/2023
Le lien existant entre « santé humaine », « santé animale » et « fonctionnement des écosystèmes » dans la transmission des maladies parmi les humains, les animaux domestiques et la faune a été réalisé de manière internationale suite aux premières épidémies du début du XXIe siècle.
Repris sous le concert de « One Health », celui-ci a été validé par de nombreuses organisations internationales dont l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), le programme des nations unies pour l’environnement (UNEP) et la Banque mondiale.
Élargi à l’ensemble des politiques de santé, le concept « One Health » encourage la mise en place d’une approche intégrée de la santé, centrée sur les interactions entre les animaux, les végétaux, les humains et leurs environnements. Elle synthétise en quelques mots une notion connue depuis plus d’un siècle : la santé humaine, la santé animale et la santé des plantes sont interdépendantes et liées à la santé des écosystèmes dans lesquels elles coexistent. Une politique sanitaire ne peut donc plus se résumer à une approche strictement biomédicale, mais doit inclure l’ensemble des déterminants de la santé ainsi que les interactions entre ces différents déterminants.
Dans ce sens, une stratégie de lutte contre les pandémies ne doit pas se focaliser uniquement sur des mesures biomédicales préventives (comme la désinfection) et curatives (comme les vaccins), mais doit aussi s’attaquer aux facteurs menant à la propagation de maladies animales à l’homme et à leurs disséminations.
Ainsi, en ce qui concerne plus spécifiquement le maintien des habitats naturels, il faut d’abord rappeler que les vecteurs de transmission les plus communs des zoonoses sont les chauves-souris, les oiseaux, les primates ou encore les rongeurs.
D'après les estimations des scientifiques, il y aurait 1,7 million de virus non découverts portés par les mammifères et les oiseaux, dont la moitié seraient capables d’infecter l’humain. Les pandémies se font plus nombreuses à mesure que la pression exercée sur l'environnement par l'activité humaine augmente et que le contact entre l’humain et la faune est de plus en plus étroit.
La destruction de leur habitat pousse les espèces sauvages vers de nouveaux territoires, ce qui oblige certains animaux, comme les chauves-souris ou les oiseaux, à s'installer en plus grand nombre dans les milieux urbains.
Comme je le dis souvent, la biodiversité est notre assurance-vie. C’est ce que l'on mange, ce que l'on boit, c'est l'air qu'on respire. Le concept « One Health », qui lie la santé humaine avec la santé des écosystèmes, notamment dans un contexte de pandémie, permet d’insister sur l’importance de la préservation de la nature qui nous entoure.
La préservation des habitats naturels est donc un sujet auquel j’attache une grande importance. Celle-ci est mise en place à travers plusieurs axes.
Tout d’abord, la Loi sur la Conservation de la Nature prévoit la protection de biotopes particuliers. L’annexe VIII identifie une série d'habitats naturels pour lesquels des sites Natura 2000 doivent être désignés en application de la Directive européenne Faune-Flore-Habitats (92/43/CEE). L’objectif est d’assurer le maintien ou, le cas échéant, le rétablissement, dans un état de conservation favorable, de ces habitats naturels dans leur aire de répartition naturelle.
À travers le Plan de relance pour la Wallonie, des moyens conséquents ont été dégagés afin d’assurer la protection, la gestion et la valorisation d’espaces naturels, mais également pour y développer la biodiversité et y restaurer les habitats.
Sur ma proposition, depuis 2020, le Gouvernement wallon a également permis la préservation des espaces naturels à haute valeur biologique avec le classement en tant que réserves naturelles de 3 667 ha supplémentaires.
Les actions mises en place pour une forêt résiliente, la création de parcs nationaux ou encore le programme « Yes We Plant » permettent également d’améliorer la qualité des habitats naturels wallons.
Nous essayons également d’exercer une influence positive sur la préservation des habitats à l’étranger puisque, dans le dossier de déforestation importée, la Belgique a soutenu une position ambitieuse.