La vie affective et sexuelle des résidents des maisons de repos
- Session : 2022-2023
- Année : 2023
- N° : 259 (2022-2023) 1
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Question écrite du 02/02/2023
- de KAPOMPOLE Joëlle
- à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
J'ai récemment rencontré les équipes d'une maison de repos afin d'aborder avec eux leurs pratiques de terrain concernant le respect de la vie affective et sexuelle des résidents. Si les équipes rencontrées sont ouvertes et font tout pour s'assurer du respect de la vie affective de leurs résidents, l'échange a montré qu'ils se sentent parfois en manque de soutien et/ou outils. En effet, ceux-ci se disent souvent peu ou pas formés pour avoir le "bon comportement". Plusieurs témoignages montrent également que le personnel est parfois tiraillé entre les résidents et leur famille, ce qui peut provoquer une charge mentale pour les équipes.
Par ailleurs, en cas de problème ou difficulté, plusieurs personnes ont également regretté qu'il n'y ait pas une équipe psychologique disponible dans la maison de repos pour entendre les résidents et le personnel. Enfin, la question de la protection contre les infections sexuellement transmissibles (IST) a été abordée avec le constat qu'aucune sensibilisation, ni des résidents, ni des équipes n'est prévue et aucun matériel mis à disposition.
Dans le cadre des futures réformes dans le secteur, Madame la Ministre présentera-t-elle un point spécifique au Gouvernement relatif à la vie affective des résidents en institutions ?
Pourquoi n'existe-t-il pas de sensibilisation et prévention contre les IST dans les maisons de repos et de soins (MRS) ?
Elle a pérennisé des moyens pour l'engagement de psychologues depuis la crise de la Covid-19 notamment pour 180 équivalents temps plein.
Va-t-elle modifier les normes de personnel pour qu'un psychologue soit engagé directement au sein de chaque MRS ?
Réponse du 06/02/2023
Le respect des choix de toute personne - quels que soient son âge et son niveau d’autonomie - concernant son corps ainsi que sa bonne santé sexuelle fait partie des thématiques auxquelles je suis particulièrement attentive.
C’est ainsi que j’ai décidé, dès la fin de la pandémie, de la reprise des salons enVIE d’amour, au sein desquels le personnel des maisons de repos peut venir chercher des informations, participer à des ateliers, rencontrer des formateurs spécialisés sur la thématique de la vie relationnelle, affective et sexuelle ainsi que participer à des échanges lors des tables de discussions.
Ces manifestations rencontrent toujours un large succès.
De plus, l’AViQ a lancé une campagne autour du sujet : « Quel que soit notre âge, on a tous droit à l’amour ». Des spots sont diffusés à la télévision ainsi que sur les réseaux sociaux. Il s’en est suivi l’envoi de conseils et de bonnes pratiques au sein de chaque MR/MRS.
Des formations ainsi que des journées thématiques sur la vie relationnelle, affective et sexuelle des personnes âgées sont aussi régulièrement organisées par l’AViQ tant à destination des directions que du personnel des MR/MRS. Les formations pour le personnel étant très prisées, elles sont régulièrement reproposées.
Certains opérateurs en prévention et promotion de la santé, comme les centres de planning familial, réalisent des animations et des sensibilisations sur la vie relationnelle affective et sexuelle. Les professionnels des centres de planning familial peuvent donc intervenir auprès des MR/MRS sur ces différentes thématiques.
En ce qui concerne la compétence du personnel au niveau psychologique, l’AViQ a rendu auprès du Fonds social européen un projet visant à améliorer les connaissances des professionnels du secteur des MR/MRS en matière de psychologie de la personne âgée à travers leur participation à des ateliers thématiques et à des modules d’e-learning.
Un second objectif de ce projet est de renforcer les compétences, les attitudes et les comportements des professionnels du secteur en matière d’accompagnement psychosocial des aînés à travers leur participation aux ateliers thématiques et grâce au soutien régulier d’un psychologue.