La pollution constatée au sein du parc scientifique de Louvain-la-Neuve
- Session : 2023-2024
- Année : 2023
- N° : 7 (2023-2024) 1
2 élément(s) trouvé(s).
Question écrite du 07/09/2023
- de AHALLOUCH Fatima
- à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
La RTBF a récemment dévoilé que le parc scientifique de Louvain-la-Neuve est lourdement pollué au chloroforme. Le site accueille 284 entreprises et 6420 travailleurs sur une surface totale de 147 hectares. Cette pollution, qui a été découverte en 2007, s'étend sur près de 9 hectares. Le Service public de Wallonie a récemment présenté les conclusions de son rapport aux acteurs impactés par le dossier : les deux cogestionnaires tout d'abord, l'Université catholique de Louvain et l'intercommunale inBW, et les communes concernées que sont Ottignies-Louvain-la-Neuve et Mont-Saint-Guibert.
Au vu de son ampleur, la pollution remonterait au moins à la création du parc scientifique. Il reste aujourd'hui impossible de déterminer l'origine de la pollution. L'enquête a permis d'assurer que la pollution est contenue et ne présente pas de risque de propagation. Néanmoins, les analyses conduites ont tout de même relevé que la nappe phréatique était touchée par cette pollution au chloroforme. Une enquête auprès de la soixantaine d'entreprises de la zone a tout de même été initiée afin de s'assurer que l'eau sert uniquement des projets industriels et n'alimente pas les robinets voisins.
Plusieurs solutions semblent à l'ordre du jour. La solution la plus simple serait de mettre en œuvre un pompage et un traitement de l'eau afin d'assainir la nappe phréatique. Le dernier recours serait d'effectuer une dépollution complète du site, une solution radicale plus complexe et coûteuse.
Une décision a-t-elle été prise sur la suite des démarches à effectuer ?
Quelles mesures Madame la Ministre a-t-elle prises ou compte-t-elle prendre afin de préserver la santé des riverains ?
Dispose-t-elle d'éléments justifiant la longueur de l'enquête qui a duré plus de 15 ans ?
Réponse du 29/09/2023
En ce qui concerne les interrogations de l’honorable membre sur la suite des démarches à effectuer et sur les risques pour la santé des riverains, je la renvoie à la réponse faite le 24 juillet dernier à la QE n°659 de M. Antoine.
Comme je l'avais annoncé à M. Antoine, la SPAQuE a pris en charge le plan d’actions à court terme en vue de maîtriser cette pollution, c’est-à-dire l'organisation des chantiers de forages de piézomètres, d'échantillonnage et de tests, avec pour objectif d'obtenir toutes les réponses nécessaires en fin de premier trimestre de 2024. Les nouvelles qui me reviennent du terrain à ce jour confirment que le programme d'investigations se poursuit conformément aux prévisions.
Par ailleurs, si les premières analyses montrant du chloroforme dans le puits d'une entreprise du parc scientifique datent en effet de 2007, l'information n'a été portée à la connaissance de mon administration qu'en 2013. À cette date, le premier décret sur l’assainissement des sols commençait à être opérationnel et n’impliquait aucune obligation dans le chef des exploitants hormis sur injonction de l’administration. La procédure qui a été initiée l'a été sur base volontaire, à l'initiative de cette entreprise et a été réalisée sans urgence, en se basant sur l'hypothèse d'une pollution locale dont il fallait rechercher l'origine directement au sein de cette entreprise. Les travaux liés à cette procédure ont duré près de 5 années, mais étaient rendus très difficiles en raison de l'occupation presque complète de la parcelle par des bâtiments industriels empêchant la réalisation de forages lourds. C'est aussi dans cet intervalle que l'on a pris conscience d'un probable lien entre cette pollution et celle du puits de l'UC-Louvain en aval, laquelle était également gérée "localement" par l'université.
L'étude de caractérisation finalisée en 2018 au niveau de l'entreprise a permis d'exempter cette dernière de la responsabilité de la pollution. Il a alors fallu prendre la décision de poursuivre les investigations sur fond public avec, d'abord, une subvention accordée à l'ISSeP, fin 2019, pour délimiter la pollution. Ce n'est que durant ces travaux d'investigation basés sur des forages beaucoup plus lourds et réalisés en dehors de l'emprise où avait été détectée la pollution que l'on a réellement pris la mesure du problème et compris qu'on était aux prises avec une pollution d'une ampleur largement sous-estimée jusque-là.