La situation de la grippe aviaire
- Session : 2023-2024
- Année : 2024
- N° : 437 (2023-2024) 1
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Question écrite du 10/04/2024
- de SCHYNS Marie-Martine
- à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
Alors que fin du mois dernier, nous pouvions nous réjouir que la Belgique retrouve son statut de pays indemne de l'influenza aviaire chez les volailles, la maladie a refait parler d'elle la semaine dernière à la suite de la découverte d'un cas positif chez une personne ayant été infectée par une vache laitière au Texas. La possibilité de la transmission de la maladie à l'homme est connue et constitue un sujet d'attention particulière des autorités sanitaires.
Elle justifie, pour partie, les mesures sanitaires mises en place, celles-ci impactent le secteur avicole wallon et l'ensemble de cette filière agricole.
Malgré le statut indemne décerné par l'Organisation mondiale de la santé animale, des mesures de prévention demeurent en place. Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur ces mesures et les contacts pris avec l'AFSCA ?
Les services du SPW informent-ils les producteurs sur les risques de transmission à l'homme de la maladie ?
Lors de ses dernières réponses en commission, il m'avait indiqué suivre avec intérêt les recherches et les travaux menés sur la mise en œuvre d'une vaccination. Il avait fait part de sa volonté de s’entretenir, début de cette année, avec, d'une part, ses collègues au niveau fédéral et au niveau régional flamand et, d'autre part, au niveau européen. Ces contacts ont-ils eu lieu ? Si oui quelles sont les décisions prises ?
Profitant de la présidence belge de l'Union européenne, des contacts sont-ils pris avec les autorités européennes afin de s'assurer que nous puissions intervenir, même partiellement, dans la prise en charge du coût de la vaccination ?
Pourquoi ne plaide-t-il pas pour une intervention à l'échelle européenne afin d'assurer un taux de couverture vaccinale optimal ?
À l'instar de la France, un seuil minimal au-delà duquel la vaccination est obligatoire est-il envisagé ? Si oui, quel serait ce seuil en Belgique ?
Réponse du 06/05/2024
La Belgique est de nouveau officiellement indemne depuis le 24 mars 2023. Cela signifie que notre pays, conformément aux règles de l'Organisation mondiale de la santé animale, est de nouveau exempt d'influenza aviaire hautement pathogène chez les volailles. Cette publication lève ainsi un obstacle majeur à l’exportation de volailles et de produits avicoles.
Cependant, les mesures de base nationales concernant cette maladie restent toujours d’application.
Pour rappel, depuis le 9 décembre 2023, toutes les volailles et tous les oiseaux captifs des établissements enregistrés doivent être confinés ou protégés de façon à éviter tout contact avec les oiseaux sauvages.
L’information sur les risques liés à cette maladie est une compétence du Fédéral. Depuis 2023, un groupe d’experts coordonné par le SPF Santé publique s’est formé pour évaluer le risque zoonotique de la grippe aviaire et échanger sur les modes de prévention et de communication à mettre en œuvre pour réduire le risque. Certaines souches virales de la grippe aviaire ont la capacité de se transmettre des oiseaux aux mammifères, y compris l’homme, mais cela reste rare. Le risque de transmission à l’homme est évalué en Belgique par un groupe d’experts (Risk Assessment Groupe - Veterinary - Emerging Zoonoses, RAG-V-EZ).
Au niveau wallon, mon administration présente également une page d’information qui sera mise à jour très prochainement. De plus, l’Union des villes et communes de Wallonie, en concertation avec le SPW, a diffusé une fiche technique de mesures de précaution.
Actuellement, une estimation du coût total du recours à la vaccination est à l'étude au niveau fédéral, mais des éléments fondamentaux comme la stratégie de vaccination qui sera adoptée par la Belgique, le prix du vaccin qui sera utilisé ou encore les modalités de surveillance et les tests qui pourront être utilisés en fonction des caractéristiques du vaccin employé doivent encore être connus ou établis pour permettre une évaluation pertinente.
La prévention contre l'influenza aviaire reste basée sur le respect des mesures de biosécurité. La vaccination pourrait en effet être pratiquée comme moyen de prévention et de lutte complémentaire, dans des circonstances qui doivent encore être définies.
Cinq États membres européens (la France, les Pays-Bas, l'Italie, la Hongrie et la République tchèque) ont mis en place des essais pour déterminer si les vaccins disponibles et les vaccins en cours de développement pouvaient offrir une protection satisfaisante. Certains obstacles majeurs doivent cependant être surmontés, à savoir la disponibilité de vaccins appropriés et efficaces, la faisabilité de la vaccination en termes de capacité de mise en œuvre, la réticence des pays tiers à importer des animaux et des produits ayant fait l'objet d'une vaccination et le contrôle rigoureux des exploitations vaccinées pour s'assurer qu'aucun virus ne s'introduise dans les élevages. Ces défis sont examinés et évalués sur les différents fronts aussi bien au niveau national qu'européen.
La Belgique suit de très près la situation et a d'ores et déjà entamé les concertations évoquées au sein d'un groupe de travail spécifiquement dédié à cette thématique mise en place par le SPF Santé publique en vue de définir une stratégie de vaccination.
Pour le surplus, je me permets de renvoyer l’honorable membre à la réponse que j’ai donnée à la question orale de M. François Bellot à ce propos, lors de la séance de la Commission du 24 avril 2024.