La présence de pièges illégaux en Wallonie
- Session : 2023-2024
- Année : 2024
- N° : 400 (2023-2024) 1
2 élément(s) trouvé(s).
Question écrite du 22/04/2024
- de LENZINI Mauro
- à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
En Wallonie, il est évidemment interdit, en tout temps, d'user de filets, lacets, pièges à mâchoires, bricoles et tout autre dispositif destinés au piège d'un animal.
Pourtant, Animal Disaster Team dénonce encore la présence de pièges à animaux illégaux sur le territoire wallon.
Malheureusement, les témoignages faisant état d'animaux piégés dans des conditions inhumaines sont encore trop fréquents et nous confrontent à des spectacles déchirants.
De nombreuses associations œuvrent à secourir les animaux piégés et à sensibiliser le plus grand nombre sur les conséquences de ces pratiques. De même, le Département de la Nature et des Forêts (DNF) et notamment l'unité anti-braconnage (UAB) effectuent le contrôle et la répression en matière de braconnage tant des espèces gibiers que des espèces protégées.
La pose de pièges illégaux est toujours présente sur notre territoire.
Madame la Ministre est-elle en possession de statistiques permettant de mettre ce phénomène en lumière ?
Comment peut-on lutter davantage contre cette pratique ?
Le DNF lui a-t-il fait part d'inquiétudes croissantes à ce sujet ?
Ou, au contraire, ce phénomène est-il en recul dans nos forêts ?
Réponse du 14/05/2024
Il est en effet essentiel de travailler sur la question du bien-être des animaux sauvages, notamment dans le cadre de la chasse. J’ai demandé au Conseil wallon du Bien-être des animaux de se positionner sur la question, avec le soutien de l’Université de Liège, qui apporte un appui scientifique. Nous venons de publier un premier avis, qui traite des méthodes de mise à mort du grand gibier. Des recommandations très concrètes sont formulées, par exemple concernant le type de chasse, la formation, l’équipement ou encore la recherche d’animaux blessés. Cet avis, ainsi que l’étude de l’Université de Liège, se trouvent sur le portail du Bien-être animal.
Pour la suite des travaux, j’ai demandé au Conseil d’analyser la question des piégeages. Pour l’instant, l’utilisation d’un piège à collet est légale, sous certaines conditions. Il doit être muni d’un arrêtoir, et une autorisation est nécessaire. Je suis convaincue que l’avis du Conseil sur ces questions importantes sera une excellente base pour permettre au Gouvernement d’améliorer la protection des animaux sauvages. J’ai d’ailleurs transmis le premier avis du Conseil à mon collègue en charge de la Chasse, le Ministre Borsus. J’invite également l’honorable membre à le solliciter sur ce sujet, auquel il est visiblement sensible.
Pour le moment, le Département de la nature et des forêts (DNF) n’a pas constaté de recrudescence récente dans l’utilisation de pièges illégaux. Nous menons plusieurs actions pour lutter contre ces pratiques.
Ainsi, les agents du DNF effectuent régulièrement des tournées de contrôles sur leur triage. L’objectif est de réprimer les activités de braconnage et l'utilisation de pièges illégaux.
L’unité anti-braconnage organise aussi des opérations spécifiques, ayant pour objectif la recherche de pièges illégaux, mais aussi de poisons.
En cas d'infraction à la législation sur la chasse ou sur la protection de la faune sauvage, des sanctions sont prévues. Qu’il s’agisse d’une instruction au niveau du Parquet ou d’une sanction administrative, le contrevenant s’expose à des poursuites.
Enfin, les agents du DNF sont régulièrement en contact avec les associations de protection de la nature, les propriétaires terriens, les chasseurs, les gestionnaires forestiers, et cetera. Ces échanges représentent autant d’occasions de fournir des informations et de sensibiliser les acteurs aux risques que représentent ces pièges illégaux et poisons pour la faune. Ce sont aussi des dangers pour les animaux domestiques et les personnes qui fréquentent les forêts wallonnes et, plus largement, nos espaces naturels.
En conclusion, nous poursuivons nos efforts pour établir des relations plus harmonieuses avec la nature. La préservation de leur habitat, la lutte contre les méthodes illégales et la réflexion collective pour des pratiques plus respectueuses permettront de construire un meilleur équilibre, entre les humains et les animaux sauvages.