Evaluation quantitative et qualitative du job coaching dans les quartiers en difficultés.
- Session : 2007-2008
- Année : 2008
- N° : 210 (2007-2008) 1
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Question écrite du 14/07/2008
- de CASSART-MAILLEUX Caroline
- à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Emploi, du Commerce extérieur et du Patrimoine
En avril dernier, Monsieur le Ministre m'avait apporté toute une série de précisions concernant le job coaching, dispositif pilote visant à augmenter l'emploi des jeunes dans les quartiers prioritaires. L'objectif quantitatif était la mise à l'emploi de 20 jeunes par quartier d'ici fin 2007.
Cependant, dans les quartiers de Droixhe et de Cuesmes, les expériences n'ont démarré qu'en 2008. Les résultats que Monsieur le Ministre m'avait fournis s'étalaient donc sur une plus courte période.
Monsieur le Ministre peut-il me dresser le bilan du dispositif job coaching pour les quartiers de Droixhe et de Cuesmes ? L'objectif est-il atteint ?
Quelles sont les spécificités des conventions signées entre les différents partenaires ? Quelle est la durée des contrats ?
Quels sont les métiers approchés ?
Quels sont les résultats globaux à ce jour du job coaching dans les différents quartiers prioritaires ?
L'expérience sera-t-elle prochainement étendue dans d'autres quartiers en difficultés ?
Quant à l'évaluation qualitative, elle est attendue, selon les dires de Monsieur le Ministre, pour la fin du premier semestre 2008. Dispose-t-il des résultats inhérents à ce volet qualitatif ?
Enfin, afin de répondre aux problèmes de mobilité auxquels sont confrontés ces jeunes pour s'insérer sur le marché de l'emploi, un budget avait été dégagé pour permettre le financement de 15 permis de conduire. Ce projet a-t-il abouti ? Quinze jeunes ont-ils pu obtenir leur permis de conduire grâce à ce financement ?
Réponse du 29/07/2008
Le 26 avril 2007, le Gouvernement wallon a décidé de lancer un dispositif pilote visant à augmenter l'emploi des jeunes dans les quartiers prioritaires.
L'objectif visé était la mise à l'emploi de jeunes particulièrement fragilisés en misant sur un partenariat dynamique entre la Région wallonne, le Forem, les Missions régionales, TRACE! et la Ville ainsi que sur l'activation de passerelles et collaborations entre le secteur associatif local, naturellement sollicité par les jeunes, et les MIRE.
L'expérience pilote sur les quartiers de Droixhe et de Cuesmes a réellement démarré en 2008. En janvier 2008, à Droixhe, lorsque le Relais de l'Emploi y a été ouvert et que la MIREL y a installé une antenne; à la mi-février 2008, en ce qui concerne le projet de Cuesmes, puisque le Jobcoach engagé pour la circonstance a démarré les permanences de la MIREMB (Mire Mons-Borinage) le 18 février 2008.
Le nombre de jeunes concernés à ce jour par un accompagnement intensif dans ces deux quartiers s'élève à 42 jeunes.
Les résultats pour le quartier de Droixhe sont les suivants:
- 60 jeunes ont été reçus en entretien;
- 33 ont bénéficié d'un accompagnement renforcé et, parmi eux, 16 ont déjà décroché un emploi (5 COI, 5 COD, 5 sous contrats renouvelés d'intérim, 1 sous PFI menant à un COI). Il faut encore ajouter 2 jeunes en stage formatif en entreprise, devant conduire à un COI;
- les secteurs d'activités où ces jeunes se sont insérés sont: chauffeur poids lourds, magasinier-vendeur(deuse), puéricultrice, ouvrier du bâtiment, agent en call-center, garçon de salle et carrossier.
Les résultats pour le quartier de Cuesmes sont les suivants:
- 20 jeunes du quartier bénéficient actuellement d'un accompagnement intensif;
- 3 jeunes ont déjà décroché un emploi (1 COD de longue durée, 1 PFI devant conduire à un COI et 1 mission intérimaire qui devrai.t se prolonger);
- les secteurs d'activités où ces jeunes se sont insérés sont: l'Horeca et le secteur des garagistes.
Les permanences de la MIRE se font tant dans la Maison de quartier que dans la Maison des jeunes la plus proche du quartier.
Globalement, les objectifs quantitatifs visés par le dispositif pilote dans les 5 quartiers prioritaires sont atteints puisque, en effet, 325 jeunes ont été reçus en entretien par les jobcoaches des ,MIRE, 220 ont bénéficié et, pour la plupart, bénéficient encore d'un accompagnement intensif vers l'emploi. 97 d'entre eux bénéficient en outre d'un accompagnement durant les six premiers mois dans l'emploi puisqu'ils sont actuellement sous contrat de travail.
En ce qui concerne l'évaluation qualitative de ces expériences pilotes, le comité d'accompagnement régional, regroupant les différents partenaires porteurs du dispositif, à savoir les MIRE, le Forem, cinq villes et communes concernées et Trace !, s'est réuni le 3 juillet dernier. Les représentants formulent plusieurs constats:
1° le dispositif apporte effectivement une réelle plus-value en ceci qu'il permet de toucher un public qu'aucun autre dispositif n'a pu, jusqu'à présent, mobiliser;
2° l'approche de ces jeunes particulièrement fragilisés, pour être fructueuse, en termes de mobilisation et de dynamique socioprofessionnelle, doit se faire en activant d'autres mécanismes que les mécanismes institutionnels habituellement mis en oeuvre. En effet, la plupart des jeunes qui entrent dans le dispositif Y arrivent non pas via les mailings d'invitation du Forem ou du CPAS, ou suite à un entretien avec un conseiller en accompagnement professionnel du Forem ou d'un opérateur partenaire, mais via le bouche à oreille, via les synergies mises en place avec les éducateurs de rue ou encore du fait des permanences des jobcoaches dans les maisons de quartier et maisons de jeunes;
3° la méthodologie du jobcoaching, telle qu'appliquée par les MIRE avec leurs publics cibles habituels, doit être adaptée pour être efficiente avec les jeunes des quartiers en difficultés, car elle doit s'articuler à une gestion de toute une série de problématiques périphériques à la recherche d'emploi, telles que les problèmes d'assuétude, de mobilité, de liens sociaux à retisser et surtout de perception de la réalité du monde du travail à recadrer, de rapport à la hiérarchie ainsi que de comportements sociaux et d'attitudes professionnelles à travailler;
4. la collaboration avec Trace! doit également être affinée, car l'accompagnement des jeunes vers et dans le travail intérimaire doit être encore plus soutenu, pour que ces missions intérimaires puissent devenir de vraies expériences professionnelles réussies à capitaliser en vue d'une insertion durable dans l'emploi.
Le comité d'accompagnement régional a donc décidé de mettre en place un groupe de travail visant:
1° à identifier, sur base de l'expertise engrangée dans chacun des quartiers, les approches méthodologiques les plus appropriées pour répondre aux problématiques spécifiques aux jeunes de ces quartiers, identifiées par les jobcoaches ;
2° à modéliser ces approches méthodologiques pertinentes par rapport à ce public cible, ce en vue d'un essaimage du dispositif en 2009.
Quant aux formations au permis de conduire qui sont proposées aux jeunes des quartiers, inscrits dans le dispositif, elles ont pour but de soutenir la motivation et la mobilisation des jeunes et de lever un des obstacles « mobilité» à leur insertion dans l'emploi.
Quinze permis de conduire sont réservés en 2008 dans chacun des quartiers. Le dispositif utilisé dans les quartiers repose sur celui mis en œuvre par le Forem et les nouvelles modalités de conventionnement que celui-ci vient de définir avec les auto-écoles agréées qui sont activées dans le cadre du dispositif. Vingt-trois jeunes, particulièrement motivés et pour lesquels le permis de conduire constitue un réel atout en termes d'insertion professionnelle, ont donc, à ce jour, entamé ou sont sur le point d'entamer une formation au permis de conduire.