Le chômage en Brabant wallon
- Session : 2010-2011
- Année : 2010
- N° : 78 (2010-2011) 1
2 élément(s) trouvé(s).
Question écrite du 27/10/2010
- de LANGENDRIES Benoît
- à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports
Le taux de demandeurs d’emploi grimpe en Brabant wallon et cela pour la deuxième année consécutive alors qu’il a baissé en Wallonie. Cette situation pourrait malheureusement perdurer puisque les offres d’emploi sont également en baisse dans notre jeune province.
Monsieur le Ministre peut-il me confirmer ces faits ? Peut-il me faire une synthèse de ces chiffres pour le Brabant wallon ainsi qu’une comparaison avec les autres provinces ?
1° Situation de la demande d'emploi à fin octobre 2010
Fin octobre 2010, la Province du Brabant wallon dénombre 19 256 demandeurs d'emploi inoccupés. Parmi ces personnes, 17 342 sont des demandeurs d'emploi demandeurs d'allocations et des jeunes en stage d'attente.
Le taux de demande d'emploi dans la Province est de 11,4 % contre 16,5 % en Wallonie de langue française.
Le Brabant wallon est la Province de Wallonie présentant le taux de demande d'emploi le plus bas.
Voir tableau n°1, en annexe, intitulé : « Répartition par provinces de la demande d'emploi à fin octobre 2010 ».
2° Evolution du taux de demande d'emploi au cours des 3 dernières années
Le nombre de demandeurs d'emploi en Wallonie est reparti à la hausse sur base annuelle dès le mois de mars 2009. Cette évolution (après que le nombre de demandeurs d'emploi ait connu un net recul en 2007 et 2008), est une conséquence de la crise économique qui a débuté en octobre 2008 en Belgique, le marché de l'emploi réagissant habituellement avec quelques mois de retard par rapport à l'économie.
Voir tableau n°2, en annexe, intitulé : « Taux de demande d'emploi par province wallonne à la fin octobre 2008, 2009 et 2010 ».
Après un pic atteint en janvier 2010, la demande d'emploi a de nouveau commencé à diminuer en avril 2010 sur base annuelle. Fin octobre 2010, la demande d'emploi est en recul pour le 7e mois consécutif.
Des différences sont observées au niveau des provinces. En point de pourcent, le taux diminue à Liège (- 0,4) et dans le Hainaut (- 0,3) alors qu'il augmente dans le Brabant wallon (+ 0,3) et le Luxembourg (+ 0,1). Namur reste stable.
Le graphique n°1, en annexe, intitulé « Evolution par provinces en 2010 de l'écart annuel (en point de pourcent) du taux de demande d'emploi » présente l'évolution de l'écart annuel du taux de demande d'emploi depuis le début de l'année.
* Dès le mois d'avril, l'écart est redevenu négatif dans le Hainaut et à Liège et, bien que fluctuant d'un mois à l'autre, est resté sous la barre des 0 % jusqu'à présent.
* Dans la Province de Namur, cet écart a été négatif jusqu'en juillet pour à nouveau être positif en août et en septembre et enfin se stabiliser en octobre.
* Les Provinces de Luxembourg et du Brabant wallon présentent depuis le début de l'année un écart positif.
3° Raisons des évolutions différenciées selon les Provinces
Ces disparités au niveau des évolutions de la demande d'emploi au sein du territoire wallon peut s'expliquer tant par la structure sectorielle de la sous-région que par le profil des demandeurs d'emploi.
Les effets de la crise économique ont été plus marqués au sein de certains secteurs. Les branches d'activité de l'industrie manufacturière ainsi que des services aux entreprises (dont l'intérim notamment) ont enregistré les plus forts reculs. D'autres, tels que le secteur non-marchand, sont par contre restés peu sensibles à la crise et ont même continué à créer de l'emploi.
Or les différentes provinces de Wallonie présentent des spécificités sectorielles. Ainsi, celle du Brabant wallon se caractérise par une forte spécialisation sectorielle dans l'industrie chimique, le commerce et les services aux entreprises. Ces trois secteurs ont été fortement touchés par les effets de la crise économique, expliquant sans doute en partie la hausse observée au niveau du chômage local.
Par exemple, les pertes d'emploi liées à des licenciements collectifs ont été nombreuses dans la province pour le secteur chimique et du commerce. Ainsi, depuis le 1e janvier 2009, près de 350 intentions de licenciement ont été signalées au Forem de Nivelles pour ces deux secteurs (UCB Pharma, GlaxoSmithKline, Wyeth Pharmaceuticals, etc.).
Le nombre de faillites du premier semestre 2010 (188 faillites) est similaire à celui de 2009 (soit 189 faillites). Il est par contre plus élevé qu'au premier semestre 2008, soit 159 faillites (avant la crise). Le constat est identique sur l'ensemble de la Wallonie.
La structure de la demande d'emploi dans la province se distingue de la moyenne wallonne en ce qui concerne l'âge, le niveau d'études ainsi que les durées d'inoccupation. Les demandeurs d'emploi brabançons présentent un profil plus jeune, plus qualifié et des durées d'inoccupation plus courtes que les Wallons. Ces caractéristiques indiquent que le chômage structurel dans la Province est moins important que dans d'autres provinces.
Autrement dit, la part de personnes peu qualifiées et/ou enlisées dans un chômage de longue durée est plus faible dans le Brabant wallon. Or, le ralentissement des embauches, lors d'un retournement de conjoncture, touche en premier lieu les personnes les plus proches du marché du travail, plus qualifiées et depuis peu présente dans la réserve de main-d'œuvre. Ces personnes, qui en cas de bonne conjoncture auraient certainement rejoint rapidement le marché du travail, restent dès lors plus longtemps dans la demande d'emploi.
Voir tableau n°3, en annexe.
Le ralentissement des embauches est perceptible au niveau des offres gérées par le Forem. Durant les trois premiers trimestres 2010, le nombre d'opportunités gérées par le Forem a augmenté de 12 % par rapport à la même période de 2009, le Brabant wallon enregistre quant à lui un recul de 1,7 %,
Remarquons néanmoins que ces derniers mois le nombre d'opportunités est à nouveau à la hausse dans le Brabant wallon sur base annuelle: + 33 % en août 2010 (contre 9,7 % sur l'ensemble de la Wallonie) et + 10,4 % en septembre 2010 (contre 21,9 % sur l'ensemble de la Wallonie).