La réalisation des travaux de dragage du Canal de l'Espierre sur le territoire d'Estaimpuis
- Session : 2010-2011
- Année : 2011
- N° : 936 (2010-2011) 1
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Question écrite du 23/06/2011
- de TIBERGHIEN Luc
- à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité
Creusé durant la première moitié du dix-neuvième siècle, le canal de l’Espierre, prolongé du côté français par le canal de Roubaix, avait pour rôle de permettre la jonction de l’Escaut à la Deûle. Cette voie permettait aux charbonnages de la région montoise d’approvisionner les usines textiles de la métropole lilloise.
Désaffectés depuis 1985, les abords de ce canal sont devenus au fil des ans un véritable havre de paix où une très intéressante biodiversité s’est développée. Le site a d’ailleurs été classé au patrimoine wallon en 2000 et fait le bonheur des promeneurs et des naturalistes de la région.
La voie d’eau elle-même s’est fortement envasée sur l’ensemble de son parcours. C’est pourquoi un programme européen, « Blue Links », vise à remettre en navigation les canaux de la liaison Deûle-Escaut. côté français, les travaux sur la Marque canalisée et sur le canal de Roubaix sont réalisés depuis plusieurs années et ont permis le retour de la navigation fin 2008.
Côté belge, malgré les promesses et engagements des prédécesseurs de Monsieur le Ministre, le commencement des travaux s’est fait longtemps attendre. Ceux-ci ont enfin été entamés au début de cette année et sont aujourd’hui terminés. La réouverture officielle du canal à la navigation s'est d'ailleurs faite le jeudi 2 juin dernier.
Aujourd’hui, de nombreuses personnes se réjouissent de cette nouvelle vie du canal qui deviendra un vecteur majeur de tourisme intégré dans ce coin de Wallonie. Cependant, du côté des naturalistes, on s’étonne de la méthode de dragage qui a été choisie et surtout de la période. En effet, les dégâts sur la flore et la faune sont importants. Le gros des travaux ont été effectués au printemps, c'est-à-dire en pleine période de nidification des oiseaux, de ponte des batraciens et de frayement des poissons.
Je souhaite savoir si la programmation de ce dragage a fait l’objet d’une concertation avec les services de du collègue de Monsieur le Ministre en charge de la nature ? Si ce n’est pas le cas, serait-il possible de le prévoir lors de prochains travaux du même genre ailleurs ? N’existe-t-il pas une méthode de procéder qui serait moins agressive pour la nature ?
Réponse du 26/07/2011
Les travaux de dragage du Canal de l'Espierre ont commencé à la mi-février, soit en hiver, pour se terminer au début du mois de mai 2011. Pour réaliser ces travaux en trois mois, l'entreprise a du travailler très rapidement, en faisant de longues journées.
Ces travaux étaient attendus depuis de nombreux mois par toute la population locale et le calendrier faisait l'objet d'un accord avec nos partenaires français de la Communauté urbaine de Lille et de Voies Navigables de France, l'objectif étant de permettre la réouverture du canal pour la saison touristique, soit au début du mois de juin; cet objectif est atteint.
Le dragage du canal avait fait l'objet de discussions avec les représentants du Parc Naturel des Plaines de l'Escaut et lors des réunions du Contrat Rivière Escaut-Lys auxquelles participent les représentants de la DGARNE. L'éco-conseiller de la Commune d'Estaimpuis a demandé à la Direction des Voies hydrauliques de toucher le moins possible aux berges, ce qui a été fait dans la mesure du possible puisque le dragage a été réalisé dans une passe centrale de 10 mètres de largeur, sur les 14 à 16 que compte le canal, sauf dans les zones des haltes nautiques draguées jusqu'au franc bord. Il est cependant possible que certains dégâts aux nids flottants aient pu être constatés, je le regrette.
Bien évidemment, le dragage réalisé en début de cette année constituait un travail très important et a eu certaines conséquences inévitables sur la faune et la flore. Par contre, les prochains dragages seront des entretiens ordinaires qui causeront moins de désagrément.
A terme, la remise en service à la navigation du Canal de l'Espierre va augmenter la qualité de l'eau en créant un courant par les éclusages et en l'oxygénant, par l'action des pompes qui ont été placées pour assurer l'alimentation du canal et dont le positionnement est favorable à l'oxygénation et donc à la faune et à la flore.