L'aménagement de l'aéroport de Charleroi
- Session : 2010-2011
- Année : 2011
- N° : 851 (2010-2011) 1
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Question écrite du 18/07/2011
- de TROTTA Graziana
- à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports
Au sein du personnel de Charleroi, le mécontentement et la tension montent en raison de la pression exercée sur le personnel et sur l'infrastructure par un manque d'espace.
L'aéroport accueille en effet de plus en plus difficilement les voyageurs qui sont toujours plus nombreux à le fréquenter. L'insuffisance d'espace est à l'origine de longues files d'attente, files qui se forment de toutes parts, au point parfois de se prolonger jusqu'à l'extérieur. Au final, ce sont aussi bien les voyageurs que l'ensemble des travailleurs du site qui pâtissent de cette situation. C'est aussi l'image de l'aéroport qui est sérieusement ternie.
Monsieur le Ministre sait comme moi que des investissements sont par conséquent nécessaires. La FGTB lui reproche, depuis un an et demi, d'éviter le dialogue avec eux à ce propos et elle demande des décisions rapides. Sans changement, la Fédération craint que la tension croissante sur le site ne mène à l'avenir à davantage de mécontentements et d'arrêts de travail.
En février dernier, conscient de la situation, Monsieur le Ministre reconnaissait que «franchement, il n'y a plus de place » et que « cela pose d'ailleurs un problème réel d'accueil minimal de nos passagers ».
Si l'on veut maintenir un bon climat social sur le site de l'aéroport, des investissements doivent être faits et ce, dans les meilleurs délais. Sans cela, le risque est grand de voir se multiplier les arrêts de travail avec, en conséquence, d'éventuelles remises en question de la présence de certaines compagnies, ce qui aurait un impact sur le volume de l'emploi. Ce scénario n'est pas à exclure.
Par conséquent, Monsieur le Ministre peut-il aujourd'hui répondre aux travailleurs de l'aéroport ? Quels sont les investissements à venir ? Quels sont les aménagements envisagés pour le bien-être des travailleurs et des voyageurs ? Dans quels délais ? Pour quel budget ?
Réponse du 06/10/2011
Face au succès rencontré par l'aéroport de Charleroi et tenant compte des infrastructures existantes, le Management de BSCA, en accord avec son Conseil d'Administration, a pris depuis début 2010, différentes mesures dans le cadre d'une croissance maîtrisée en vue de garantir une qualité de service acceptable pour ses passagers et des conditions de travail correct pour son personnel ainsi que pour ses partenaires (compagnies aériennes, concessionnaires et fournisseurs ).
Entre janvier 2010 et août 2011, on peut lister les réalisations suivantes:
* Mesures liées aux services aux passagers:
- Extension de la capacité des parkings: construction d'un parking long terme d'une capacité de 1500 places offrant des prix attractifs pour les périodes plus longues.
Budget: 2.000.000 euros
- Doublement des sanitaires dans la salle de récupération des bagages.
Budget: 105.000 euros
- Triplement des sorties dans la salle de récupération des bagages.
Budget: 229.000 euros
- Construction d'un local de vente des tickets bus à l'extérieur permettant de désengorger la zone de sortie de la salle de récupération des bagages et installation de bornes automatiques pour la vente des billets. Cette zone a été également équipée de protection contre le vent et la pluie.
Budget: 108.000 euros
- En collaboration avec son concessionnaire Elior, réaménagement du bar en zone public.
- Répartition du nombre de comptoirs check-in en fonction du nombre de bagages attendus sur base d'une étude statistique, avec pour conséquence une réduction du temps d'attente pour les passagers lors de l'enregistrement des bagages.
- Installation d'une balance en zone public permettant aux passagers de vérifier la charge de leur bagage et de leur éviter une taxation pour excès poids.
- Mise en place de distributeurs de sacs plastiques dans le cadre de la réglementation sur les liquides.
- Installation d'écrans LED dans la zone publique afin de renforcer la communication sur les vols et la sureté.
- Création d'un film spécifique aux consignes liées à la sureté.
- Installation d'agences de change en zone land side (zone public) et zone air si de afin de rencontrer les attentes des passagers.
- Augmentation du nombre de distributeurs de billets.
- Installation d'une librairie en zone airside.
- Remise en service du Parking Economy.
* Mesures liées aux conditions de travail :
- Agrandissement de la zone RX : 3 lignes supplémentaires.
Budget: 189.000 euros
- Répartition du nombre de comptoirs check-in en fonction du nombre de bagages attendus sur base d'une étude statistique, avec pour conséquence une réduction du temps d'attente pour les passagers lors de l'enregistrement des bagages.
- Mise en place d'un système flexible permettant l'utilisation optimale de la répartition des salles schengen/non-schengen.
Budget: 237.000 euros
- Mise en place d'un système de guidage extérieur permettant l'utilisation maximale de toutes les positions de parking avions.
Budget: 161.000 euros
- Ajout de 4 chutes à bagages permettant d'améliorer le travail au tri bagages.
Budget: 110.000 euros
- Ajout de 4 portes d'embarquement afin d'éviter la saturation à certaines heures.
Budget: 4.000.000 euros
- Achat de 4 bandes à bagages Powerstow se déployant à l'intérieur de la soute et permettant d'améliorer les conditions de travail pour nos bagagistes.
Budget: 4 x 200.000 euros = 800.000 euros
- Suite à la croissance importante du nombre de PMR (personnes à mobilité réduite), achat d'un véhicule spécifique (Ambulift) afin d'améliorer les conditions de travail pour nos pompiers.
Budget: 300.000 euros
- Achat d'un nouveau type de véhicule « Pushback » (équipement permettant de pousser les avions sur le parking) sans « tow-barre» afin de permettre de manœuvrer les avions plus facilement.
Budget: 2 x 80.000 euros = 160.000 euros
- Mise en place d'une pause de nuit au niveau de la piste afin d'une part, d'aider les opérations (retour des avions basés) fin de journée et d'autre part, de préparer le travail pour les équipes démarrant la journée (« first Wave »).
Nombre d'emplois créés: 10
- Mise en place de formateurs de terrain ainsi que d'un management de proximité.
- Organisation du travail en zones géographiques en concertation avec le personnel afin de réduire les déplacements inutiles au niveau de la piste.
Réflexion en cours pour le personnel handling passagers.
- Accroissement des effectifs au-delà des ratios aéroportuaires afin de compenser les inconvénients dus à l'exiguïté des installations.
(Recours aux emplois temporaires CDD afin de tenir compte du caractère saisonnai de l'activité: passage de 12 avions basés en saison d'hiver à 19 avions basés en saison d'été).
L'évolution de l'effectif peut également être mise en exergue:
- juillet 2010: 475 travailleurs, soit + 16 %
- juillet 2011 : 531 travailleurs, soit + 12 %
Tandis que la croissance des passagers entre juillet 2010 et 2011 a été de 6 %.
D'autres mesures sont également envisagées:
* Court terme (2012-2013)
- Mise en place d'un «parking control» sur la dalle de stationnement comprenant la construction d'un poste de vigie, l'achat d'un logiciel et la création d'une équipe dédicacée.
- Réhabilitation du parking economy permettant un accroissement de capacité.
- Construction de places de stationnement avions supplémentaires ainsi que d'une bretelle supplémentaire de raccordement au taxiway Nord.
- Modification de la zone commerciale: diversification de l'offre commerciale et de la restauration à l'étude.
* Moyen terme et long terme
Un marché visant à attribuer la réalisation du Masterplan et des études techniques qui en découlent est actuellement en cours; le bureau choisi devrait être désigné d'ici fin 2011 ; la durée des études est estimée à +/-1 an; les travaux devraient être réalisés d'ici fin 2015.
Malgré toutes les mesures prises par le management et énumérées ci-dessus, force est de reconnaître que l'aéroport de Charleroi est arrivé à la limite de sa capacité durant les heures de pointe. Le management reconnaît que pendant ces périodes, BSCA ne peut plus offrir un service optimal aux passagers et que les conditions de travail du personnel sont difficiles. C'est la raison pour laquelle, en concertation avec les compagnies aériennes, le management de BSCA réalise les nouveaux développements dans les tranches horaires restant disponibles.