Le projet de parking RER à Louvain-la-Neuve
- Session : 2011-2012
- Année : 2011
- N° : 83 (2011-2012) 1
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Question écrite du 12/10/2011
- de LANGENDRIES Benoît
- à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité
Le projet de construction du parking RER à Louvain-la-Neuve suscite diverses interrogations tant en termes de mobilité que de développement durable.
Les riverains au projet ont d’ailleurs émis diverses considérations qui me semblent pour le moins intéressantes à examiner.
Parmi ces réflexions, un point essentiel vise l’analyse à long terme du projet.
D’aucuns énoncent le fait que ce parking n’aura plus aucune raison d’être dans 50 ans. Cela est lié au pic de pétrole et au fait que le nombre de voitures risque de diminuer considérablement d’ici 50 ans.
S’il ne m’appartient pas de juger de la pertinence scientifique de cette affirmation, il me semble pour le moins judicieux d’évoquer cette hypothèse et d’examiner si ce projet pourra recevoir une nouvelle affectation ultérieurement. Une telle interrogation participe à la bonne gestion des deniers publics.
Cette idée de la réaffectation future du parking a-t-elle été analysée ? Dans l’hypothèse où ce parking ne serait plus utile, pourrait-il être réaffecté à autre chose (tels des bureaux) sans devoir y dépenser trop d’énergie ?
L’autre élément plus immédiat, à court terme, vise la capacité du parking et son surdimensionnement eu égard à la captation potentielle du trafic.
Si le parking arrive à capter 5% du trafic en heures de pointe, ça équivaudrait à capter - selon certaines études - entre 370 à 920 véhicules. Même en grossissant les chiffres, il semble assez improbable que l’on dépasse les 1000 véhicules de navetteurs.
Or le projet de parking vise les 2500 places. Celui-ci n’est-il pas surdimensionné lorsque l’on sait - de surcroît - que certains parkings à LLN ont encore de la disponibilité ?
Il semblerait également que les cyclistes ne soient pas assez pris en considération dans ce projet. Qu’en est-il ? Beaucoup se plaignent de cette absence d’aménagements cyclables, or il est pour le moins nécessaire de valoriser ce mode de déplacement et prévoir un parking vélos à hauteur des quais me semble pour le moins raisonnable. Qu’en est-il ?
Quid également de l’intermodalité avec la gare TEC ? Quid du renforcement de l’offre en transport en commun ?
Quid aussi de l’accès aux parkings pour les personnes à mobilité réduite ? Une camionnette spécialement équipée aura-t-elle accès ?
Quid de l’alternative de localiser le parking-relais juste de l’autre côté de la R.N. 4 ? Cette alternative a-t-elle été étudiée ?
Le RER est important pour notre mobilité en Brabant wallon et il faut se doter des outils nécessaires à son succès, toutefois cela doit se faire via un projet cohérent et respectueux de notre environnement paysager et urbanistique.
Les divers éléments soulevés par les riverains sont intéressants. Ceux-ci ont-ils fait l’objet d’une analyse et des réponses ont-elles été apportées ?
Monsieur le Ministre peut-il nous informer de l’état d’avancement du dossier ?
Réponse du 30/11/2011
Le parking relais de Louvain-la-Neuve s’inscrit en exécution des décisions adoptées les 11 octobre et 7 décembre 2005 par le Comité de concertation entre le Gouvernement fédéral, les Communautés et les Régions. Le Comité de concertation avait sélectionné 6 projets d’infrastructure pour lesquels les trois Régions considéraient comme prioritaire une exécution rapide et coordonnée de ceux-ci.
Le projet de parking RER à Louvain-la-Neuve remonte aux années 2000 et se fait en partenariat avec la Région Wallonne. L’implantation d’un parc de stationnement pour automobiles a pour but d’inciter les usagers à utiliser le chemin de fer en leur offrant des zones de stationnement et de favoriser ainsi la mobilité locale et régionale ainsi que le développement territorial.
Etude d’incidence sur l’environnement (EIE)
Le projet a tout d'abord été présenté à la Direction générale de l’aménagement du territoire, logement, patrimoine et énergie (DGATLPE) et au Collège d'Ottignies-Louvain-la-Neuve le 31 mai 2010.
Ensuite, l’EIE a officiellement débuté le jeudi 3 juin 2010 par la consultation publique relative au projet. Suite à cette présentation, les observations, remarques et suggestions des riverains ont été collectées jusqu'au 18 juin 2010 et ont servi de base à l’auteur de l’EIE. Le rapport final de l’EIE répond à toutes les questions émises soit lors de la consultation publique, soit par écrit ultérieurement.
Demande de permis unique
La demande de permis a été introduite à la Ville d'Ottignies le 31 mars 2011 et elle a été jugée complète et recevable le 21 avril 2011.
Ensuite, la procédure a été gelée du fait de modification de voirie, jusqu'à la fin du délai de recours concernant l'avis du conseil communal relatif à cette modification de voirie. Une fois le délai de recours expiré, la procédure a repris et la décision est prévue pour le
4 janvier 2012 au plus tard.
L'enquête publique a eu lieu du 9 mai au 7 juin 2011, sur les communes d'Ottignies-Louvain-la-Neuve, de Chaumont-Gistoux, de Wavre et de Mont-Saint-Guibert. Une réunion de présentation du projet au public a eu lieu le 17 mai 2011 aux Auditoires Sainte Barbe à l'UCL.
Raison d’être du parking dans 50 ans.
Aujourd’hui, personne ne peut prédire l’avenir des comportements en termes de mobilité. De multiples solutions intermodales se développent depuis plusieurs années. Ce type de parking apportera également une solution en permettant de désengorger les axes autoroutiers menant à Bruxelles. Le parking RER de Louvain-la-Neuve permettra aux navetteurs de rejoindre Bruxelles facilement en train et, donc, de ne plus devoir utiliser systématiquement la voiture pour atteindre la capitale. Cette politique correspond à la mission première de la SNCB-Holding : attirer de nouveaux clients vers le train.
S’il est possible que le nombre de voitures diminue à l’avenir en conséquence du pic pétrolier, le parking RER de Louvain-la-Neuve sera d’autant plus attractif que les prix des carburants vont augmenter.
Il faut également remarquer que les populations wallonne et bruxelloise vont considérablement augmenter d’ici à 2050, et que le rôle de métropole de Bruxelles va très probablement continuer à se développer à l’avenir, attirant sans cesse davantage de navetteurs.
Réaffectation future du parking
Concernant la convertibilité du parking, les coûts de construction seraient décuplés s’il fallait prévoir un bâtiment pouvant un jour avoir une autre destination (bureaux ou appartements). Cela impliquerait, entre autres, une structure (surcharges, hauteurs libres), des accès et évacuations, un réseau d’alimentation et d’évacuation d’eau, et un apport de lumière naturelle totalement différents et qui n’ont pas lieu d’être dans une infrastructure destinée au parking.
Capacité du parking
Différents chiffres ont été avancés à ce sujet. L’étude d’incidences du projet a établi d’autres données qui justifient la nécessité d’un parking d’une capacité totale de 3.300 places. Cette même étude a démontré que l’emplacement choisi était la seule possibilité cohérente et fonctionnelle.
Prise en considération des cyclistes
Suite aux contacts pris avec les acteurs de la mobilité (TEC, Ville, …), la SNCB-Holding a prévu des râteliers pour 120 vélos au niveau de la dalle du parking, avec accès direct depuis la rue de la Flèche. Des extensions futures sont possibles au niveau de la gare, à proximité des quais.
Intermodalité Bus-Train
Des contacts ont lieu entre la SNCB Holding, l’UCL, la SRWT, le TEC Brabant Wallon et la Ville d’Ottignies pour mettre au point la solution optimale, dont les grands principes ont déjà été retenus.
Personnes à mobilité réduite
Des emplacements de parking pour les personnes à mobilité réduite sont prévus dans le parking, à proximité des accès aux quais et des ascenseurs, conformément aux normes en vigueur. La hauteur libre du parking sera de 220 cm, ce qui permet à la plupart des véhicules d’entrer, en ce compris les véhicules PMR.
Alternative de localisation
L’alternative de localisation a été étudiée notamment lors de l’étude des incidences sur l’environnement. Il a été démontré que l’emplacement choisi était la seule possibilité cohérente et fonctionnelle. Il s’agit également d’une localisation qui préserve un maximum de terrains urbanisables, dans un souci d’usage parcimonieux du sol.