La Garantie jeunesse
- Session : 2013-2014
- Année : 2014
- N° : 262 (2013-2014) 1
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Question écrite du 20/03/2014
- de ZRIHEN Olga
- à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports
Plus de cinq millions de jeunes européens sont au chômage. Le programme garantie jeunesse a pour objectif que tous les jeunes de moins de 25 ans aient un emploi, continuent leurs études ou suivent une formation, et ce, dans les quatre mois qui suivent la fin de leurs études. L'Union européenne contribue à ce programme via le Fonds social européen et l'Initiative pour l'emploi des jeunes.
La Belgique a-t-elle présenté un plan global à la Commission européenne en la matière ou des plans distincts ont-ils été présentés pour nos trois Régions ? Monsieur le Ministre peut-il nous décrire la manière dont sera appliquée la garantie jeunesse en Wallonie ?
Réponse du 04/04/2014
Afin de lutter contre le chômage des jeunes, l’Union européenne a demandé aux États de mettre en œuvre un plan d’action relatif à la garantie jeunesse. Un document reprenant les différents plans d’action des régions et communauté a été transmis à la Commission européenne fin décembre 2013. Pour la Wallonie, c’est le FOREm qui assure la coordination globale des actions. Les orientations de travail proposées dans le cadre de la mise en œuvre de ce plan d’action ont, par ailleurs, fait l’objet d’une approbation par le Gouvernement wallon du 14/11/2013. Il s’agit notamment de :
* développer l'identification et le développement des compétences, notamment en développant un outil de bilan de potentiel des jeunes, en augmentant le nombre de formations sur ce public cible, en renforçant l’attractivité des métiers techniques et manuels, … ;
* intensifier les liens avec l’entreprise (dont les stages en entreprise, dans le cadre de la formation alternée ou de la formation en alternance, ou en soutenant la mobilité de jeunes à l’étranger) et avec l’école (en organisant des séances d’information sur le marché de l’emploi grâce à l’intervention des CEFO et/ou des équipes de la formation professionnelle) ;
* renforcer une « dynamique jeunes » dans le cadre de l’accompagnement personnalisé, notamment en mettant en œuvre un mode d’accompagnement adapté aux jeunes nés dans une société imprégnée des TIC ou encore un système de parrainage de jeunes demandeurs d’emploi par des travailleurs expérimentés.
* lutter contre le décrochage scolaire des jeunes en formation, en organisant des formations préparatoires à l’entrée en formation, en organisant des actions de soutien des jeunes, en organisant des modules pour l’obtention du CESS et en valorisant les compétences acquises en formation même en cas de décrochage … ;
* développer des actions collectives ou individuelles en fin de formation pour faciliter la transition vers l’emploi ;
* développer l’esprit d’entreprendre et promouvoir l’activité indépendante, notamment en organisant des modules de mise en projet, de créativité et des ateliers de rencontres avec les entrepreneurs. Le concept des « juniors indépendants » à l’I.F.A.P.M.E. ou le dispositif « airbag » pourraient à ce titre être valorisés dans le cadre de la garantie jeunesse.
L’ensemble de ces actions se fera en partenariat avec d’autres acteurs de la formation et de l’insertion ainsi qu’avec des associations spécialisées dans la prise en charge des jeunes. Ainsi, l’I.F.A.P.M.E. en tant qu’organisme public wallon de référence pour la formation professionnelle en alternance et la formation à la création d'entreprises y occupera une place importante dans l’implémentation de la garantie jeunesse en Wallonie, notamment dans le cadre des formations en alternance et en création d’activité qu’elle dispense.
Pour ma part, je voudrais souligner que je n’ai pas attendu cette recommandation européenne pour agir sur le chômage des jeunes. En effet, le FOREm la met déjà en œuvre dans le cadre de l'accompagnement individualisé, même si le plan d’actions relatif à la « Garantie Jeunesse » va plus encore renforcer le dispositif mis en place. Ainsi, un plan d’action – qui intègre au moins une proposition d’action (stage en entreprise, stage de transition, Plan Formation Insertion, mise en situation professionnelle en entreprise, essai-métier, formation, offre d’emploi ciblée) – est établi avec le demandeur d'emploi dans le 1er mois pour les jeunes de moins de 25 ans, sortis des études et disposants au maximum d’un CESS et dans les 2 mois pour les autres. En 2013, sur les 107.280 accompagnements individualisés, 24.200 concernaient des jeunes inscrits au terme de leurs études.
Outre l’accompagnement individualisé et sans être exhaustif dans toutes les mesures qui existent pour les jeunes, j’aimerais également mettre l’accent sur les articulations mises en place entre l’enseignement et la formation aux besoins du marché de l’emploi via les Centres de compétences, opérateurs de formation spécialisés et de haut niveau dans les filières techniques ou technologiques.
Dans le cadre de la création d’activités, j’ai mis en place Airbag, incitant financier de 12.500 euros, qui vise notamment à encourager l’installation en tant qu’indépendants de personnes ayant suivi une formation de chef d’entreprise à l’I.F.A.P.M.E.. Les « Juniors indépendants » sont également une mesure prise à mon initiative dans le cadre plus global du Plan « All in », plan « Action pour Libérer et pour Lancer l’Initiative ». En juillet et août 2013, 193 jeunes « juniors indépendants » (dont 62 % ont entre 15 et 18 ans) ont participé à l’expérience répartis dans pratiquement autant d’entreprises.
Enfin, j’ai voulu faire du nouvel APE marchand un levier d’insertion pour certains publics cibles notamment pour les jeunes de moins de 30 ans, grâce à un incitant supplémentaire.