L'opportunité de l'exploitation du gaz de houille
- Session : 2014-2015
- Année : 2014
- N° : 112 (2014-2015) 1
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Question écrite du 14/11/2014
- de GAHOUCHI Latifa
- à FURLAN Paul, Ministre des Pouvoirs locaux, de la Ville, du Logement et de l'Energie
La Wallonie dispose-t-elle d'une autre énergie non négligeable dans son sous-sol ? Je veux parler du gaz de houille. Celui-ci serait plus facilement exploitable en Wallonie que le gaz de schiste.
Récemment la presse relayait que des investisseurs auraient acheté des concessions minières pour les exploiter plus tard. Ainsi le groupe d'Albert Frère tire déjà le gaz des mines dans le nord de la France à hauteur de 80 millions de m³ par an. Il serait d'ailleurs fortement intéressé par nos sous-sols.
Ainsi, il semblerait cibler les hydrocarbures pour en tirer le méthane en région de Charleroi et plutôt les couches non exploitées par les charbonnages pour en exploiter les gisements en grisou, spécifiquement dans les "réservoirs" de Péronne et d'Anderlues.
Le prédécesseur de Monsieur le Ministre à l'Énergie parlait, dans un premier temps, d'un potentiel pour l'économie wallonne et d'opportunités non négligeables. On avait même évoqué des chiffres astronomiques : 20 milliards de m³ de méthane présent sous nos pieds, voire, selon d'autres scientifiques, de dix ans de consommation de gaz en Belgique. L'an dernier, il évoquait, finalement, la présence de réserves équivalentes à trois ou quatre ans de besoin en gaz pour la Belgique. Bref, selon ses termes, le potentiel concernant l'indépendance énergétique est « existant, mais très relatif ».
Quel suivi a été donné à ce dossier ? Très concrètement où en est-on réellement ? Est-on dans le schéma le plus optimiste avec de grandes réserves et de quoi renforcer notre indépendance énergétique ? Quel est, in fine, le potentiel de grisou exploitable dans le sol wallon ?
Y a-t-il eu des contacts entre le Groupe d'Albert Frère et le Gouvernement wallon lors de la précédente législature ? Des contacts sont-ils prévus à l'avenir ? Convient-il de ne négliger aucune piste en la matière ?
Réponse du 03/12/2014
J'informe l'honorable membre que cette question écrite a déjà fait l’objet d’une question orale en date du 12 novembre 2014 dernier.
Concernant les informations relatives aux réserves de gaz de houille ou grisou présentes dans le sous-sol wallon, il ne s’agit que d’une évaluation très grossière calculée sur base des réserves supposées en charbon et dont les strates d’exploitation sont plus ou moins accessibles.
Comme le signalait mon prédécesseur, même s’il est difficile d’évaluer le potentiel réel que constitue le gaz de houille, il n'en reste pas moins intéressant d'analyser tout investissement en production d'énergie à partir de ressources locales, pour autant que l'exploitation soit correctement encadrée et conforme à la politique environnementale. En ce qui concerne ce dernier point, je rappelle que la compétence en matière d'exploitation de ressources issues du sous-sol relève des services de mon collègue Carlo Di Antonio.
En ce qui concerne d’éventuels contacts entre le Département de l’Énergie et Monsieur Frère, il n’y en a eu aucun durant la dernière législature. Néanmoins, un projet d’exploitation avait été effectivement envisagé par le groupe de Monsieur Frère et présenté au Département de l’Énergie et au collaborateur du Ministre Antoine lorsqu’il était en charge de l’énergie. Cependant, pour des raisons financières liées à l’incertitude quant à l’obtention d’un éventuel mécanisme d’aide, ce projet n’avait pas abouti.
Des contacts entre le Département de l’Énergie et le Professeur Jean-Marc Baele de l’Université de Mons en vue d’établir une étude de faisabilité technique pour un siège d’exploitation de gaz de houille dans le Hainaut ont également été organisés. Ce projet n’avait finalement pas reçu l’aval de mon prédécesseur.
J’estime cependant qu’il serait intéressant de pouvoir disposer d’un cadastre réel de ce type de ressources. Comme l’indique l'honorable membre, l’exploitation du gaz de houille est beaucoup plus simple et moins dommageable au niveau environnemental que l’exploitation du gaz de schiste.