L'opportunité de l'apprentissage du luxembourgeois via Wallangues
- Session : 2014-2015
- Année : 2015
- N° : 204 (2014-2015) 1
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Question écrite du 13/05/2015
- de LECOMTE Carine
- à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation
La plateforme d’e-learning Wallangues gratuite lancée fin 2011 qui permet d’apprendre le néerlandais, l’anglais et l’allemand séduit un public toujours plus nombreux.
Fort de son succès, Wallangues se veut en phase avec l’évolution technologique puisque l’utilisation d’une version mobile du site permet désormais de suivre les cours et de passer les tests en ligne sur une tablette.
En outre, le site s’est doté de cours de français langue étrangère (FLE) et de vidéos « métiers ».
« L’apprentissage des langues constitue un véritable levier pour l’insertion professionnelle. » Ce lien entre maîtrise des langues et employabilité trouve un écho interpellant à travers l’évolution des flux frontaliers de ces dernières années décrite par l’Observatoire interrégional du marché de l’Emploi (OIE).
En effet, si le Luxembourg reste le principal pôle d’attraction des frontaliers de la Grande Région, le nombre de Belges qui y travaillent stagne alors que de manière concomitante le nombre de ceux originaires d’Allemagne explose littéralement !
L’explication de ce phénomène est à chercher dans la proximité linguistique entre le l’allemand et le luxembourgeois et les emplois à pourvoir dans le secteur des services à la personne en plein développement au Grand-Duché !
La première des priorités du Gouvernement wallon étant l’emploi, le secteur des services à la personne étant un secteur d’avenir, la connaissance du luxembourgeois constitue un gage supplémentaire de trouver un emploi pérenne et de qualité chez nos voisins grands-ducaux.
Madame la Ministre pourrait-elle dès lors soutenir cette proposition d’apprentissage du luxembourgeois via la plateforme Wallangues ?
Que les trois langues officielles de la Grande Région présidée par la Wallonie pour deux ans puissent s’apprendre en ligne gratuitement par tous, n’est-ce pas la meilleure réponse aux défis de la mobilité transfrontalière ?
Réponse du 08/06/2015
Le plan Marshall 2.vert lancé en décembre 2009 fixait notamment comme priorités de promouvoir la mobilité et d’encourager l’apprentissage des trois langues nationales ainsi que de l’anglais.
La plateforme d’auto-apprentissage « Wallangues », partie intégrante du Plan langues, s’adresse, en principe, aux personnes résidant en Région wallonne de langue française. Dans les faits cependant, seules sont requises, lors de l’inscription, les conditions d’habiter en Wallonie et de disposer d’une adresse e-mail ainsi que d’un accès à internet.
Si la plateforme a atteint, en termes quantitatifs, un taux élevé d’utilisateurs, tous les efforts portent actuellement sur l’approche qualitative, en vue d’améliorer la progression des apprenants ainsi que leur régularité.
En ce qui concerne la répartition de langues choisies par les apprenants, l’anglais arrive en tête (49,6 % des heures suivies), suivi par le néerlandais (36, 7 % des heures), puis du français (7,7 %) et de l’allemand en moindre proportion (5,8 %).
Pour des raisons budgétaires évidentes, la Wallonie ne pourra étendre l’apprentissage de ces 4 langues à la langue luxembourgeoise. En revanche, le Plan Marshall 4.0 mettra l’accent sur l’apprentissage de l’allemand, en tant que langue nationale belge, mais également en tant que langue largement pratiquée, tant dans les régions et pays frontaliers de la Wallonie, qu’à un niveau international, et ce, dans le cadre notamment du renforcement de la promotion du dispositif des chèques langues.
L’extension de l’accès du site Wallangues aux citoyens résidant dans les régions frontalières de la Wallonie n’est actuellement pas non plus à l’ordre du jour, néanmoins, dans le cadre de la présidence de la Grande région, assumée, depuis ce 1er janvier, par la Wallonie, il a d’ores et déjà été proposé de mettre à l’agenda du groupe de travail portant sur le marché du travail, un échange de bonnes pratiques avec nos partenaires grand-régionaux sur l’apprentissage des langues en ligne, ainsi qu’une réflexion sur la mise en place d’un projet européen (NB : dans le cadre de la prochaine programmation Interreg) pour la création d’une plateforme similaire à Wallangues, à l’échelle de la Grande Région, projet pour lequel la Wallonie pourrait apporter son expertise méthodologique.
Je me réjouis que notre outil Wallangues soit d’ores et déjà considéré par nos voisins frontaliers, en particulier allemands et luxembourgeois, comme une « bonne pratique » à transférer à plus grande échelle.