Le tourisme nomade et l'accueil des camping-cars
- Session : 2014-2015
- Année : 2015
- N° : 296 (2014-2015) 1
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Question écrite du 02/07/2015
- de DODRIMONT Philippe
- à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région
Avec 10 089 véhicules immatriculés en 2014, l’augmentation a été de 8,6 % pour les motor-homes. La DIV a enregistré 2 888 immatriculations de camping-cars neufs, soit une croissance de 9,6 % tandis que les modèles d’occasion affichent une hausse de 8,2% avec 7201 immatriculations.
Avec ces quelques chiffres, on en déduit aisément l’engouement pour ce type de véhicules. Le secteur a le sourire. Les propriétaires aussi, libres de se mettre en mode de vie nomade.
Que représente ce type de tourisme en Wallonie ? A l’instar de l’augmentation du nombre d’immatriculations, constatez-vous une hausse du taux de fréquentation et d’intérêt pour ce type de vacances ?
Quels sont les aménagements spécifiques réservés à ces véhicules ?
Avez-vous une estimation du nombre de camping-cars qui font halte en Wallonie ? Quelle est la durée de leur séjour ?
De nouveaux sites, espaces doivent-ils voir le jour en 2015 ?
Il semblerait d’après des adeptes belges du mobile-home que les aires de stationnement brillent par leur absence dans les grandes villes.
Y a-t-il des projets communs avec vos collègues en charge des travaux publics et de l’aménagement du territoire ?
Quelles sont vos priorités en matière de tourisme « nomade » ?
Réponse du 06/07/2015
Opter pour les vacances en motor-home, c’est se donner l’occasion de visiter une multitude d’endroits durant ses vacances, et ce, en toute liberté. Voilà pourquoi un regain d’intérêt a pu être observé durant ces dix dernières années pour ce type de tourisme : il serait question, sur nos routes belges, d’une augmentation de 50 % des motor-homes, toutes nationalités confondues.
Le défi est de faire en sorte que ces touristes passent leurs vacances, ou du moins une partie de celles-ci sur notre territoire. Un autre défi est de pouvoir attirer les « motor-homistes » étrangers en Wallonie.
Il est particulièrement compliqué de procéder à une estimation du nombre de motor-homes faisant halte en Wallonie. Les différentes aires d’accueil qui se trouvent dans des campings ou ailleurs ne procèdent pas forcément à des analyses statistiques.
Il existe bien évidemment des aménagements spécifiques consacrés à ce mode de loisir. Ces aménagements sont réalisés sur la base des SIAM (Schémas d’Implantation d’Aires d’accueil pour Motor-homes) qui sont les cadres au sein desquels ont été repris des projets de réalisation à court, moyen et long terme d’aires d’accueil pour motor-homes au sein d’un camping ou en dehors (« aires publiques »). Cette dynamique a été initiée en 2008.
Les projets retenus au sein des deux appels à projets de Schémas d’implantation, communément dénommés « SIAM 1 » et « SIAM 2 » ont été proposés par des groupes de deux ou trois « Maisons du Tourisme » associées pour la cause. L’approbation d’un SIAM par le ministre autorise ensuite les opérateurs touristiques privés ou publics à introduire une demande de subvention auprès du Commissariat général au Tourisme.
La Commune d’Aywaille dispose sur son territoire d’une des premières aires d’accueil publiques officielles ! Il reste que les séjours sont de courte durée en Belgique et que les motor-homistes aspirent au développement du réseau d’aires d’accueil pour motor-homes.
À ce propos, j’ai le plaisir d'annoncer que deux projets de campings exclusivement réservés aux motor-homes sont en cours de finalisation en Province du Luxembourg (l’un à Herbeumont et l’autre à Rochehaut). Une aire publique d’accueil pourrait quant à elle prochainement voir le jour dans la Région du Canal du Centre, à l’initiative de la Direction générale opérationnelle de la Mobilité et des Voies hydraulique du Service public de Wallonie.
Il est vrai que les aires pour motor-homes ne sont pas légion dans les grandes villes wallonnes. Seules les villes de Tournai et de Namur disposent de ce type d’installation. Une sensibilisation à l’accueil de ce type de touristes devra être faite à l’échelle de la Wallonie et plus particulièrement auprès des grandes villes.
Ma priorité en matière de tourisme « nomade » est de réadapter le mode de subventionnement et d’agrément des aires de motor-homes en Wallonie. Le constat était le suivant il y a dix ans : la qualité des aires d’accueil est très mauvaise. Le système actuel des schémas d’implantation d’aires de motor-homes a eu le mérite de permettre le développement d’aires de qualité.
Nous arrivons aujourd’hui au bout d’un cycle. Il convient d’aller de l’avant et de pouvoir adapter au mieux la réglementation afin de permettre à la Wallonie de disposer d’un réseau d’aires de services et de stationnement de qualité sans pour autant pousser aux dépenses excessives.
Pour ce faire, une rencontre avec la Ligue francophone belge des clubs de motor-homes a eu lieu dernièrement. Une réunion avec les services du Commissariat général au Tourisme aura lieu la semaine prochaine. Ensuite, plusieurs réunions rassemblant aussi bien les motor-homistes que l’administration ainsi que les exploitants de camping auront lieu à partir de fin août.