Les lieux les plus pollués de Wallonie
- Session : 2014-2015
- Année : 2015
- N° : 755 (2014-2015) 1
2 élément(s) trouvé(s).
Question écrite du 10/09/2015
- de KNAEPEN Philippe
- à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports, des Aéroports et du Bien-être animal
En 2013, l’organisation environnementale « Green Cross » présentait sa liste des dix sites les plus pollués de la planète.
Ses critères de sélection ? La toxicité des polluants trouvés, l’absence de protection des populations, le nombre de personnes concernées…
Aucun site belge ni même européen n’y apparaissait. Notre Région a néanmoins pourtant ses « points noirs » quant à la pollution de l’air ou du sol. Toutes proportions gardées, les organismes chargés d’étudier et de traiter les sols pollués en Belgique avaient à cette époque et dans la « Libre Belgique » sélectionné des sites parmi les plus pollués de notre région.
En Wallonie, il s’agissait des sites suivants .
1. Engis : en matière d’émission de particules fines, la Belgique ne dépasse pas la moyenne annuelle imposée par l’Europe (40 microgrammes/m3 d’air ambiant), mais bien celle qui impose de ne pas dépasser plus de 35 fois par an la norme journalière de 50 microgrammes/m3. Et là, c’était Engis (Liège) à l’époque, qui arrivait en tête. Cette station de mesure était la seule à avoir franchi la norme en 2013, selon la cellule de l’environnement Celine. En 2012, la norme a été franchie 48 fois. Une étude attribuait la situation à l’activité de sociétés locales (Knauf et Prayon).
Monsieur le Ministre pourrait-il me dire si une amélioration a été constatée sur cette station de mesure ? Depuis lors d’autres stations de mesure ont-elles franchi cette norme ou s’en sont-elles fortement rapprochées ?
2. La goudronnerie Robert à Ransart : pollution aux hydrocarbures aromatiques polycycliques, huiles minérales ou encore métaux lourds (plomb, mercure, arsenic…), benzène... De plus, à Ransart, l’industrie a ensuite fait la place à une décharge. SPAQuE avait dû mener une opération en urgence dans le jardin des riverains, afin de drainer les liquides issus de la décharge. Le lieu fait partie des sols les plus pollués en Wallonie.
3. La cokerie de Marchienne, site classé en catégorie A par la SPAQuE (risque élevé pour la santé et l’environnement) et la cokerie d’Anderlues classée également comme extrêmement polluée.
4. Le site de Carcoke Tertre : ce qui fut la plus grande cokerie de Belgique, à Saint-Ghislain, terminait à ce moment sa dépollution nécessaire, car les vues aériennes montraient des sols devenus bleus, à cause du cyanure.
Monsieur le Ministre pourrait-il me faire le point complet sur ces différents dossiers ?
Quelles sont les perspectives de réhabilitation pour ceux-ci ? Dans quel timing ?
Au niveau des émissions des particules fines de la station de mesure télémétrique d’Engis, la moyenne annuelle a connu une baisse constante de 2005 à 2010 passant de 38 à 24 µg/m3. La moyenne est ensuite légèrement remontée et s’est stabilisée jusqu’en 2014 aux alentours de 30 µg/m3.
Le nombre de jours de dépassement de la norme journalière, quant à lui, a très fortement diminué entre 2005 et 2010, passant de 82 à 22 jours. Une hausse est ensuite apparue en 2011 et s’est stabilisée vers 46-48 jours jusqu’en 2013. Une diminution à 40 jours de dépassement a eu lieu en 2014 amorçant, espérons-le, une évolution à la baisse pour les prochaines années et un respect de la norme, notamment, grâce aux efforts demandés aux entreprises.
Au 23/09/2015, le nombre de jours de dépassement en PM10 était de 27 jours. Il est probable que la norme journalière soit légèrement dépassée en 2015.
Pour continuer à améliorer la situation, j’ai lancé en mars 2015 un Comité de Concertation réunissant les administrations régionales et communales, l’ISSeP, les principales entreprises émettrices et les citoyens afin de trouver des pistes d’amélioration de la qualité de l’air à Engis. Différentes actions ont été initiées en collaboration avec les entreprises.
Les 2 autres zones ayant enregistré par le passé des dépassements de la norme journalière (max 35 jours par an > 50 µg/m3) sont celles de Liège et de Charleroi.
Les derniers dépassements de la norme journalière dans la zone de Liège datent de 2012. 2 des 6 stations (Jemeppe et Angleur) avaient alors enregistré 36 dépassements annuels au lieu des 35 autorisés par la norme.
Les derniers dépassements de la norme journalière dans la zone de Charleroi datent de 2011. 2 des 5 stations (Lodelinsart et Chatelineau) avaient alors enregistré respectivement 36 et 43 dépassements annuels au lieu des 35 autorisés par la norme.
Les stations de mesure dans la zone de Liège et de Charleroi n’ont plus connu de dépassement de la norme journalière depuis lors. Remarquons que des dépassements de la norme journalière étaient enregistrés chaque année dans ces 2 zones depuis 2005. La situation s’y est donc améliorée et continue à s’améliorer tant en nombre de stations enregistrant un dépassement qu’en nombre de jours de dépassement par station.