Les nuisances causées à la faune et à la flore par l'abandon d'espèces animales exotiques importées
- Session : 2015-2016
- Année : 2015
- N° : 35 (2015-2016) 1
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Question écrite du 12/10/2015
- de DUPONT Jean-Marc
- à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région
Une récente étude française met en évidence les nuisances occasionnées à la faune indigène par le lâchage ou l'abandon dans la nature d'espèces exotiques importées (exemples : des reptiles, des perruches, des insectes, ...).
Monsieur le Ministre pourrait-il m'indiquer si une étude sur ce type de phénomènes existe en Région wallonne ? Et dans l'affirmative, quelle est-elle ? Quelles en sont les grandes lignes et quelles sont les solutions envisagées par son administration ?
Réponse du 09/11/2015
En Wallonie, les actions visant à limiter les dommages causés par ces espèces sont coordonnées par la Cellule Interdépartementale Espèces Invasives (CiEi, DGO3). Les activités de cette Cellule spécialisée se fondent sur l'engagement du Gouvernement wallon à prévenir l'installation de nouvelles espèces exotiques envahissantes (EEE) et de lutter contre celles dont la prolifération pose problème (déclaration de politique régionale 2009-2014). La mise en place de mesures préventives, l'adaptation du cadre réglementaire, le développement d'un système d'alerte, la coordination des opérations de lutte, l'amélioration des connaissances ainsi que la communication vers les gestionnaires, les secteurs concernés et le grand public sont autant d'activités qui relèvent directement de la responsabilité de cette Cellule.
À l’échelle régionale, différentes actions préventives ont été initiées depuis lors, parmi lesquelles on peut relever l’instauration d’un code de conduite sur les plantes invasives ornementales à travers le projet LIFE AlterIAS ou l’adoption par le Gouvernement wallon d’une circulaire sur les plantes invasives visant à interdire l’usage des plantes ornementales envahissantes ciblées par le code de conduite AlterIAS dans le cadre des marchés publics réalisés par l’administration wallonne.
Au niveau de la lutte, un prototype de système d’alerte a été lancé afin d’assurer la détection précoce des espèces invasives émergentes et un système d’encodage en ligne d’observations ont été developpés pour plusieurs espèces (bernache du Canada, mammifères invasifs, plantes aquatiques invasives) sur le site Biodiversité.wallonie.be. Plusieurs conventions d’études ont également été réalisées afin d’identifier et de tester des techniques d’éradication ou de gestion d’espèces végétales invasives. En outre, différentes actions visant à la destruction des espèces invasives en Wallonie sont menées au travers des budgets gérés par la DGO3. Celles-ci portent notamment sur l’éradication d’espèces émergentes telles que l’érismature rousse, le ragondin ou le moustique japonais et sur la réduction de populations d’espèces mieux installées sur le territoire wallon comme la berce du Caucase, la bernache du Canada ou le rat musqué. Elles représentent un coût annuel de plusieurs centaines de milliers d’euros.
De son côté, la Commission européenne a adopté récemment un Règlement (1143/2014), entré pour partie en vigueur le 1er janvier 2015, relatif à la prévention et à la gestion de l'introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes.
Mon administration travaille actuellement à la mise en œuvre de ce règlement notamment à travers la rédaction d’un accord de coopération visant à assurer une mise en œuvre coordonnée en Belgique des actions prévues par le Règlement et la modification de la loi sur la Conservation de la Nature visant à préciser les modalités de prévention et de gestion des espèces exotiques envahissantes.