Les risques sur la santé liés à l'utilisation du chlore dans les piscines wallonnes
- Session : 2015-2016
- Année : 2016
- N° : 343 (2015-2016) 1
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Question écrite du 05/01/2016
- de KNAEPEN Philippe
- à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports, des Aéroports et du Bien-être animal
Ce mardi 8 décembre, on a assisté à l’annonce de ce que l’on peut qualifier d’un «plan Piscine». En effet, une enveloppe de 110 millions d'euros pour 111 bassins de natation a apparemment été dégagée.
La Wallonie compte à peu près 200 piscines. Le parc vieillit et les contraintes, notamment à cause du coût de l’énergie, plombent les budgets. Fermetures, problèmes techniques, d’hygiène et financiers. Les temps sont durs pour les piscines publiques wallonnes. La pénurie de piscines touche la Wallonie dans son ensemble.
Pour surmonter une bonne partie de ces problèmes, un grand programme de rénovation se met en place.
Sur base d’un cadastre, il apparaît aujourd’hui que 111 bassins en activité pourraient solliciter un subside de la Wallonie.
Pour chaque site, on peut désormais s’appuyer sur une description précise des différents postes techniques tels que l’état du bassin, les techniques spéciales et les postes gros œuvre et finition du bâtiment. Il est également important de préciser que cette rénovation du parc réduirait la note énergétique, à charge des communes, de manière importante.
Je suis étonné de ne pas voir apparaître dans la communication du Gouvernement, l’importance de commencer à rénover les piscines utilisant encore bien trop souvent trop du chlore.
Déjà en 2011, on faisait état de l’adoption par le Gouvernement wallon de la révision des conditions d’exploitation des piscines afin de décourager l’utilisation du chlore au profit d’autres moyens de désinfection de l’eau…
Il est clair que pour les scientifiques, les produits issus de la dégradation du chlore dans l’air : les trichloramines sont une catastrophe d’un point de vue santé et encore plus concernant les voies respiratoires supérieures encore fragiles de nos enfants. Il n’est pas rare de lire des études scientifiques qui tendent à prouver une dégradation de l’épithélium.
Monsieur le Ministre pourrait-il me dire si dans les conditions de rénovation de ces piscines, la mise en œuvre d’autres moyens de traitement de l’eau est un critère important ? Ce plan ne pourrait il pas aller vers une interdiction totale de l’usage du chlore après rénovation?
Quelle est sa politique en matière de santé publique en la matière ?
A-t-il été concerté par son collègue des Sports sur ce sujet si important pour la santé ?
Réponse du 22/01/2016
Le « plan piscine » a été adopté par le Gouvernement le 26 novembre 2015 et permet de dégager une enveloppe de 110 millions d’euros à destination des piscines wallonnes avec, entre autres, la volonté de réduire les coûts énergétiques de celles-ci.
Comme le sait l'honorable membre, le choix des critères de sélection liés à l’appel à projets est du ressort de mon collègue, René COLLIN, Ministre en charge des Infrastructures sportives et à l’initiative de ce plan. Cependant, je peux d’ores et déjà confirmer que la mise en œuvre d’autres moyens de traitement de l’eau ne sera pas négligée.
L’interdiction totale de l’usage du chlore après rénovation n’est pas possible. L’objectif est dès lors de réduire autant que faire se peut son utilisation, notamment via la promotion d’autres procédés. Une étude lancée en 2015 par le Ministre en charge des Infrastructures sportives et dont nous attendons prochainement les résultats permettra d’obtenir des pistes de réduction de l’usage du chlore.
Il est également utile de rappeler que le Gouvernement wallon a établi des normes en matière de contrôle du chlore et des émissions de trichloramine à travers l’arrêté du 13 juin 2013 déterminant les conditions sectorielles relatives aux bassins de natation couverts et ouverts utilisés à un titre autre que purement privatif dans le cadre du cercle familial, lorsque la surface est supérieure à 100 m2 et la profondeur supérieure à 40 cm. Ces contrôles permettent d’assurer la qualité de l’eau et de l’air dans les établissements.
Quant aux questions de santé publique, comme le sait l'honorable membre, il s’agit de politiques qui relèvent de la compétence de mon collègue Maxime PREVOT, Ministre en charge de la Santé.