La pénurie de bâtiments semi-industriels en Province de Liège
- Session : 2015-2016
- Année : 2016
- N° : 917 (2015-2016) 1
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Question écrite du 22/04/2016
- de DODRIMONT Philippe
- à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine
Immoquest, courtier spécialisé dans l’immobilier d’entreprise au niveau wallon, a mené un recensement du stock de bâtiments semi-industriels en Province de Liège dans les parcs d’activités économiques de la SPI, du Port autonome de Liège (PAL) et de Liege Airport.
Et il en ressort que la région liégeoise manque de terrains et de bâtiments de grandes dimensions pour accueillir des entreprises.
En conséquence, les entreprises s’installent ailleurs. Et selon le courtier, si l’offre rencontrait la demande, il aurait des clients pour créer 40.000 mètres carrés par an de bâtiments semi-industriels de 1200 à 1500 m². Pour ce faire, il faudrait qu’ils soient localisés dans des parcs plus attractifs comme les Hauts-Sarts, Grâce-Hollogne ou encore Alleur.
Monsieur le Ministre partage-t-il ce constat ? Comment explique-t-il cette pénurie de bâtiments semi-industriels ? Est-on réellement en manque de grands espaces (entre 1200 et 1500 m²) en Province de Liège ?
Si l’on entend la voix des entrepreneurs, ceux-ci sont demandeurs avec, à la clef, création d’emplois. Comment faire coïncider l’offre et la demande ? Comment concilier la volonté d’indépendants et les éventuels boucliers qui se lèvent lors de projets d’extension de terrains ?
Il semblerait que la plupart des sociétés ne se satisfont pas de l’espace proposé, parce qu’insuffisant.
Réponse du 09/05/2016
Les opérateurs locaux tels que l’Intercommunale SPI, me confirment qu’effectivement, l’offre en terrains et bâtiments en province de Liège n’est pas à même de répondre à toutes les demandes exprimées par les PME et TPE.
Il faut toutefois nuancer le propos :
* D’une part, le manque de biens disponibles est particulièrement marqué dans les parcs d’activités dits « généralistes » et situés dans l’arrondissement de Liège. À l’inverse, de récents parcs d’activités « spécialisés » offrent de nombreuses possibilités d’investissement (p. ex. Liege Science Park, Trilogiport, zones aéroportuaires).
* Et, d’autre part, l’offre en province de Liège est essentiellement perfectible sous l’angle de petits terrains à destination des PME et TPE.
Face à ce constat, la SPI a récemment développé de nouveaux parcs d’activités économiques afin de libérer de l’espace à destination des entreprises. C’est le cas, par exemple, du parc de Barchon-Tignée.
La SPI s’attèle également à créer des « îlots d’entreprises » destinés à accueillir des indépendants et des petites PME à proximité des quartiers d’habitat et de leur clientèle. C’est le cas, par exemple, avec la reconversion du site Sartel à Oupeye.
La SPI mène enfin une politique de rachat des parcelles inoccupées au sein des parcs existants afin de les remettre sur le marché.
En outre, afin d’envisager une typologie de bâtiments susceptibles de répondre aux besoins du marché, la conception des bâtiments semi-industriels évolue vers davantage de modularité en permettant des adaptations en termes de surfaces et de volumes, mais aussi des occupations partagées multi-entreprises.
Toutes ces actions vont assurément dans le bon sens. Néanmoins, quelle que soit la zone géographique concernée, la correspondance parfaite entre l’offre et la demande reste un objectif difficile à atteindre.
Par conséquent, au travers de la réforme de la législation en cours d’élaboration, je prévois différentes mesures poursuivant cet objectif.
Premièrement, à l’instar du CoDT, le projet de réforme mettra en place les conditions afin de faciliter la conversion des terrains destinés à l’activité économique. Les procédures de reconnaissance économique et d’expropriation seront simplifiées et raccourcies. L’ambition fixée dans le Plan Marshall 4.0 est de créer 200 hectares nets par an de nouveaux espaces dédiés aux entreprises.
Deuxièmement, le projet de réforme veillera à permettre la mise à disposition d’une offre variée de terrains équipés, dans un souci de gestion parcimonieuse du sol, de telle sorte que tout investisseur soit susceptible de trouver la parcelle correspondant à ses besoins. Tant les parcs spécialisés que les parcs généralistes seront donc spécifiquement visés. Dans ce cadre, des réserves foncières pourront être constituées par les opérateurs.
Troisièmement, la remobilisation des parcelles inoccupées au sein des parcs d’activités existants sera favorisée au moyen d’un incitant financier. L’idée consiste à remettre sur le marché tous les biens qui n’accueillent pas d’activité économique alors qu’ils sont parfaitement situés et équipés.
Enfin, quatrièmement, afin d’éviter un phénomène de délocalisation des entreprises vers les nouveaux parcs d’activités, il est impératif de dégager des moyens structurels afin de requalifier les infrastructures publiques dans les anciens parcs. L’objectif est double : éviter de créer inutilement de nouveaux espaces équipés et éviter de gérer un chancre potentiel après le départ de l’entreprise dans l’ancien parc.