L'alphabétisation des demandeurs d'emploi
- Session : 2015-2016
- Année : 2016
- N° : 322 (2015-2016) 1
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Question écrite du 29/07/2016
- de LECOMTE Carine
- à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation
Comme Madame la Ministre l'indiquait à une réponse à une question parlementaire en octobre 2015, le besoin en alphabétisation est mal connu en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Ainsi, selon l’État des lieux 2011-2013 sur l'alphabétisation en Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB), 650.000 personnes sont susceptibles de connaître des difficultés en lecture et en écriture en Wallonie ou à Bruxelles. Ce chiffre correspond au nombre de personnes diplômées au maximum du Certificat d'études de base (CEB).
Selon la même méthodologie, Madame la Ministre précisait qu'il y avait en 2014, 19 % de demandeurs d'emploi inoccupés en Wallonie qui ont au maximum le CEB , soit environ 47 000 personnes qui manifestement sont en proie à un problème d'alphabétisation.
Les formations en alphabétisation sont principalement dispensées par les établissements de promotion sociale ainsi que les acteurs reconnus en insertion professionnelle. Cependant, selon «Lire et Ecrire», un des principaux acteurs dans le domaine de l'alphabétisation en Région wallonne, le manque de places disponibles est un réel problème auquel ce secteur est confronté.
À cet égard, il est nécessaire d'objectiver la demande en termes d'alphabétisation en Région wallonne, ceci afin d'adapter l'offre en conséquence. Ainsi, Madame la Ministre indiquait en octobre 2015, je la cite: « Quant à savoir si l'offre de formation rencontre pleinement les besoins en matière d'alphabétisation, il conviendra que l'on puisse objectiver. Ce seront précisément les missions des bassins enseignement emploi-formation, en collaboration avec le service d'analyse du marché de l'emploi du FOREm, que d'analyser et de cartographier, tant la demande que les besoins de formation sur chaque territoire. Nous disposerons ainsi de données nécessaires afin de mieux orienter l'offre localement et de la renforcer là où c'est nécessaire, toujours dans la limite des crédits disponibles.».
Madame la Ministre dispose-t-elle à présent de données précises sur l'offre et la demande en matière d'alphabétisation pour les demandeurs d'emploi en Région wallonne? Dans l'affirmative, pourrait-elle nous détailler ces données ?
Dans quelle mesure certaines Provinces wallonnes sont-elles plus concernées par la problématique de l'alphabétisation des demandeurs d'emploi (moindre adéquation entre l'offre et les besoins pour certaines provinces, plus grand nombre de demandeurs d'emploi analphabètes pour certaines Provinces, ... ) ?
Réponse du 08/09/2016
Les données en matière d’alphabétisation sont fournies par l’« État des lieux de l’alphabétisation en Fédération Wallonie-Bruxelles », élaboré par le Comité de pilotage permanent sur l’alphabétisation des adultes, instance de concertation regroupant, entre autres, les représentants des pouvoirs publics en charge de cette matière transversale, mais également le monde associatif, à travers la participation de Lire et Ecrire et l’IWEPS.
Cette mission est confiée au Comité de pilotage permanent par l’accord de coopération du 2 février 2005 relatif au développement de politiques concertées en matière d’alphabétisation des adultes. L’objectif recherché est d’améliorer la qualité des données et de l’information sur l’alphabétisation.
À ce jour, sept « États des lieux de l’alphabétisation » ont été édités par le Comité de pilotage. Le dernier en date, portant sur les données 2011 à 2013, fournit notamment les informations relatives aux 650.000 personnes susceptibles de connaître des difficultés de lecture et d’écriture en Wallonie et à Bruxelles, et aux 47.000 demandeurs d’emploi qui présentent des difficultés d’alphabétisation.
Afin d’améliorer encore la qualité de ces informations, le Comité de pilotage travaille sur la mise en place d’un formulaire électronique destiné à récolter les données auprès des opérateurs d’alphabétisation. Ce formulaire est en cours de diffusion dans le secteur et les données seront utilisées dans les futures éditions de l’État des lieux.
Par ailleurs, il relève également des missions des instances bassins E.F.E. d’analyser et de cartographier, en collaboration avec le service d’analyse du marché de l’emploi du FOREm, tant la demande que les besoins de formation sur chaque territoire.
Si l’initiative de porter l’attention, dans ce travail d’analyse, sur un secteur en particulier, sur la base de priorités et d’un calendrier prédéfinis, relève de la prérogative de chacune des instances, dans la dynamique de concertation entre acteurs qui caractérise leur mode de fonctionnement, il s’avère, comme en témoignent les rapports des instances bassins disponibles via le site www.bassinefe.be, que cette thématique suscite un intérêt particulier chez les acteurs de la formation, de l’enseignement et de l’insertion socioprofessionnelle.