Le budget alloué à la lutte contre l’obésité en Wallonie
- Session : 2016-2017
- Année : 2016
- N° : 34 (2016-2017) 1
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Question écrite du 19/10/2016
- de KNAEPEN Philippe
- à LACROIX Christophe, Ministre du Budget, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
L’obésité touche de nombreux Belges et atteint, en Wallonie, des seuils alarmants (BMI adulte = 25,8). Un constat préoccupant puisqu’il signifie un risque vital pour beaucoup de Wallons et une incapacité souvent durable d’une large proportion de la population active. Selon les chiffres de l’Institut scientifique de santé publique, la Wallonie compte 25 % d’enfants (de 2 à 17 ans) en surpoids (BMI > 25) et 9 % d’enfants obèses (BMI > 30).
Pour s’aligner sur les indicateurs-objectifs de l’Union européenne visant à enrayer la hausse de l'obésité chez les enfants et les jeunes adultes (0-18 ans) d'ici 2020 et pour lutter contre l’obésité en Wallonie, un plan « nutrition et activité physique » est en préparation. Sensibiliser la population aux problèmes de surpoids est essentiel.
Monsieur le Ministre peut-il m’indiquer le montant alloué chaque année à la lutte contre l’obésité en Wallonie ? Un budget plus important est-il envisagé dans le cadre du plan nutrition afin de lutter plus efficacement contre ce fléau ?
Par ailleurs, travailler au sein de la Fonction publique induit le plus souvent une sédentarité forte. Existe-t-il des statistiques relatives à l’obésité dans la Fonction publique ? Une sensibilisation ciblée existe-t-elle pour les travailleurs sédentaires, plus impactés par cette réalité ? Sous quelle forme ?
Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur ce dossier ? Un échéancier et des objectifs concrets ont-ils déjà été fixés ? Quels sont les grands axes de réflexion menés en matière d’obésité chez l’enfant et les jeunes adultes ? Une note d’orientation a-t-elle déjà été rédigée ? Si tel est le cas, peut-il me la communiquer ?
Il est évident qu’un tel plan doit être établi en coopération avec d’autres compétences politiques périphériques et en partenariat avec la Fédération Wallonie-Bruxelles, notamment en matière de sensibilisation scolaire. Des rencontres ont-elles lieu régulièrement afin d’établir un plan d’action pérenne et coordonné ? Quelle approche est privilégiée en termes de sensibilisation des couches socio-économiques basses, particulièrement touchées par l’obésité ? Une stratégie non discriminatoire a-t-elle déjà été pensée ?
Réponse du 04/11/2016
L’obésité représente un fléau préoccupant dans nos sociétés contemporaines, et cela tant dans les pays émergents que dans les pays généralement appelés industrialisés.
Complémentairement aux statistiques citées, il ne fait aucun doute que l’alimentation est certainement à améliorer aussi. En Wallonie, seulement 59 % des femmes et 49 % des hommes mangent des fruits tous les jours, et la recommandation scientifique de manger au minimum 2 portions de fruits par jour n’est suivie que par 30 % de la population âgée de 6 ans. En ce qui concerne les légumes, un plus grand nombre de femmes (80 %) que d’hommes (72 %) en mangent tous les jours, mais seuls 37 % de la population wallonne de 6 ans et plus consomment la quantité journalière recommandée de légumes (2 portions).
En tant que ministre de la Fonction publique, je travaille donc sur un plan Bien-être à destination de l’ensemble des agents de l’administration wallonne. Ce plan porte sur plusieurs thématiques, dont l’activité physique et l’alimentation qui sont directement en lien avec le thème évoqué et qui sont essentielles dans le cadre de la vie professionnelle. Car, comme le dit la citation Mens sana in corpore sano, il est nécessaire que les agents de la fonction publique se sentent bien pour effectuer au mieux leurs missions, et au-delà de cela aient de bonnes conditions de vie.
Il me revient donc, en tant que ministre de la Fonction publique, d’y veiller et de mettre le cadre en place pour faciliter l’activité physique dans le contexte de la vie professionnelle et encourager une alimentation saine sur les lieux de travail.
C’est ainsi que l’axe consacré à l’activité physique du Plan bien-être entend promouvoir les activités physiques et culturelles. Il vise notamment à favoriser et démocratiser l’accès aux pratiques physiques et à identifier (et adapter) les infrastructures nécessaires à la pratique de ces activités. Cet axe prévoit en outre de promouvoir une dynamique d’activités physiques, entre autres par la promotion de la mobilité douce, ce sur quoi je reviendrai ci-dessous. Une sensibilisation aux risques liés à la routine sédentaire est également envisagée.
En ce qui concerne l’axe alimentation, les actions que j’ai prévues de mener visent à proposer davantage de collations saines et locales sur les lieux de travail, à permettre ou faciliter l’accès à des produits sains, de qualité et provenant de circuits courts, et enfin à sensibiliser les agents à l’alimentation saine. Plus concrètement, nous allons examiner les possibilités de faire livrer des potages dans certains lieux, en s’appuyant sur l’expertise de l'APAQ-W concernant les collations saines et locales. Nous allons aussi encourager la consommation d’eau, au détriment des sodas trop souvent consommés.
Aussi, je tiens à attirer l’attention de l’honorable membre sur l’importance des habitudes de mobilité des agents dans cette problématique, et sur les actions menées en la matière au sein du Service public de Wallonie (soit environ 10.000 agents). Dans ce cadre, une série d’actions sont menées pour encourager les agents à utiliser les transports en commun, le vélo quand cela est réaliste, pour leurs déplacements de service ou leurs déplacements domicile-travail et recourir à la marche.
C’est ainsi que récemment 500 podomètres ont été distribués à des agents dans l’objectif d’adopter des habitudes de mobilité plus saines et plus écologiques sur le long terme. Autre exemple : le SPW participe depuis quelques années au défi vélo de l’association Tous vélo-actifs, organisé dans le cadre de la Semaine de la Mobilité. En 2015 et 2016, le SPW a été l’institution qui a parcouru le plus de kilomètres en vélo sur une semaine: 5425 km en 2015 et 5984 en 2016. Des vélos sont par ailleurs mis à disposition des agents dans de nombreux bâtiments pour effectuer leurs déplacements de service.
Ces travaux sont inscrits dans le Plan de développement durable du Service public de Wallonie qui vise à la fois à réduire l’impact sur l’environnement de ses activités, mais aussi à veiller à la santé des agents. Et j’ai prévu d’encourager tous les OIP à se lancer dans une démarche similaire dans le cadre de la stratégie wallonne de développement durable adoptée par le Gouvernement wallon le 07 juillet 2015.