Les campagnes pour lutter contre le sexisme de rue
- Session : 2016-2017
- Année : 2016
- N° : 259 (2016-2017) 1
2 élément(s) trouvé(s).
Question écrite du 25/11/2016
- de KILIC Serdar
- à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine
Une nouvelle campagne contre le sexisme en rue a été lancée mercredi 16 novembre par la Secrétaire d'État bruxelloise en charge de l'Égalité des chances, Bianca Debaets.
De nos jours, l'intimidation en rue semble trop minimalisée et banalisée. Selon une étude de l'Union européenne, une femme belge sur trois a ainsi été victime de violence physique et/ou sexuelle tandis que 60 % ont été confrontées à des intimidations sexuelles.
Cette nouvelle campagne s'intitule « Signale la violence » et prendra fin début décembre. Ainsi, des affiches, des brochures et même des personnes déguisées en lettre formant des insultes seront littéralement déployées en rue au centre de Bruxelles.
Les Bruxellois seront interpellés et, je l'espère, conscientisés par rapport à l'impact du harcèlement sexuel. Existe-t-il une campagne similaire en Wallonie ? Sinon, est-il envisageable d'étendre ce type de campagne aux grandes villes belges ?
Réponse du 13/12/2016
Ces questions me donnent une nouvelle fois l’occasion d’aborder la lutte contre les violences sexistes en Wallonie.
Tout d’abord, je tiens à rappeler que la Wallonie dispose du décret du 6 novembre 2008 relatif à la lutte contre certaines formes de discriminations. L’organisme chargé du traitement des signalements dans le cadre de ce décret est l’Institut pour l’Égalité des Femmes et des Hommes. Afin de faciliter le signalement des cas de discrimination, chaque personne qui s’estime victime de discrimination peut signaler celle-ci dans un des 11 « Espaces Wallonie ».
De plus, il existe une loi fédérale entrée en vigueur le 3 août 2014 visant à lutter contre le sexisme dans l’espace public. Les statistiques policières sont accessibles au public sur le site http://www.stat.policefederale.be/. En 2015, 18 plaintes ont été enregistrées au niveau national pour « discrimination fondée sur le sexe (sexisme) », dont 4 en Wallonie. Pour le premier trimestre 2016, 7 plaintes ont été enregistrées au niveau national, dont 5 en Wallonie.
Les résultats de l’enquête sur le sexisme menée par l’ASBL JUMP et pour laquelle j’avais accordé une subvention en 2015 sont disponibles depuis peu. Il ressort de cette enquête que plus de 9 Wallonnes sur 10 disent avoir été confrontées à des comportements sexistes en rue ou dans les transports en commun (96 %), dans l’espace public de façon plus générale (95 %), mais aussi au travail (92 %). Ce sexisme a un impact important sur les victimes puisque 93 % des Wallonnes interrogées ont éprouvé de la colère, 71 % se sont senties blessées et près d’un tiers déprimées. Les recommandations de JUMP portent surtout sur la mise en place d’outils de sensibilisation et de lutte contre le sexisme, réclamés par l’écrasante majorité des Wallonnes interrogées (99 %). Personnellement, je me suis déjà engagé à subventionner deux clips vidéo de sensibilisation sur la question qui pourront être diffusés largement sur des plateformes de partages de contenus sur internet de façon à toucher plus particulièrement la jeune génération. Le rapport complet de cette enquête peut être téléchargé sur le site www.jump.eu.com.
Il n’existe pas de campagne similaire à celle lancée par la Secrétaire d’État bruxelloise, mais j’ai accordé en 2016 une subvention de 20.000 euros à Vie Féminine pour soutenir la campagne « l’engrenage infernal » qu’elles mènent notamment en Wallonie pour sensibiliser aux violences envers les femmes, y compris le sexisme.