Les ratons laveurs
- Session : 2016-2017
- Année : 2016
- N° : 154 (2016-2017) 1
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Question écrite du 20/12/2016
- de GALANT Jacqueline
- à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région
Comme Monsieur le Ministre le sait, depuis une quinzaine d'années, des ratons laveurs ont été détectés dans certaines régions forestières de Wallonie, au sud du sillon Sambre et Meuse.
Ces animaux s'accommodent de tous les types de milieux naturels et sont omnivores, ils peuvent être vecteurs de différentes maladies dont la rage et représentent donc un danger potentiel pour la population.
En 2007, lors d’une question orale, le ministre Lutgen entendait améliorer la connaissance de l'abondance de l'espèce en Région wallonne et de son impact potentiel vis-à-vis de la faune et de la flore indigène. Plusieurs mesures étaient mises en œuvre : recensements, collaboration avec les universités notamment.
L’université de Liège mène une étude sur les ratons laveurs tués, soit suite à un acte de destruction, soit de manière accidentelle afin de pouvoir examiner leurs contenus stomacaux. Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur cette étude ?
Qu’en est-il précisément du recensement ?
Pourrait-il me préciser la connaissance actuelle de cette espèce, ainsi que les mesures prises depuis 2007 ?
Que compte faire la Région wallonne pour limiter le nombre de ratons laveurs ?
Lors d’une précédente intervention, Monsieur le Ministre précisait qu’une analyse serait réalisée avec les pays voisins pour décider des mesures à prendre pour limiter les naissances. Qu’en est-il ? Quelles sont les pistes qui se dégagent ?
Réponse du 22/12/2016
Comme je l’ai dit lors de la commission du 4 juillet 2016, l’étude menée par l’Université de Liège (ULg) sur le régime alimentaire du raton laveur a confirmé, au vu de la variété des aliments consommés, qu’il s’agit d’une espèce opportuniste, généraliste et omnivore. Coléoptères, plantes cultivées (maïs), amphibiens, graines et fruits représentent environ 80 % des aliments rencontrés dans les estomacs.
L’étude ne démontre actuellement pas d’incidence particulière de la prédation sur des espèces sensibles, mais cela reste un risque à considérer dans les stations de certaines espèces rares. Il convient donc de surveiller cet aspect dans le temps en lien avec l’augmentation des densités de population.
La participation des agents du Département de la Nature et des Forêts (DNF), sur ce point, est indispensable, car ceux-ci assurent une collecte d’échantillons à l’échelle de la Région wallonne. La collaboration des chasseurs a également été sollicitée par la Direction de la Chasse et de la Pêche du DNF et l’ULg. Une brochure informative a été éditée par la Cellule Espèces Invasives et est largement distribuée aux acteurs de terrain.
Le recensement est assuré à travers les données encodées via le système d’encodage en ligne du Département de l'Étude du milieu naturel et agricole (DEMNA) et sur les sites naturalistes. Ces données montrent clairement que le raton laveur poursuit sa progression en Région wallonne. Il est abondant dans toute l’Ardenne, suite à l’extension de la population allemande. Un second foyer de colonisation apparaît également à l’ouest, à partir de la Picardie française. Ce foyer « picard », très actif en France, pourrait alimenter en ratons laveurs notre territoire en rive gauche de la Meuse.
Le DEMNA a récemment demandé une analyse de risques complète sur l’espèce à l’ULg, afin de préciser les risques majeurs à considérer sur notre territoire. Cette étude sera finalisée en juin 2017. Elle permettra d’orienter les mesures de gestion à mettre en œuvre en Région wallonne par rapport à cette espèce. Les réponses aux autres questions posées pourront être apportées au terme de cette étude.