L'étude de Acerta sur le taux d’absentéisme en entreprise
- Session : 2016-2017
- Année : 2017
- N° : 174 (2016-2017) 1
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Question écrite du 22/02/2017
- de NICAISE Marie-Françoise
- à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation
Une étude réalisée récemment par Acerta démontre que le phénomène d’absentéisme de longue durée (plus d’un an) est à la hausse puisqu’il a augmenté de 13 % entre 2011 et 2015.
Cette étude démontre également une tendance étonnante : l’explosion de l’absentéisme de courte durée (moins d’un mois) chez les jeunes de 23 à 28 ans. En quatre ans, ce phénomène a augmenté de 20%.
Cette étude met donc en avant l’incapacité des entreprises à prendre le problème de l’absentéisme en main.
Au niveau fédéral, la ministre de la Santé a décidé de prendre des mesures afin de responsabiliser les entreprises et leurs employés, telles que l’augmentation du nombre de contrôle par l’Inami ou la mise en place d’incitants à la création de plan de réinsertion au sein des entreprises.
Suite à cette enquête, Acerta conseille de valoriser le travail et l’expertise, et pas seulement les résultats chiffrés des employés.
Qu'est-il prévu à l’échelon régional pour lutter contre l’explosion de l’absentéisme de courte durée chez les jeunes ? Quelles sont les raisons invoquées par ceux-ci pour justifier leur absence ?
Qu’en est-il des mécanismes mis en place pour lutter contre l’absentéisme de longue durée et favoriser le retour à l’emploi, surtout chez les ouvriers ?
Réponse du 17/03/2017
L’étude à laquelle il est fait référence montre effectivement des résultats interpellants.
Le Gouvernement wallon est, évidemment, sensible à ces résultats et met, d’ores et déjà, en œuvre diverses actions afin de contenir, voire ralentir ce phénomène d’absentéisme.
Ainsi, dans sa déclaration de politique régionale, le Gouvernement entend promouvoir des conditions de travail attractives, notamment par une politique préventive et active du bien-être et de la santé au travail. Une attention est ainsi portée à la prévention du burn-out et de l’absentéisme, d’une manière générale.
Néanmoins, la matière relative aux risques psychosociaux au travail relève de la compétence du Ministre fédéral en charge de l’emploi, Kris Peeters.
Ainsi, à titre d’exemple, le Gouvernement fédéral a adopté de nouvelles législations relatives à la prévention des risques psychosociaux au travail qui sont entrées en vigueur au 1er septembre 2014. Ces textes de loi visent essentiellement à prendre en compte les risques psychosociaux au travail dans la politique de prévention de l’entreprise comme tous les autres risques pouvant porter atteinte à la santé et à la sécurité des travailleurs. Car, comme l’attestent de nombreuses études sur le sujet, l’amélioration du bien-être au travail constitue une des premières voies vers la lutte contre l’absentéisme.
Par ailleurs, dans le cadre de la fonction publique, une logique d’évaluation régulière, basée sur la réalisation des objectifs fixés, a été mise en place dans l’ensemble des organismes d’intérêt public et au Service public de Wallonie. Cette initiative a été développée afin de permettre, pour chacun des membres du personnel, d’évaluer ses prestations, mais également de développer ses compétences et de pouvoir estimer sa contribution aux résultats de l’équipe. Ceci favorise l’implication du travailleur dans sa structure et dans son développement professionnel via, notamment, le processus de validation des acquis de l’expérience et les possibilités de formation qui lui sont offertes.
En outre, dans les conditions actuelles liées à l’évolution des technologies de communication et l’engorgement des moyens de transport, le télétravail constitue une alternative dont le Gouvernement wallon s’est déjà saisi et dont il entend analyser l’opportunité. Outre une réduction de l’impact écologique, le télétravail peut permettre un meilleur équilibre entre vie de famille et vie professionnelle, ce qui a indéniablement un impact positif sur la motivation des travailleurs, leur efficacité, la qualité de leur travail et, d’une manière générale, qui peut contribuer efficacement à réduire l’absentéisme. À ce jour, le Service public de Wallonie occupe quelque 400 télétravailleurs et envisage d’augmenter ce nombre de plusieurs centaines d’unités.
Les expériences pilotes de réduction du temps de travail, dont celle qui sera négociée avec le Comité de gestion de l’IFAPME dans le cadre de son prochain contrat de gestion s’inscrivant dans le même objectif d’amélioration du bien-être au travail et de diminution de l’absentéisme, en plus, évidemment, de l’objectif de création d’emplois et d’amélioration de la qualité des services offerts.
Enfin, dans le cadre d’une politique plus flexible à l’égard des travailleurs âgés en adaptant leur poste de travail et en permettant de bénéficier de leur expérience et de leur expertise, le Gouvernement soutient activement le dispositif du crédit-adaptation tutorat.
Cet incitant financier à la formation des travailleurs permet à l’entreprise qui en fait la demande, et moyennant le respect de certaines conditions, d’obtenir une intervention financière de la Région wallonne pour la formation de nouveaux collaborateurs par des travailleurs plus âgés, déjà actifs dans l’entreprise.