Le département des technologies de l'information et de la communication (DTIC) de la Région wallonne
- Session : 2016-2017
- Année : 2017
- N° : 183 (2016-2017) 1
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Question écrite du 21/03/2017
- de KNAEPEN Philippe
- à LACROIX Christophe, Ministre du Budget, de la Fonction publique, de la Simplification administrative et de l'Energie
Les technologies de l'information et de la communication (TIC) sont devenues un outil essentiel pour les gouvernements, les entreprises et les citoyens. Si le pôle de compétences des technologies de l'information et de la communication en Fédération Wallonie-Bruxelles relève de l’Etnic, en Région wallonne il est à la charge du département des technologies de l’information et de la communication (DTIC).
Les missions de ce département visent à répondre à un besoin de mutualisation et d’optimisation de l'informatique. Pour ce faire le DTIC assiste les métiers dans la réalisation de leurs objectifs stratégiques et l’amélioration du système d’information supportant leurs activités ; il gère et développe une offre de services (informatiques et télécoms) répondant aux besoins des métiers et reposant sur une infrastructure mutualisée, performante et sécurisée, sur des solutions logicielles et des composants applicatifs transversaux et sur des centres d’expertise de services IT dans des domaines techniques répondant à des usages mutualisables.
Le DTIC assure également la gouvernance de l’informatique du SPW.
Monsieur le Ministre peut-il m’indiquer le budget alloué annuellement à ce département ?
Combien de personnes travaillent au sein du DTIC ?
Quels projets porte ce département ?
Au vu de la constante évolution en ce qui concerne les technologies de l’information et de la communication, peut-on s’attendre à une nouvelle réforme comme dans le cas de l’ETNIC ?
Quels pistes et projets sont envisagés aujourd’hui pour accompagner et soutenir la nouvelle politique numérique annoncée au sein de la Fonction publique ?
Réponse du 12/04/2017
Les principales missions du département TIC du SPW portent :
- sur le développement d’une approche d’architecture de système d’information portant tant sur les choix d’infrastructure logicielle, matérielle, données ;
- Sur le développement d’une approche globale de la sécurité des systèmes d’information ;
- sur le développement d’une offre de solutions informatiques alignées sur les besoins des utilisateurs et les stratégies décidées par le Gouvernement (Marshall 4.0, contrat d’administration, Plan numérique, ensemble simplifions…) et la promotion de l’approche globale de gestion de projets au sein du SPW visant à augmenter l’efficience et l’efficacité des investissements en projets informatiques
Le DTIC exerce ces missions pour le SPW et pour ceux qui en font la demande, pour les cabinets ministériels du Gouvernement wallon. Le DTIC n’a pas dans ses missions actuelles celles de fournir des services aux OIP wallons, même si plusieurs de ses marchés sont organisés en centrales.
Dans l’exercice de ses missions, le DTIC intègre des préoccupations transversales comme :
- la mutualisation des investissements ;
- la réalisation d’économies d’échelle par la globalisation des achats informatiques du SPW dans des centrales d’achat ou de marchés accessibles à tous les services publics wallons ;
- la simplification ;
- l’interopérabilité, la pérennité et la réversibilité des solutions déployées et nécessaires à la continuité de fonctionnement du service public ;
- la sécurité IT du SPW au regard de la protection des données personnelles et de la lutte contre la cybercriminalité (cybersécurité).
Les moyens humains internes au DTIC s’élèvent à 83 personnes (76.5 ETP), de formations pluridisciplinaires. Il est prévu que ces ressources soient réévaluées notamment en raison du nombre, de la taille et du niveau d’urgence des projets ainsi que de la croissance des activités d’exploitation des applications en fonctionnement.
Le budget annuel en matière d’activités IT est constitué de 2 parties (le modèle mixte de financement visant à responsabiliser les métiers concernant leurs projets, tel que vise à le mettre en place la réforme de l’etnic- a été défini par circulaire ministérielle en 2008 et est actuellement bien intégré au sein de l’organisation des activités IT.) :
- le budget de fonctionnement propre du DTIC, qui s’élevait en 2016 à 37.995.000 euros en crédits d’engagement
- les budgets mobilisés par les différentes SG/DG sur leur programme de fonctionnement pour mettre en œuvre leurs projets spécifiques ou assurer la maintenance évolutive de leurs applications informatiques existantes. Ces crédits d’engagement sur 2016 s’élevaient à 18.030.261 euros.
Les principaux projets portés par le DTIC dans le cadre de la nouvelle politique numérique (administration 4.0) sont inscrits au niveau du contrat d’administration du SPW, et plus spécifiquement dans l’objectif stratégique « Moderniser l’infrastructure informatique et enrichir l’offre de services transversaux sur cette infrastructure », lui-même structuré selon les 6 objectifs opérationnels suivants :
* Oom 5.1 Moderniser et consolider les centres de données
* Oom 5.2 Gérer la charge et optimiser les ressources
* Oom 5.3 Assurer protection, disponibilité et partage des données
* Oom 5.4 Assurer prévision, contrôle et supervision informatique
* Oom 5.5 Développer l'offre de services transversaux
* Oom 5.6 Assurer un support soutenu aux projets informatiques issus de diverses réformes, plans du GW et du management SPW : réforme de l’État, plan Marshall, plan de simplification et dématérialisation, …
On peut citer comme exemples :
- la mise en place de composants transversaux pour supporter des besoins communs du métier de manière transversale : authentification, gestion de processus, gestion électronique de documents, paiement électronique, …
- la modernisation et la consolidation de l’infrastructure informatique afin de la rendre à la fois accessible et sécurisée, évolutive et maintenable, robuste et fiable.
- le DTIC participe également à des projets transversaux et structurants pour tout le SPW : nouveau système de gestion budgétaire et comptable, de gestion des ressources humaines, de gestion logistique, …
En ce qui concerne la question de l’honorable membre portant sur « une nouvelle réforme du DTIC comme dans le cas de l’ETNIC », je l’informe que celle-ci est déjà en œuvre depuis la fusion des ministères wallons en 2009 et la mise en place d’une direction générale transversale dont le dtic fait partie, au sein du SPW.
La réflexion de l’époque portait sur les domaines décrits ci-après, et qui correspondent dans leurs grandes lignes aux trois axes de réforme identifiés par le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour réussir la transition vers le numérique :
1) L’organisation :
Le DTIC est intégré au sein du SPW. Son organisation évolue régulièrement afin de répondre au mieux aux attentes et besoins du SPW. Ses missions, moyens humains et moyens budgétaires sont définis par le Gouvernement.
Du niveau opérationnel jusqu’au niveau décisionnel, la structure en place permet d’appréhender les besoins et de mettre en œuvre des solutions adéquates pour le métier.
Les relais métier ou SPOC (désignés au sein du DTIC comme point de contact unique pour les SG/DG) sont en première ligne et assistent le métier dans l’expression et la formalisation de ses besoins pour aboutir directement au démarrage d’un projet.
Une fois le principe du projet et ses modalités de mise en œuvre validés par ses responsables métier, le DTIC réalise ou assure la mise sur le marché et accompagne la mise en œuvre de ce projet durant tout son cycle de vie jusqu’à sa mise en production, puis en assure l’exploitation et la maintenance.
Un relais du DTIC désigné pour chaque domaine de compétence fournit une aide lorsque les aspects techniques de la solution sont abordés. Il est présent à chaque étape du projet et s’assure que les équipes techniques nécessaires sont effectivement mobilisées.
Des fonctions relais sont également désignées sur chaque site ou pour chaque application métier pour assurer un support local de premier niveau aux utilisateurs internes de solutions informatiques. Conformément à ITIL (Information Technology Infrastructure Library), un « service desk » central est également mis en œuvre pour organiser un support de deuxième niveau.
2) Méthodologie et gouvernance :
Une méthodologie de gestion de projets basée sur le standard PMBOK (Project Management Body of Knowledge) et implémentée dans un outil unique de gestion de portefeuille de projets et de projets ont été mis en place depuis 2010.
Une gouvernance transversale pour les projets informatiques métiers a été définie et mise en œuvre et permet de garantir que les projets soient gérés, contrôlés, suivis et documentés de manière systématique. Des comités de pilotage sont également organisés de manière systématique et permettent de veiller au bon déroulement du projet tout en arbitrant les décisions ou en remontant les risques lorsque cela s’avère nécessaire.
Un PMO (Project Management office) est en place au sein du DTIC et assure le respect des règles de gouvernance des programmes et projets, ainsi que l’organisation régulière de comités de gestion de portefeuille de projets (CGPP) directement avec les comités de direction des SG/DG.
Du coté métier, chaque SG/DG dispose d’un coordinateur informatique (CI) qui aide à faire le lien entre le DTIC et les métiers durant les différentes phases de déroulement du projet et notamment la gestion du changement.
3) Alignement stratégique :
L’informatique doit être au service des stratégies portées par les différentes SG/DG du SPW et fournir des solutions opérationnelles en favorisant la mutualisation et la réutilisation transversale des différents outils. Il est donc essentiel pour le département informatique d’identifier les priorités communes de ses clients au sein du SPW.
Le Gouvernement wallon a dès lors chargé le DTIC d’élaborer un plan directeur informatique (PDI) pour permettre cet alignement stratégique entre l’IT et les « métiers ». Inspiré de la méthode COBIT 5 (Control Objectives for Information and related Technology, en français Objectifs de contrôle de l’Information et des Technologies Associées est un outil fédérateur qui permet d'instaurer un langage commun pour parler de la gouvernance des systèmes d'information tout en tentant d'intégrer d'autres référentiels tels qu’ISO 9000, ITIL, etc. ), le PDI a été construit selon une approche « top down » et contient trois volets élaborés successivement :
1) Stratégies métier : les éléments de stratégies métiers à 3-5 ans
2) Réponses du DTIC : les réponses du DTIC pour soutenir ces stratégies
3) Capacités IT : les capacités IT indispensables à la mise en œuvre de ces réponses.
L’aboutissement final de cette démarche consiste en un plan de mise en œuvre reprenant, sous forme de feuille de route (roadmap), les programmes et les projets qui seront réalisés pour accomplir le PDI et répondre aux attentes du métier dans des délais réalistes.
Les divers dispositifs mis en place pour assurer ces réformes sont actuellement complétés par diverses mesures d’optimisation qui seront prochainement soumises au Gouvernement wallon.
Ces mesures concerneront essentiellement la validation du PDI et de sa feuille de route, le cycle de revue de cette stratégie, les ressources IT opérationnelles, leur mobilisation et les mécanismes d’adaptation des ressources en fonction de la capacité nécessaire, l’évolution des fonctions relais entre métier et informatique, la mise en place d’une commission d’architecture technique.
Ces mesures d’optimisation découlent d’une analyse menée en commun par la FWB et la Région wallonne, comparant les méthodes et avancées respectives, analyse dont s’inspirent très largement les mesures actuelles du Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.