L'action de la Région wallonne pour combattre la déforestation en République démocratique du Congo (RDC)
- Session : 2016-2017
- Année : 2017
- N° : 106 (2016-2017) 1
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Question écrite du 02/05/2017
- de LECOMTE Carine
- à MAGNETTE Paul, Ministre-Président du Gouvernement wallon
Onze pays centre-africains ainsi que le Maroc ont lancé le jeudi 9 mars 2017, une plate-forme de financement de projets visant à préserver les forêts du bassin du Congo, le deuxième « poumon écologique » du monde.
Les pays signataires de cette initiative s’engagent à œuvrer pour la conservation et la gestion durable des écosystèmes forestiers et fluviaux du bassin du Congo. Le « Fonds bleu pour le bassin du Congo » prévoit entre autres, le financement de projets portant sur l’amélioration des 25.000 kilomètres de voies navigables, la construction de barrages hydro-électriques, le changement des mauvaises pratiques de pêche, le développement de l’écotourisme, l’irrigation pour l’agriculture...
Le tout financé grâce à des subventions financières annuelles renouvelables de 100 millions d’euros, fournies par la contribution volontaire des pays signataires, de donateurs privés ou de bailleurs de fonds.
Le bassin du Congo constitue la deuxième plus grande forêt après l’Amazonie. Mais comme le bois, le diamant ou l’or entraînent une déforestation. Deux tiers des forêts du Bassin du Congo pourraient ainsi être perdus d’ici 2040 si rien n’est fait...
Que pense Monsieur le Ministre-Président de la mise en place de cette plate-forme ?
La Région wallonne soutient-elle la mise en place du « Fonds bleu pour le bassin du Congo » ?
Réponse du 23/05/2017
Il convient avant tout de se réjouir que les engagements pris lors de la COP 22 par douze pays africains de lutter ensemble contre la dégradation écologique du bassin du Congo aient connu un début de mise en œuvre lors de la signature de l’Accord d’OYO et la création du « fonds bleu », en mars de cette année.
La protection de cette zone de 4 millions de km², à cheval sur plusieurs pays et peuplée par quelque 93 millions d’habitants, revêt également un intérêt économique majeur pour la région, en ce qu’il ambitionne de développer autour de cette initiative des projets aptes à soutenir les économies des États concernés.
À ce stade, il s’agit d’un accord panafricain dont la mise en œuvre sera assurée par les membres signataires, à savoir l’Angola, le Burundi, le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, le Rwanda, la République démocratique du Congo, la Tanzanie, le Tchad et la Zambie. Les pays signataires ont insisté sur l’indépendance financière et de gestion du « Fonds bleu », mais ont également émis le souhait de pouvoir bénéficier ultérieurement de contributions volontaires des États membres, de dons de fondations et d’organisations non gouvernementales œuvrant dans les domaines de la forêt, des eaux et de l’environnement et de financements internationaux, notamment du Fonds vert pour le climat, du Fonds pour l’environnement mondial et du Fonds d’adaptation.
Pour ce qui la concerne, la Wallonie, dans le cadre de son action de financement international sur le « climat », a pris l’engagement, en marge de la COP 22, de financer à hauteur d’environ 3,5 millions d’euros le Fonds d’adaptation. En 2016, elle avait déjà financé, à hauteur de 7 millions, le Fonds vert pour le climat des Nations Unies.
Notre Région restera donc attentive à l’évolution de cette initiative dans le cadre du financement climatique international, mais également aux éventuelles synergies qui pourraient être développées au sein des programmes de travail avec les pays de coopération prioritaires en Afrique centrale (Burundi, RDC et Rwanda).
La Wallonie finance des projets dans le domaine environnemental depuis près de trente ans dans les pays en développement, au travers de Wallonie-Bruxelles International (WBI) et de son partenaire en éducation et formation à l’étranger, l’Association pour la promotion de l’éducation et de la formation à l’étranger (Apefe).
Lors de la Conférence de Copenhague de 2009, la Wallonie s’est également engagée à contribuer au financement international climat au travers de l’initiative Fast Start. Ce programme de solidarité international « climat » a pour objet de financer des actions d’adaptation aux changements climatiques et de diminution de la production de gaz à effet de serre dans les pays du Sud.
Parmi les projets menés en Afrique, on citera le projet « Campus vert » de Kinshasa pour la promotion de l’agroforesterie comme une des réponses aux changements climatiques en RDC ou encore le projet de lutte contre l’érosion pluviale sur les pentes raides par le reboisement, l’agroforesterie et les lignes antiérosives dans le secteur de Rurenge, district de Ngoma, au Rwanda.
Enfin, on évoquera le soutien apporté annuellement par WBI via l’octroi de bourses à l’École régionale postuniversitaire d’aménagement et de gestion intégrés des forêts et territoires tropicaux (ERAIFT) placée sous l’égide de l’UNESCO, dont le siège est à Kinshasa et qui vise à répondre également à cette préoccupation.