La pauvreté des indépendants wallons
- Session : 2017-2018
- Année : 2017
- N° : 128 (2017-2018) 1
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Question écrite du 12/11/2017
- de ZRIHEN Olga
- à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation
Selon le SNI, en 2016, près d'un indépendant à titre principal sur 6 (15,3%) (sur base de chiffres de l'Inasti, l'Institut national d'assurances sociales pour travailleurs indépendants) a perçu des revenus mensuels inférieurs à 1.115 euros, le seuil européen de pauvreté. Toujours selon ce syndicat, la proportion d'indépendants à titre principal ayant des revenus inférieurs au seuil de pauvreté a très peu évolué ces dix dernières années puisqu'il était de 15,7 % en 2006.
"Il y a encore trop d'indépendants qui ne sont pas assez formés en matière de finances, mais c'est surtout une conséquence de la protection sociale très limitée dont ils bénéficient", souligne le syndicat.
Comment Monsieur le Ministre explique-t-il que la situation soit restée critique depuis 2006 ?
Quelles sont les options à développer pour freiner cette situation ? Quelle est la marge de manœuvre de la Région ?
Quels sont les dispositifs supplémentaires de soutien que Monsieur le Ministre envisage de mettre en place ?
Réponse du 04/12/2017
Nous avons en Wallonie une jeunesse créative qui a soif d'entreprendre. La volonté du Gouvernement est donc de développer un environnement favorable à l'entrepreneuriat en insufflant la confiance en soi et en l'avenir. Ces jeunes entrepreneurs seront valorisés en facilitant l'éclosion d'idées nouvelles et la création d'entreprises. Pour ce faire, le Gouvernement souhaite systématiser dans les hautes écoles et universités les structures d'accompagnement des étudiants-entrepreneurs en leur donnant la possibilité d'avoir les conseils d'experts en différents domaines (finances, comptabilité, gestion, etc.), en complémentarité avec le statut d'étudiant-entrepreneur développé au niveau fédéral.
Il est également urgent de mettre en œuvre un programme de soutien aux commerces de proximité qui se veut transversal et qui soit mené conjointement avec les mesures de redynamisation des centres urbains et ruraux wallons. Car, selon une étude de l’UCM, le secteur du commerce occupe plus d’un emploi privé sur 7 en Wallonie, ce qui en fait l’un des premiers employeurs de Wallonie. Le commerce indépendant y représente environ 40 % de l’emploi. Selon cette même étude, les préoccupations des commerçants qui relèvent de l’autorité régionale sont les suivantes : la concurrence entre enseignes, le commerce électronique, la facture énergétique, l’exercice de la tutelle sur les pouvoirs locaux sur les matières notamment relatives à la fiscalité et aux travaux de voiries.
Afin de répondre à ces préoccupations, je compte mettre en place plusieurs mesures et actions concrètes.
Tout d’abord, j’accorderai de l'importance aux nouvelles technologies pouvant impacter positivement les commerçants et artisans wallons. Les mesures de promotion et de formation seront dans ce cadre intensifiées.
Concernant le décret « implantations commerciales », l’évaluation du décret du 5 février 2015 arrive dans une phase finale et devrait être prochainement communiquée. Une analyse approfondie des constats de forces et de faiblesses sera faite et une réflexion avec les acteurs de terrain sera menée afin d’améliorer les objectifs du décret.
Enfin, mon cabinet travaille actuellement au rétablissement des indemnités pour les commerçants et artisans lésés par des travaux de voiries.