Les centres de répit
- Session : 2017-2018
- Année : 2018
- N° : 367 (2017-2018) 1
2 élément(s) trouvé(s).
Question écrite du 14/05/2018
- de KAPOMPOLE Joëlle
- à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
La santé mentale demeure un sujet de préoccupation important pour les Wallons et Wallonnes.
Beaucoup de parents d’enfants différents souffrent dans leur quotidien pour assumer au mieux leurs enfants. La Wallonie manque cruellement de centre de jour, mais également de centre de répit.
Combien de places sont-elles ouvertes pour permettre un accueil de jour de ces mineurs d’âge ?
Quelles sont les offres faites aux parents en ce qui concerne le suivi thérapeutique idéal d’enfants atteints de pathologies mentales ?
Mons, CHR Saint-Joseph, ouvrira dès 2019 un centre de répit d’une capacité de 15 à 25 enfants autistes (jusqu’à l’âge de 8 ans).
Quels sont les objectifs poursuivis dès lors que Mons possède déjà un centre réputé et reconnu en matière de santé mentale : Chêne aux Haies ?
Quelle est l’optique de Madame la Ministre dans le cadre de cette matière ?
Réponse du 07/06/2018
Le projet dont parle l'honorable membre est une initiative d’un hôpital. Comme elle le sait, chaque institution a la possibilité de créer de nouveaux projets pour étoffer son offre d’aide et de soins. Cela fait partie de la liberté thérapeutique de chaque institution. Concernant les objectifs de ce projet, je me référerai à l'information donnée sur le site du CHR Mons-Hainaut du Groupe Jolimont. Voici ce qui y est indiqué :
"Cette infrastructure sera exclusivement réservée aux jeunes enfants autistes (de 3 à 8 ans) qui y seront accueillis un week-end par mois. Ce projet permettra aux parents de « souffler » durant quelques jours face aux situations de crise vécues par leur enfant. « L’objectif est de soulager les parents et la relation qu’ils entretiennent avec leur enfant, tout en offrant au jeune patient un encadrement optimal et pluridisciplinaire. Cela dans un environnement familial et rassurant pour l’enfant », explique Pauline Bastin, Directrice du Département Administration et Logistique. (...) « Nous voulons que l’enfant se sente comme chez lui. Il rencontrera les mêmes personnes à chaque fois et sera dans le même environnement. Nous porterons une attention particulière à l’aspect sensoriel dans ce nouveau centre avec des lits, une décoration ou encore un recouvrement de sol spécialement adaptés aux enfants autistes », détaille Pauline Bastin. A terme, les jeunes enfants auront aussi la possibilité de profiter d’activités « hors familiales » comme des stages ou des camps. « Les parents pourront également se rencontrer ce qui permettra de créer des liens entre eux. Il y a très peu de centres de ce type dans la région. » Ce projet, qui démarrera à l’horizon 2019, viendra étoffer l’offre de soins proposée aux jeunes patients au CHR Mons-Hainaut. Huit places seront disponibles et 15 à 25 enfants pourront être accueillis tous les mois. Les infrastructures seront intégrées dans le pôle de pédopsychiatrie flambant neuf du site Saint-Joseph qui a ouvert ses portes fin 2016."
Mais, même si ce projet est une initiative de l'hôpital, je me réjouis de cette nouvelle offre qui vient augmenter la liberté de choix d’un public fragilisé par des troubles en santé mentale ou par une déficience mentale. Ce projet viendra donc compléter l'offre existante, que ce soit au Chêne aux Haies ou ailleurs dans la région.
De manière plus générale, l’AVIQ, branche handicap, agrée et subventionne 21 services organisant du répit en faveur des aidants proches et des personnes handicapées. Ces services couvrent l’ensemble de la Wallonie. La majorité des services accueillent des personnes porteuses de handicap de 0 à 65 ans. Six services visent des enfants ou adolescents âgés de moins de 21 ans.
Le répit s’adresse aux personnes handicapées qui, en raison de leur situation de handicap, ne peuvent pas accéder aux prestations de garde et de loisirs proposées par les services généraux ou les opérateurs privés destinées à tout public.
Le répit se réalise via des prestations de répit à domicile ou en dehors du domicile (un accompagnement lors de fêtes de familles, de voyages ou de séjours à l’hôpital par exemple), des prestations de répit en demi-journée d’activité collective et des prestations de répit dans une structure résidentielle. Il est organisé par des services qui ont pour missions de permettre aux aidants proches de souffler un peu, de s’accorder quelques moments pour eux ou pour les autres membres de la famille. Il permet aux personnes en situation de handicap d’expérimenter de nouvelles activités, de rencontrer d’autres personnes ou de connaître d’autres lieux.
L’offre de prestations de répit est limitée pour chaque usager afin de donner l’accès aux services au plus grand nombre : trois cents heures pour la prestation de répit à domicile, cinquante demi-journées pour la prestation de répit en demi-journée d’activité collective et cinquante jours par année pour la prestation de répit résidentiel.
Majoritairement, ces services sont polyvalents et ils s’adressent à toute personne en situation de handicap, quel que soit le type de handicap. Mais trois d'entre eux sont spécifiques : deux sont destinés aux personnes polyhandicapées et un service de répit résidentiel s’adresse aux personnes présentant des troubles du spectre de l’autisme avec ou sans troubles du comportement. La tranche d’âge du public visé par ce service spécifique commence à 6 ans et se prolonge à l’âge adulte. Le service organise des répits résidentiels en semaine, des week-ends répit, des mini-camps répit (périodes de vacances scolaires hors juillet-août) et des camps répit (en juillet et août). En 2016, il a accueilli 21 jeunes et 23 adultes.
Pour ce qui concerne les autres dispositifs de prise en charge spécialisée pour les jeunes, la Wallonie possède un panel d'offre diversifiée, dont l'offre ambulatoire accessible partout sur le territoire.
Outre les prestataires privés, c'est-à-dire les psychologues, médecins généralistes ou médecins spécialisés en psychiatrie, les Services de santé mentale, au nombre de 65, ont pour mission d’accueillir tout public pour répondre aux difficultés psychiques ou psychologiques, par une approche pluridisciplinaire. Les SSM se doivent d’accueillir les demandes, d’organiser la réponse selon les besoins en tenant compte des ressources disponibles, de poser un diagnostic et d’instaurer un traitement adapté. Parmi les SSM, 13 sont agréés pour leur activité spécifique "enfants".
En outre, des unités pédopsychiatriques de jour dispensent une offre très spécialisée en Wallonie. Ces unités où sont agréés des ‘lits k partiels de jour’, sont réparties dans 14 hôpitaux : 6 dans le Hainaut, 3 dans le Brabant-wallon, 1 dans le Namurois et 1 dans le Luxembourg.
Outre ces dispositifs, différents types d’équipes mobiles interviennent dans le lieu de vie des jeunes. Cette offre de soins concoure à la prise en charge, même si elle ne répond pas à la logique de "places" à propos de laquelle on me questionne.
Agrée et subventionnée par la Branche Handicap de l’AViQ, une offre est également disponible en accueil de jour pour un public jeune qui présente un handicap ainsi que des troubles psychiatriques, des troubles du comportement, un trouble du spectre autistique ou un polyhandicap. Ce sont les Services d’Accueil Spécialisés pour Jeunes (SAS’J) qui sont au nombre de 17. Comme les jeunes accueillis sont généralement peu ou pas scolarisés, ils peuvent aussi être accompagnés dans la scolarité.
Enfin pour être exhaustif, il y a également des Centre de rééducation ambulatoires (CRA), qui font également partie des matières transférées à la Wallonie. Ils s’adressent à des patients atteints de pathologies mentales ou neurologiques. Ces pathologies sont extrêmement diverses et elles vont des troubles mentaux aux troubles de l'ouïe et de la parole en passant par la déficience intellectuelle et d'autres handicaps cérébraux.
L’optique de santé, que je défends, va dans le sens des décisions adoptées en Conférence interministérielle, qu’il s’agisse de la santé mentale des adultes ou de la santé mentale des enfants et des jeunes. Elle inclut la mise en place progressive et structurée de réseaux, car la complémentarité des acteurs et l’élaboration concertée des trajets de soins pour les jeunes en grande difficulté apportent la meilleure garantie d'une réponse adéquate aux besoins multifactoriels, complexes par nature. Quant aux parents qui sont souvent la pierre d’angle de l’équilibre de ces jeunes, il est essentiel qu’ils ne soient pas oubliés. Ils sont pris en compte comme partenaires à part entière, car leurs besoins physiques et psychiques doivent être soutenus.