L’utilisation des engrais organiques en agriculture bio
- Session : 2017-2018
- Année : 2018
- N° : 524 (2017-2018) 1
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Question écrite du 05/06/2018
- de GODFRIAUX Jordan
- à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
L’agriculture bio passe un cap en Wallonie : un hectare agricole sur 10 est maintenant bio.
Au 31 décembre 2017, la Wallonie comptait 1 625 fermes sous contrôle bio (certifiées ou en conversion), ce qui représente près de 13 % des fermes wallonnes.
Durant l’année 2017, 132 fermes bio supplémentaires ont franchi le cap du bio en Wallonie. Cela représente une augmentation de +9 % du nombre de fermes.
Elles ont doublé en huit ans.
La production végétale biologique a recours à des pratiques de travail du sol et des pratiques culturales qui préservent ou accroissent la matière organique du sol, qui améliorent la stabilité du sol et sa biodiversité, et qui empêchent son tassement et son érosion.
Le besoin en engrais organiques pour ces cultures végétales augmente parallèlement à cet accroissement de l’agriculture bio.
Face à ce constat, mes questions sont :
Au niveau wallon, quels sont les besoins en engrais pour la production végétale bio ?
D’où ces engrais proviennent-ils ?
90 % de la surface agricole utile est cultivée via d’autres filières.
Au niveau wallon, quels sont les besoins en engrais pour la production végétale de ces autres filières ?
Quels besoins sont couverts par de l’engrais organique ?
D’où ces engrais organiques proviennent-ils ?
Selon Monsieur le Ministre, une augmentation de production d’engrais organique serait-elle favorable à l’agriculture wallonne ?
Réponse du 07/06/2018
Un des piliers de l’agriculture biologique est le lien au sol et le recours à diverses pratiques permettant de le garder fertile en permanence. Ces pratiques sont les suivantes : les cultures associées, les rotations, les couverts, les intercultures ; les apports d’engrais organiques de ferme ou non, le travail du sol, le maintien de la structure et de la vie du sol.
De manière générale, pour les fermes mixtes pratiquant la polyculture et l’élevage bio, les flux de matières permettent de tendre vers une autonomie en termes de fertilisation. Les apports d’engrais organiques externes y sont assez limités.
Le problème se pose plus au niveau des grandes cultures et des cultures maraîchères qui exportent plus d’éléments nutritifs que leurs pratiques internes permettent d’apporter. Ce sont environ 15 000 hectares qui sont réellement concernés par des besoins d’apports externes, soit un peu moins d’un cinquième de la surface bio wallonne. Sur ces surfaces, le besoin moyen complémentaire représente environ 40 unités d’azote par hectare et par an.
Les matières fertilisantes autorisées en bio sont reprises dans une liste positive présentée à l’annexe I du règlement CE 889/2008. Il s’agit de matières d’origine biologique ou minérale et donc, non produites par synthèse chimique.
Étant donné la grande variété de matières fertilisantes possibles et donc, des concentrations en éléments nutritifs de ces dernières, il est impossible de déterminer un besoin en tonnes.
Les producteurs en grandes cultures et les maraîchers sont effectivement en demande de matières fertilisantes supplémentaires.
Il est clair que l’équilibre des productions à l’échelle régionale fait partie de la durabilité du secteur bio. Il n’est pas envisageable pour moi de défendre un modèle bio wallon qui serait fortement dépendant d’apports organiques issus de productions lointaines. À ce titre, je suis attentif aux travaux menés notamment par le Centre wallon de recherches agronomiques (CRA-W), les facultés et hautes écoles en sciences agronomiques qui visent une augmentation de production d’engrais organique pour l’agriculture wallonne.
Il y a en effet actuellement en Wallonie beaucoup de matières organiques riches en éléments fertilisants intéressants à recycler tels que, par exemple, les digestats de méthanisation de nos usines agroalimentaires.