La gestion de la présence de loups en Wallonie
- Session : 2018-2019
- Année : 2018
- N° : 52 (2018-2019) 1
2 élément(s) trouvé(s).
Question écrite du 06/11/2018
- de BALTUS-MÖRES Jenny
- à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
Cela fait plusieurs semaines que cela est officiel, la présence de deux loups a été confirmée par le réseau loup. Le premier, à Samrée, où des dégâts ont été commis en août et en septembre 2016 et le second, quant à lui, a été photographié dans les Hautes-Fagnes.
La présence de loups est de plus en plus grande en Europe, il est donc normal que l’on en retrouve en Wallonie, ainsi que dans les régions voisines. Actuellement, en Allemagne, une initiative commune des Länder Brandebourg, Basse-Saxe et Saxe au Bundesrat demande un management national sur la présence du loup. La situation est plus inquiétante là-bas : pour l’année 2016, plus de 1 000 animaux d’élevage ont été blessés ou tués par des attaques de loups dont on estime la population a également un millier pour l’année prochaine.
Comme en Allemagne, les Régions ont les pleins pouvoirs dans cette matière et nous devons nous montrer attentifs quant à l’évolution de cette situation avec des coopérations au niveau national et européen.
Je suis consciente que des initiatives existent déjà, notamment au niveau génétique avec l’envoi d’informations à différents laboratoires européens. Toutefois, je considère qu’une coopération interrégionale sera plus utile vu qu’il est aisé de passer d’une Région à une autre très rapidement.
Une coopération transfrontalière et transrégionale s’applique-t-elle actuellement ?
Dans la positive, en quoi consiste-t-elle ?
Est-il prévu d’aller plus loin ?
Bien que commises un an avant que les dommages avérés causés par un loup puissent faire l’objet d’indemnisations, les deux attaques recensées à Samrée sont-elles indemnisables en raison du fait que le coupable n’a été démasqué que cette année ?
Une demande en ce sens a-t-elle été déposée ?
Qu’en ressort-il pour l’instant ?
Réponse du 08/11/2018
Le loup étant une espèce aux capacités de déplacement très élevées, il est effectivement indispensable de garder une vision élargie de la situation et de collaborer avec les régions voisines.
Les agents de mon administration (DGO3/DNF & DEMNA) chargés du suivi de cette espèce sont régulièrement en contact avec leurs homologues flamands, luxembourgeois, français, allemands et néerlandais. Au même titre que les membres du « Réseau loup », ces personnes sont informées de l’évolution de la situation en Wallonie et de tout nouvel élément intéressant.
Par ailleurs, de nombreuses collaborations avec les pays voisins prévalent depuis plusieurs années :
- en 2017, les membres du « Réseau loup wallon » ont été formés à la biologie de l’espèce et à la reconnaissance des indices de présence par des spécialistes français de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage ;
- en 2018, le « Réseau loup » était convié à une conférence donnée par l’INRA sur la problématique de prédation du loup sur les élevages ;
- le laboratoire GeCoLab de l’Université de Liège, responsable des analyses génétiques wallonnes, fait partie du « CE wolf Consortium » de Senckenberg en Allemagne, laboratoire qui centralise les données génétiques pour la lignée de loups d’Europe centrale (actuellement chez nous). Ce laboratoire possède des contacts avec les laboratoires français pour ce qui concerne la lignée italo-alpine.
En termes de suivi, nous pouvons considérer que cette collaboration transfrontalière est totalement opérante et efficace.
En termes de gestion de l’espèce, il est nécessaire de tenir compte le plus finement possible du contexte régional, tout en s’inspirant des plans de gestion voisins afin d’en augmenter la pertinence.
Ces aspects feront partie du futur plan de gestion wallon qui aura le double objectif de répondre à des enjeux locaux tout en restant cohérent avec les politiques mises en place à une échelle plus vaste.
Enfin, je confirme que les dégâts occasionnés par le loup à Samrée en 2016 ont fait l’objet d’une demande d’indemnisation de la part du berger, en vertu de l’AGW permettant l’indemnisation des dommages causés par certaines espèces protégées du 8 octobre 1998, modifié le 9 novembre 2017. Cette demande a été examinée avec attention par mon administration. Malheureusement, la législation en vigueur lors de l’attaque ne permet pas d’indemniser ces dégâts, une telle indemnisation n’étant possible que pour les dégâts de loup avérés constatés après la date du 9 novembre 2017.