Le circuit court et l'agriculture biologique
- Session : 2018-2019
- Année : 2018
- N° : 96 (2018-2019) 1
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Question écrite du 30/11/2018
- de KAPOMPOLE Joëlle
- à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
Le site RTBF Info exposait ce 21 novembre que de plus en plus de produits sont retirés de la vente….
Si l’information peut sembler réjouissante, les contrôles sanitaires étant performants, il n’en demeure pas moins que ce constat reste interpellant.
En effet, l’article expose également : « Notre enquête montre que les aliments sont sous haute surveillance, mais le constat est là. Quatre-vingt-cinq pour cent des produits retirés des rayons le sont à l'initiative des industriels et des distributeurs. Seuls 15 % sont le résultat d'une inspection de l'AFSCA. Ce qui interpelle, c'est le manque de suivi et de proactivité de nos autorités sanitaires ».
Quelles négociations Monsieur le Ministre a-t-il avec l’AFSCA pour rendre celle-ci plus proactive en Wallonie ?
Quelles sont ses réelles marges de manœuvre pour sauvegarder notre patrimoine culinaire, tout en préservant l’intérêt du consommateur ?
Quels sont ses objectifs en matière d’agriculture biologique ?
Comment peut-il sensibiliser nos producteurs à la consommation respectueuse de l’environnement ?
Il développe une politique du circuit court. Quels en sont les effets réels ?
Réponse du 12/12/2018
L'article que l’honorable membre mentionne était manifestement basé sur une mauvaise compréhension de la législation alimentaire européenne. En effet, la sécurité des denrées alimentaires, en Europe, repose sur la responsabilité de chaque opérateur de la chaîne alimentaire de laquelle découle l'obligation de procéder à un autocontrôle pour garantir la qualité des produits qu'ils proposent aux consommateurs.
De plus, en Belgique, tous les intervenants de la chaîne alimentaire, y compris les laboratoires, ont l'obligation de notifier toute non-conformité à l'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA), qui les évalue systématiquement et les publie sur son site Internet. Il est donc normal que de nombreux rappels de produits soient le fait des opérateurs eux-mêmes. C'est même l'illustration d'un système efficace et d’une politique proactive conforme aux règles européennes.
Je ne suis pas certain que nos agriculteurs et artisans wallons approuvent la conclusion de l'article dénonçant « le manque de suivi et de proactivité de nos autorités sanitaires », puisqu'ils sont bien inclus dans les plans de contrôle de l'AFSCA. Mon cabinet et mon administration sont d'ailleurs en contact régulier avec l'AFSCA afin de veiller à ce que les procédures de contrôle tiennent compte de la typologie spécifique de nos entreprises.
En matière de développement de la production biologique, j’ai déjà exposé à plusieurs reprises les objectifs du plan stratégique, remanié en décembre 2017, pour atteindre des objectifs à la hausse par rapport aux objectifs initiaux fixés en juin 2013. Le contenu du plan stratégique est rendu public et est disponible sur le portail de l’agriculture sur la page https://agriculture.wallonie.be/encadrement-des-producteurs-bio .
Quant au développement des circuits courts, qui est aussi une priorité de mon action, ils ont cet avantage de rapprocher les consommateurs, qui souhaitent retrouver confiance dans leur alimentation, des agriculteurs qui désirent valoriser leurs produits de qualité et récupérer plus d’autonomie financière. En ce sens, les différentes actions menées ces dernières années ont permis un accompagnement technologique, sanitaire et économique de plus de 1 200 producteurs et transformateurs par l’équipe pluridisciplinaire de DiversiFerm, et le déploiement de nouveaux halls relais agricoles (7 fonctionnels, 18 en cours de réalisation et 42 nouvelles initiatives en cours d’évaluation suite au dernier appel à projets). Les investissements que la Wallonie consent dans les halls relais agricoles au travers du Plan wallon d’investissements favorisent le travail coopératif en répondant à des besoins locaux.