La consommation de cannabis chez les jeunes
- Session : 2018-2019
- Année : 2018
- N° : 77 (2018-2019) 1
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Question écrite du 30/11/2018
- de WARZEE-CAVERENNE Valérie
- à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
En matière de consommation de cannabis, l’enquête HBSC (SIPES-ESP ULB 2010) menée auprès des jeunes de 12 à 20 ans scolarisés en Fédération Wallonie-Bruxelles révèle que 24,7 % des élèves déclarent en avoir consommé au cours de leur vie.
Les matières de prévention et de promotion de la santé sont, depuis le 1er juillet 2014, de la compétence de la Région wallonne.
Quelles sont les stratégies de promotion de la santé en lien avec la consommation de cannabis chez les jeunes étudiants du secondaire ?
Quelle est la politique actuelle du Gouvernement wallon par rapport à cette problématique ?
Quels moyens ont-ils été consacrés à la lutte contre la consommation de cannabis chez ces étudiants depuis la régionalisation ?
Quels sont les objectifs fixés et les indicateurs d’évaluations des actions menées ?
Quelles sont les dernières données de l’enquête menée par l’École de santé publique de l’ULB au sein des écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles ?
L’expérience menée aux Aumôniers du travail à Charleroi — à savoir une prise en charge thérapeutique et psychologique au sein de l’école — a-t-elle démontré une efficacité ?
Dans l’affirmative, comment celle-ci a-t-elle été évaluée ?
Sur le terrain, comment s’est concrétisée cette prise en charge ?
Madame la Ministre compte-t-elle en concertation avec sa collègue Ministre de l’Enseignement obligatoire, examiner les pistes en vue de poursuivre ce genre d’initiative ?
Réponse du 19/12/2018
L’enquête HBSC (Health Behaviour School-aged Children) donne une bonne image de la situation des jeunes face au cannabis. On y apprend qu’en Fédération Wallonie-Bruxelles, dans l’enseignement secondaire supérieur, deux tiers des élèves déclarent ne jamais avoir consommé de cannabis au cours de leur vie. Toutefois, les proportions de jeunes âgés de 15 ans ayant consommé du cannabis au moins un jour dans leur vie sont parmi les proportions les plus élevées de l’ensemble des pays ayant participé à l’enquête HBSC en 2014. Ces proportions sont également plus élevées en Fédération Wallonie-Bruxelles qu’en Flandre.
Grâce à un financement récurrent depuis 1998, l’enquête HBSC peut étudier les évolutions temporelles. À propos de produits addictifs, il a été mis en évidence que la proportion de jeunes déclarant fumer quotidiennement diminue depuis 1998. Les proportions de jeunes déclarant consommer au moins une fois par semaine du vin, des limonades alcoolisées et du cannabis ont diminué depuis 2002.
Les matières de prévention et de promotion de la santé sont effectivement dans les compétences de la Région wallonne. Cependant, la promotion de la santé en milieu scolaire dépend de la Fédération Wallonie-Bruxelles, et plus spécifiquement de l’ONE ou de l’enseignement. D’ailleurs, l’expérience que l’honorable membre cite, menée aux Aumôniers du Travail de Charleroi, est un projet pilote dans le cadre d’un établissement scolaire sur lequel je n’ai donc pas de compétences.
Au niveau de la Wallonie, les interventions relèvent de la prévention générale et de la promotion de la santé tout au long de la vie.
Le Plan wallon de prévention et de promotion de la santé prévoit différentes approches en lien avec la consommation de cannabis chez les jeunes. D’une part, de multiples actions sont prévues pour encourager la cessation tabagique. Ces activités se concentrent sur des interventions visant les jeunes et leurs divers lieux de vie, dont le milieu scolaire. D’autre part, le plan décline en trois objectifs la promotion d’une bonne santé mentale et la prévention des usages addictifs : 1. prévenir les conduites addictives, 2. améliorer la qualité de vie des consommateurs et 3. renforcer les connaissances, compétences et savoir-être des professionnels, en lien avec les consommations de substances psychoactives.
Actuellement, les Centres locaux de promotion de la Santé sont soutenus par la Région pour servir de point d’appui assuétudes dans les écoles. Ils accompagnent les projets des établissements et mettent à dispositions des outils adaptés sur cette thématique.
De plus, la Région wallonne agrée et soutient financièrement plusieurs services spécialisés en assuétudes ou encore des services de santé mentale qui ont une mission spécifique en matière d'assuétudes, que ce soit aux drogues légales (alcool, tabac et médicaments) ou aux drogues illégales comme le cannabis. Ces services spécialisés offrent leurs services également aux jeunes confrontés à l’usage du cannabis.
Je soutiens également des projets spécifiques en matière de prises en charge des jeunes qui présentent des difficultés liées notamment à leur consommation de cannabis. Plusieurs subventions facultatives sont en effet octroyées, notamment à l’ASBL Trempoline pour son projet « Quai Jeunes » ou encore à l’ASBL Phénix avec son projet « Phénix Jeunes ».
Enfin, je collabore avec mes homologues des autres autorités fédérées et fédérales compétentes en matière d'assuétudes, notamment dans le cadre de la Cellule générale de politique en matière de drogues, qui réunit tous les cabinets concernés par l'usage ou la vente de substances psychoactives légales et illégales, en Belgique.