L’agroécologie
- Session : 2018-2019
- Année : 2019
- N° : 177 (2018-2019) 1
2 élément(s) trouvé(s).
Question écrite du 29/01/2019
- de KAPOMPOLE Joëlle
- à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
De plus en plus d’acteurs et d’observateurs du monde agricole plaident pour le développement de l’agroécologie. En effet, pour eux, le système agricole, tel qu’on le connaît, épuise et appauvrit ses travailleurs et l’environnement et l’agroécologie est la seule réponse durable.
L’agroécologie est une façon de concevoir des systèmes de production qui s’appuient sur les fonctionnalités offertes par les écosystèmes. Elle les amplifie tout en visant à diminuer les pressions sur l’environnement et à préserver les ressources naturelles. Il s’agit d’utiliser au maximum la nature comme facteur de production en maintenant ses capacités de renouvellement.
Elle implique le recours à un ensemble de techniques qui considèrent l’exploitation agricole dans son ensemble. C’est grâce à cette approche systémique que les résultats techniques et économiques peuvent être maintenus ou améliorés tout en améliorant les performances environnementales.
L’agroécologie réintroduit de la diversité dans les systèmes de production agricole et restaure une mosaïque paysagère diversifiée (ex. : diversification des cultures et allongement des rotations, implantation d’infrastructures agroécologiques...) et le rôle de la biodiversité comme facteur de production est renforcé, voire restauré.
Relisant la réponse de Monsieur le Ministre à la question écrite n° 541 (2016-2017), je peux en déduire qu’il soutient, lui aussi, ce modèle de transition agricole.
Est-ce bien le cas ?
Est-il prêt à réorienter la politique agricole wallonne vers l’agroécologie et plaider, au niveau européen, pour qu’il en soit de même ?
Comment entend-il l’implémenter dans le cadre de la PAC post 2020 ?
Réponse du 31/01/2019
L’agroécologie est une évolution de notre agriculture de plus en plus étudiée et mise en œuvre dans notre région. En effet, en Wallonie, de plus en plus d’acteurs et d’agriculteurs s’engagent dans cette voie. Elle est une réponse plus intéressante aux enjeux sociétaux que rencontre le monde agricole. Je soutiens bien entendu cette transition de l’agriculture vers davantage de durabilité.
Mon Administration et mon Cabinet réfléchissent à encourager ce type d’agriculture, sur la base des initiatives déjà présentes en Wallonie.
Ce nouveau modèle d’agriculture doit, j’en suis convaincu, être une source d’inspiration lors de l’élaboration de la nouvelle politique agricole commune. Le Gouvernement wallon plaide aujourd’hui pour un budget de la PAC, au moins équivalent au budget actuel, permettant de constituer une politique ambitieuse et de financer la nécessaire transition vers l’agroécologie.
Ainsi, au niveau européen, lors des Conseils des Ministres de l’Agriculture, la Belgique s’exprime en faveur de la proposition de consacrer au moins 30 % de l’enveloppe FEADER à des mesures en faveur de l’environnement et du climat, et peut également soutenir l’ambition de consacrer au moins 40 % du budget de la PAC à des mesures climatiques.
Il est aussi intéressant de rappeler que l’agriculture wallonne ne repose pas sur un système « unique », mais bien sur une diversité de systèmes, compte tenu des spécificités des différentes régions agricoles. L’analyse par l’administration wallonne, dans le cadre de l’élaboration du plan stratégique de la future PAC, sur les besoins agricoles wallons au regard des objectifs économiques, environnementaux, climatiques, sociaux et sociétaux, est actuellement en cours (cf. audition de L. Hennuy lors de la précédente commission). Sur la base de cette analyse, la Wallonie devra mettre en place des mesures qui, à la fois, renforcent encore plus les liens entre l’activité agricole et la protection de l’environnement et du climat, mais également soutiennent la résilience des véritables agriculteurs face aux crises et aux chocs.