Les mesures d'aide au secteur forestier suite à la peste porcine africaine
- Session : 2018-2019
- Année : 2019
- N° : 180 (2018-2019) 1
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Question écrite du 29/01/2019
- de EVRARD Yves
- à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
La peste porcine africaine a de nombreuses répercussions sur différents secteurs qu'ils soient agroalimentaires, touristiques, forestiers,... auxquels s'ajoutent encore d'autres dégâts collatéraux par exemple l'organisation de camps de vacances.
Les exploitants forestiers sont quant à eux particulièrement touchés, car dans l'impossibilité d'exploiter les bois situés dans les zones infectées.
Entre les problèmes de bois scolytés qui nécessiteraient de les travailler rapidement (la Confédération du bois a estimé que les dégâts des scolytes concernaient à peu près à 400 000 mètres cubes), le risque de propagation du scolyte dans les bois sains au printemps prochain, l'impossibilité de rentabiliser les exploitations forestières, les pertes pour les exploitants forestiers sont considérables.
Ceux-ci se plaignent légitimement de manque d'informations, de lenteurs de procédure ou encore de décisions permettant des dérogations. Ils réclament également un soutien quant aux procédures de désinfection.
Ces exploitants forestiers se sentent complètement démunis. Leurs demandes ou sollicitations au DNF restent sans réponse. Ce manque de réactivité les place dans une situation où il leur est impossible d’organiser leur travail.
Monsieur le Ministre a chargé l'Office wallon du bois de recueillir toutes les informations utiles en vue de prendre des mesures individuelles et/ou collectives pour aider les exploitants forestiers. Où en est-on aujourd'hui ?
Au niveau des mesures d'aides concrètes vis-à-vis du secteur, quelles sont celles qui sont à l'ordre du jour ?
Ont-elles été concertées avec le secteur ?
Plus spécifiquement, quel est le rôle du DNF auprès des exploitants forestiers ?
Pourquoi n’est-il pas en mesure de répondre à leurs demandes ?
Quelles sont les raisons de ce manque de réactivité ?
Il y a urgence pour le secteur pour lequel les conséquences économiques sont énormes.
Réponse du 19/02/2019
Je tiens à rappeler que le secteur du bois a été reçu à plusieurs reprises en mon Cabinet. Le secteur de l’exploitation forestière a également été invité à Arlon, en vue d’une rencontre avec mon collègue P-Y Jeholet et moi-même, pour un échange sur la situation rencontrée dans la zone infectée par la peste porcine africaine (PPA) et sur les difficultés rencontrées par le secteur.
Contrairement à ce qu’indique l'honorable membre, j’ai, dès que ce fut possible, eu égard à l’évolution épidémiologique du foyer de peste porcine africaine et conformément aux recommandations des experts européens, mis en place les conditions permettant aux exploitants forestiers d’intervenir, pour autant que les risques de propagation de la maladie soient considérés comme très faibles, voire nuls. Malheureusement, la découverte récurrente de nouvelles carcasses viropositives n’a pas toujours permis de délivrer autant de dérogations d’exploiter que je l’aurais souhaité.
En parallèle, lorsqu’il est apparu que ces exploitants forestiers ne pouvaient ou ne voulaient assurer eux-mêmes l’indispensable désinfection de leur matériel, j’ai fait le nécessaire pour lancer un marché de services avec une firme privée susceptible de réaliser cette opération, avec toutes les garanties du respect des règles de biosécurité.
Dans ce contexte, le Département de la Nature et des Forêts répond au plus vite aux sollicitations des exploitants forestiers, mais dans le strict respect des textes qui évoluent au fil du temps, afin de coller au mieux aux évolutions de la maladie sur le terrain.
J’ai par ailleurs effectivement chargé l’Office Économique wallon du Bois de constituer, pour chacun des exploitants forestiers concernés, un dossier qui devrait permettre de mettre en évidence les pertes que la crise PPA a pu leur causer.
Sur cette base, j’ai d’ailleurs déposé, ce jeudi 14 février 2019 au Gouvernement, une note de principe sur les mesures de soutien à la filière du bois. Outre l’indemnisation des pertes pour les bois coupés, tant feuillus que résineux, qui n’ont pas pu être évacués, j’ai prévu de venir avec un système de soutien pour les exploitants forestiers qui ont acheté du bois scolyté dans la zone et dont le bois aura perdu de la valeur, car il n’aura pu être exploité dans les temps. Un système de soutien sera mis en place également pour les propriétaires de la zone, l’indemnisation portera sur les bois scolytés après le 15 septembre 2018 et qui n’ont pas pu être marqués, exploités et mis en vente.
Enfin, le Département de la Nature et des Forêts n’intervient dans ce dossier que pour les aspects techniques liés à l’évaluation des préjudices liés à l’exploitation proprement dite et à la problématique spécifique de l’exploitation des épicéas scolytés.