La potentielle pollution de la Sambre
- Session : 2020-2021
- Année : 2020
- N° : 20 (2020-2021) 1
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Question écrite du 11/09/2020
- de SAHLI Mourad
- à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
La Sambre passe en Belgique par plusieurs communes des arrondissements de Charleroi-Thuin et de Namur. Par ailleurs, ce lundi 31 août, le Maire de Maubeuge s'est inquiété de la teinte « rouille » d'origine inconnue prise par la rivière.
Malgré le fait que les services d'incendie et de secours français ont déclaré n'avoir découvert aucun poisson mort ni relevé d'impact apparent sur la faune, il apparaît clairement que des analyses scientifiques s'imposent et que nous ne pouvons nous contenter de ce simple constat. En effet, les éventuelles conséquences sur la faune et la flore pourraient ne pas se faire ressentir immédiatement, mais dans quelques jours, semaines ou mois.
En outre, afin d'éviter la catastrophe qui a touché l'Escaut en avril de cette année et disséminé la quasi-totalité des poissons du fleuve, il convient de suivre de près l'évolution de la situation et de prendre, au besoin, les mesures qui s'imposent en vue de préserver la biodiversité.
Madame la Ministre dispose-t-elle de plus d'informations ?
A-t-elle des résultats d'analyses de l'Office français de la Biodiversité ?
Qu’en est-il de risques sanitaires ou sur la biodiversité ?
Réponse du 08/10/2020
La Préfecture française du Nord avait signalé aux autorités belges, le 31/08/2020 à 11h, la présence d’une pollution de la Sambre (pollution de couleur rouille) à Maubeuge.
Le jour même, le service de garde SOS Environnement nature a envoyé un agent de garde sur place à la frontière française à hauteur d’Erquelinnes. Aucune pollution n’a été constatée à cette date à cet endroit.
La pollution était localisée entre Maubeuge et Assevent en France, à une dizaine de kilomètre de la frontière belge et ne semblait pas progresser.
Des mesures en oxygène ont été réalisées à Maubeuge, Assevent et Erquelinnes et n’ont rien montré d’anormal. Aucune mortalité de poissons n’a été décelée. Il n’y avait pas d’odeur particulière qui se dégageait du cours d’eau.
Des échantillons d’eaux de la Sambre ont été prélevés par la Direction de Charleroi du Département de la police est des contrôles (DPC) à Assevent et Erquelinnes. Les résultats de ces analyses indiquent la présence de fer total (1,24 mg/l) dans l’échantillon prélevé à Assevent sans pollution organique. Rien d’anormal n’a été décelé dans l’échantillon prélevé à Erquelinnes.
Les autorités françaises ont informé qu’une enquête était en cours par l’Office français de la biodiversité (qui gère les pollutions sur les cours d’eau) et par la Direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL, qui vérifie les conditions d’exploiter des sociétés) pour déterminer l’origine de la pollution. Des échantillons ont également été prélevés par ces services.
Des renseignements fournis par la suite, les recherches de la DREAL se sont orientées vers une société sidérurgique. Néanmoins, l’enquête des autorités françaises n’a pas permis d’identifier l’origine de la pollution et de mettre l’entreprise en cause. Une surveillance de la gestion des eaux pluviales du site visé est réalisée par la DREAL.
Le DPC de Charleroi et le Service de la pêche ont continué à suivre depuis lors la situation au fur et à mesure, mais aucune pollution n’a été constatée.
L’interprétation faite par mes services est qu’il s’agissait d’un panache de très fines particules de rouille (oxydes de fer), très visible au départ, mais peu concentré, qui, vu le débit très faible de la Sambre, a sédimenté bien avant d’atteindre la frontière.