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La prolifération des cormorans sur nos plans d’eau et particulièrement dans les barrages de l’Eau d’Heure.

  • Session : 2002-2003
  • Année : 2003
  • N° : 7 (2002-2003) 1

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  • Question écrite du 05/02/2003
    • de SAULMONT Guy
    • à HAPPART José, Ministre de l'Agriculture et de la Ruralité

    Les cormorans prolifèrent sur nos plans d'eau, et particulièrement dans les barrages de l'Eau d'Heure.

    Quelles mesures Monsieur le Ministre compte-t-il prendre et dans quels délais afin de détruire les cormorans qui envahissent ces lieux ?

    Je sais qu'il est conscient du problème.
  • Réponse du 25/02/2003
    • de HAPPART José

    Je souhaite répondre à l'honorable Membre sur la prolifération des cormorans sur nos plans d'eau, particulièrement aux barrages de l'Eau d'Heure, et sur les mesures à prendre.

    Je suis sensibilisé et très attentif à ce problème qui touche autant les pisciculteurs que les pêcheurs.

    Je rappelle à l'honorable Membre qu'en Wallonie, le Grand Cormoran est une espèce protégée et aucune dérogation ne permet actuellement sa destruction.

    La prédation par les cormorans dans les cours d'eau et dans les piscicultures en Wallonie est un problème auquel mes services sont évidemment particulièrement sensibilisés.

    A l'échelle européenne, les études montrent que le Grand Cormoran est un opportuniste piscivore dont les dégâts sont nettement établis. Toutefois, ces études montrent également que l'impact de la prédation par les cormorans varie beaucoup d'un endroit à l'autre. Ainsi, les conséquences peuvent s'avérer particulièrement catastrophiques pour des rivières de la zone à ombre, sur des têtes de bassin et sur des étangs de pisciculture, alors que ce même impact peut être considéré comme faible pour les grands plans d'eau.

    Dans nos régions, il faut savoir que la population hivernante des cormorans en Wallonie représente un pourcentage infime (moins de 1 %) de la population totale d'Europe du Nord. Il semble dès lors illusoire de procéder, en Wallonie, à la destruction des oiseaux hivernants car de nouveaux individus prendraient immédiatement la place des oiseaux éliminés.

    Je ne suis pas contre la régulation de cette espèce, mais il n'est pas établi que la régulation faite dans d'autres pays produise des effets positifs sur les populations piscicoles. D'autre part, le coût d'élimination d'un seul cormoran correspond à une dépense globale non négligeable (de l'ordre de 25 euros en France, selon le Conseil supérieur de la pêche).

    Dès lors, les effets de la prédation des cormorans dans nos cours d'eau devraient encore être analysés de manière plus approfondie.

    A cette fin, j'ai chargé un groupe de spécialistes de définir les termes d'une étude à mener sur la prédation, en pisciculture et dans les milieux naturels, des cormorans et autres oiseaux piscivores.

    Dans l'attente, et bien conscient que la situation est dramatique pour les pisciculteurs, j'ai demandé à mon administration de mettre en place un plan d'action en deux phases.

    Dans un premier temps, et à court terme, je veux mieux couvrir les dégâts causés par la prédation des cormorans dans les piscicultures.

    La prime d'indemnisation actuelle doit être revue substantiellement à la hausse en vue de couvrir les pertes réelles. D'autre part, les pisciculteurs qui exercent cette activité comme activité secondaire doivent aussi pouvoir prétendre au bénéfice de cette indemnisation.

    Dans un deuxième temps, et à moyen terme, je souhaite que l'on mette en place dans les piscicultures, pour autant qu'ils existent, des dispositifs répulsifs vis-à-vis des cormorans. S'ils sont efficaces, j'envisage leur subventionnement.

    Par contre, pour la prédation dans les cours d'eau qui concerne surtout les pêcheurs, cela est à l'étude.

    En conclusion, j'ajouterai qu'aux dires de tous les spécialistes en la matière, il est indispensable d'adopter une stratégie européenne pour une réduction globale des effectifs de cormorans car il est évident qu'aucun pays ne pourra résoudre le problème tout seul.