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Les études relatives à la méthode de gestion forestière "Pro silva"

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2020
  • N° : 116 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 17/11/2020
    • de EVRARD Yves
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Le 15 septembre dernier, en réponse à une question sur la gestion de la forêt, Madame la Ministre me répondait que : « le recours à une sylviculture irrégulière mélangée à couvert continu aussi appelée "Pro silva" était particulièrement indiquée pour renforcer la résilience des forêts et réduire les risques liés aux changements climatiques. »

    Elle indiquait de plus qu'une part grandissante des massifs forestiers était gérée de cette manière.

    Une nouvelle fois, je reviens vers elle pour lui demander sur quelle étude précise se base sa certitude.

    Les conséquences économiques de ce type de plantation ont-elles été évaluées et communiquées aux différents propriétaires ?
    Le cas échéant, pouvons-nous avoir connaissance de cette étude et de la manière dont la communication s'est organisée ?

    Les primes proposées dans le cadre de la replantation d'arbres prévoient la plantation de trois espèces différentes. La plantation de formes plus adaptées de résineux y trouve-t-elle sa place ?

    Quels sont les résineux qui ont été sélectionnés comme étant les plus adaptés aux changements climatiques ?

    Enfin, peut-elle aujourd'hui évaluer précisément combien de massifs forestiers sont actuellement gérés selon la méthode "Pro silva" ?
    Dans l'affirmative, peut-elle nous communiquer ces chiffres ?
  • Réponse du 24/02/2021 | Annexe [PDF]
    • de TELLIER Céline
    Parmi l’abondante littérature, l’Association futaie irrégulière (AFI) a procédé à un suivi économique sur son réseau de parcelles de référence, dont trois se situent en Wallonie. Ce suivi permet de réaliser le bilan économique d’une telle gestion et la conclusion montre que la gestion en irrégulier est rentable.

    L’AFI vient d’ailleurs de publier un rapport sur le sujet. Une synthèse a fait l’objet d’un article dans le dernier numéro de la revue « Forêt.Nature » dont voici un extrait :
    « Les résultats compilés depuis près de 30 ans et issus des mesures périodiques des dispositifs de l’AFI confirment encore un peu plus que cette gestion fine et génératrice d’une production de gros bois de qualité ne porte pas atteinte aux autres fonctions de la forêt. La gestion en traitement irrégulier est favorable à la préservation écologique des écosystèmes forestiers de par le maintien d’un couvert végétal continu, la recherche du mélange d’essences, la volonté de conserver du bois mort et de sauvegarder les habitats, des pratiques forestières respectueuses du sol et enfin, de la préservation du cycle du carbone. Les principes du traitement en irrégulier intègrent naturellement les enjeux climatiques. Son approche multifonctionnelle et respectueuse de la qualité de l’écosystème apporte la souplesse nécessaire pour adapter et sécuriser les peuplements aux changements climatiques.
    Enfin, la prise en compte de ces enjeux ne pénalise pas la fonction de production, la plupart des dispositifs de l’AFI ayant démontré leur performance économique : production de gros bois de qualité, faibles prélèvements, mais fréquents tout en essayant de minimiser les dépenses. »

    L’honorable membre peut consulter le rapport complet sur le web.

    Par ailleurs, s’il le souhaite, une liste de références bibliographiques sur le sujet est reprise en annexe.

    En ce qui concerne les superficies traitées de cette manière (sylviculture irrégulière mélangée à couvert continu), mon administration ne dispose pas de chiffres précis. Néanmoins, il sait qu’en peuplement feuillu, la sylviculture irrégulière et mélangée existe depuis toujours en Wallonie.
    En effet, 80 % des peuplements sont déjà traités en irrégulier et la sylviculture Pro Silva permet d’affiner les méthodes de gestion pour mieux favoriser l’utilisation de la régénération naturelle.

    En résineux, on estime que 5 % de la forêt est actuellement en transformation, principalement en forêt domaniale. Ce pourcentage évoluera lentement et cette transformation est progressive.
    Les agents du Département de la nature et des forêts (DNF) sont formés à cette technique. Par ailleurs, des compartiments-pilotes « Pro Silva » sont progressivement installés dans chaque cantonnement.

    Concernant le soutien que j’ai initié pour une forêt plus résiliente, aussi bien en forêt publique que pour les propriétaires forestiers privés, l’objectif est d’amener de la diversité et de l’irrégularité au sein de nos forêts afin qu’elles puissent mieux résister aux changements futurs, qu’il s’agisse de régénération naturelle ou artificielle. La diversité pourra se choisir au sein d’une liste reprenant des essences feuillues et résineuses, tout en tenant compte du Fichier écologique des Essences, adapté aux changements climatiques.

    Pour terminer, je puis l’assurer que le secteur des pépiniéristes n’est pas menacé. En effet, il y aura toujours de la place pour enrichir les régénérations naturelles.

    En revanche, il n’est pas exclu que de nouvelles espèces soient privilégiées, pour autant qu’elles résistent aux conditions climatiques.