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La nouvelle pollution de l'Escaut

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2020
  • N° : 136 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 10/12/2020
    • de CORNILLIE Hervé
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Le décidément très malheureux tronçon wallon de l'Escaut est une fois de plus frappé par une nouvelle pollution, aux hydrocarbures cette fois-ci. D'importantes quantités d'hydrocarbure se sont en effet répandues dans l'Escaut dimanche 22 novembre au matin. Ayant pris son origine du côté de Vaulx, la nappe de pollution s'est étendue jusqu'aux environs de l'écluse de Kain, couvrant par endroit toute la largeur du fleuve.

    Le travail remarquable et rapide des équipes d'interventions, constituées des pompiers, de la police de l'environnement et du SPW, est à saluer. La Protection civile est également venue en renfort, notamment avec des moyens complémentaires. Les équipes ont tenté, avec les moyens à leur disposition, de contenir au mieux la pollution. Elles ont travaillé sans relâche et étaient encore à pied d'œuvre les jours suivants pour colmater les dégâts. La navigation a été mise à l'arrêt pendant deux jours et la source de la pollution s'est tarie le jour même.
    Au moment où cette question est rédigée, l'origine de la pollution n'est pas encore connue, même si des pistes se dégagent.

    Quel constat dresse Madame la Ministre de cette pollution aux hydrocarbures dans l'Escaut wallon ?

    En plus de ceux relatifs à la pollution précédente, dont les analyses sont toujours en cours, quels impacts sur la faune et la flore du fleuve sont à craindre ?

    L'entièreté des effets de la nappe d'hydrocarbures ont-ils été traités aujourd'hui ?

    Les moyens mis à disposition des équipes d'intervention étaient-ils suffisants pour leur permettre de combattre efficacement une pollution de cette ampleur ?

    Quel soutien sera débloqué par la Région pour remédier aux effets de cette pollution et afin de permettre un retour à la normale sur ce tronçon fluvial déjà durement meurtri ces derniers temps ?

    En sait-on maintenant un peu plus sur l'origine de la pollution ?
    Si oui, quelle mesure sera prise pour qu'un tel déversement d'hydrocarbures dans le fleuve ne se reproduise plus ? Et à l'encontre des éventuels pollueurs ?
  • Réponse du 25/01/2021
    • de TELLIER Céline
    Après avoir coordonné les interventions d’urgence avec la zone de secours Wallonie-Picarde et la protection civile, et avoir collaboré à la prise des mesures permettant de limiter la propagation de la pollution, l’enquête pour identifier la source de la pollution a été prise en charge par le Département de la police et des contrôles de Mons.

    Les agents du Département de la police et des contrôles ont procédé à plus d’une dizaine de contrôles de sociétés longeant l’Escaut dans la zone concernée et disposant d’un potentiel rejet d’eaux usées industrielles dans l’Escaut.

    Ces contrôles réalisés au niveau des rejets n’ont pas permis d’établir l’origine de cette pollution. Dès lors, aucune responsabilité n’a pu être établie. Cependant, un procès-verbal a été rédigé contre X et a été transmis au Parquet de Tournai.

    Des prélèvements de l’hydrocarbure présent ont été réalisés sur l’Escaut au cours de la phase pollution. Les résultats des analyses montrent l’absence de composés organiques semi-volatiles de type PCB, PBDE ou TBP, molécules dangereuses pour l’Environnement et la Santé. Les analyses montrent une concentration en indice hydrocarbures C10-C40 inférieure à 0,19 mg/L.

    L'impact environnemental sur l’Escaut est donc fortement limité et à plus forte raison par la rapidité d’action des services de secours. En effet, l’entièreté de la nappe a pu être traitée avec du produit dispersant entre Vaulx et l’écluse de Kain où la nappe d’hydrocarbures était contenue grâce à des barrages et de boudins absorbants.

    La zone de secours Wallonie-Picarde est déjà équipée pour ce type de pollution (stock de produit dispersant, de boudins absorbants et également d’un bateau pneumatique pouvant être rapidement mobilisable). La protection civile quant à elle est également appelable et est d’ailleurs venue prêter main-forte aux pompiers. La zone de secours compte également améliorer ses équipements et renforcer la formation de ses pompiers à ce genre d’intervention.