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Le chat haret

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2020
  • N° : 144 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 11/12/2020
    • de MATAGNE Julien
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Depuis le 1er juillet 2015, la chasse aux chats harets est interdite en Wallonie. 

    Des dérogations/autorisations de destruction peuvent néanmoins être octroyées en vue de prévenir des dommages importants et dans l'intérêt de la faune et à la condition qu'il n'existe pas d'autres solutions satisfaisantes.
     
    Madame la Ministre peut-elle nous informer quant à l'octroi de ces dérogations ? 
    Des dérogations ont-elles été octroyées ces dernières années et, le cas échéant, dispose-t-on de statistiques et de plus ample information sur la méthode de la mise à mort des chats capturés ?

    Sur base de quels critères l'administration se base-t-elle pour s'assurer que les demandes de dérogations soient justifiées et pour délivrer celles-ci ? Les demandeurs doivent-ils faire état des dommages causés ?

    Qui peut pratiquer ces destructions ? Leurs actions sont-elles contrôlées ? Ces personnes doivent-elles respecter la législation relative à la destruction de certaines espèces de gibier ?
  • Réponse du 05/02/2021
    • de TELLIER Céline
    Tout d’abord, je souhaite rappeler que le chat haret, ou chat errant est un chat domestique (petit félin de la sous-espèce Felis silvestris catus), retourné à l'état sauvage ou semi-sauvage, par le phénomène du marronnage. Il peut avoir côtoyé des êtres humains ou bien être né loin d'eux, de sorte que la différence entre le chat haret et le chat domestique proprement dit n'est pas génétique, mais uniquement éthologique, c'est-à-dire liée à son mode de vie.

    Pour ma part, je ne peux que regretter que les animaux sauvages soient exclus du Code wallon du bien-être des animaux. Je regrette cette discrimination entre animaux domestiques et sauvages. Même si les contextes sont évidemment différents, tous les animaux méritent un traitement digne et juste de la part des humains.

    C’est la raison pour laquelle j’ai voulu inclure la Ligue royale belge de Protection des Oiseaux parmi les membres du Conseil wallon du Bien-être des animaux.

    À ma demande, le Conseil se penche d’ailleurs sur la question des accessoires dont l’utilisation devrait être limitée ou interdite pour des raisons de bien-être animal. Les travaux sont en cours, et les animaux sauvages font partie de cette réflexion. Je m’en réjouis et je ne peux qu’encourager le Conseil dans ce sens.

    Enfin, pour la question plus spécifique des chats harets, la stérilisation des chats de manière générale constitue évidemment le levier le plus respectueux pour éviter la souffrance de ces animaux, voire leur mise à mort.

    Je rappelle que j’ai mis en place le premier régime d’aide aux communes en faveur du bien-être animal qui s’étale sur trois ans, et comprend un volet « stérilisation ».

    Cette subvention permet de soutenir les communes pour la stérilisation des chats errants, mais aussi des chats domestiques appartenant à des personnes en situation de précarité économique. Il s’agit de la méthode la plus éthique de limiter la population de chats, et notamment de chats harets, qui a malheureusement un impact sur la biodiversité, c’est-à-dire sur d’autres animaux.

    Actuellement, le chat haret est considéré comme une espèce gibier, et relève à ce titre de la loi sur la chasse. J’invite dès lors Monsieur le Député à adresser sa question à mon collègue, Monsieur Willy Borsus, qui a la chasse dans ses attributions.

    Dans les refuges, les associations et les communes, des centaines de bénévoles et vétérinaires œuvrent à ces stérilisations, et je salue ce travail important. Ces personnes donnent de leur temps pour trapper des chats errants, de jour comme de nuit, et quelle que soit la météo. La chasse des chats harets est en décalage par rapport à tous ces efforts, et je ne manquerai pas de le souligner auprès de mon collègue, le Ministre Borsus.