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Le développement des bornes électriques en Wallonie

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 187 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 15/01/2021
    • de GAHOUCHI Latifa
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    Selon les statistiques publiées par l'Institut wallon de l'évaluation, de la prospective et de la statistique (IWEPS), les voitures particulières représentent 76 % (soit 1,8 million) du parc total des véhicules en Wallonie.

    La motorisation diesel est en nette diminution en faveur des voitures à essence, qui augmentent de 3,5 % en 2020, et les voitures électriques, en augmentation de 55 % entre 2019 et 2020. Quant aux voitures hybrides, elles sont en progression de 35 % en 2020 (par rapport à 2019).

    Afin de faire face à cette nette progression des voitures électriques et hybrides et surtout préparer efficacement le pic qui s'annonce dans ce type de motorisation pour les véhicules, quelle est l'évolution de l'implantation des bornes électriques en Wallonie permettant aux automobilistes de recharger leur véhicule ?

    Combien de bornes électriques ont été installées ces dernières années ?

    Existe-t-il un schéma de développement, d'installation de ces stations de recharge pour les années à venir ?
    Si oui, où en est-il et quel est le nombre de bornes qui vont être installées prochainement ?

    Existe-t-il une répartition géographique pour l'implantation des bornes électriques ?

    Monsieur le Ministre dispose-t-il d'information complémentaire sur le sujet ?

    Quel est l'état de la question ?
  • Réponse du 12/02/2021
    • de HENRY Philippe
    Le déploiement de bornes en Wallonie suit actuellement son déploiement en fonction du marché. Lors de la mise en œuvre de la Directive 2014/94/UE sur le déploiement d’une infrastructure en carburants alternatifs, le Gouvernement de l’époque a pris une orientation plutôt défensive avec un marché de véhicules qui peinait à décoller. On parlait à l’époque de quelques centaines de véhicules particulièrement onéreux et avec une faible autonomie.

    L’évolution du déploiement s’est donc faite au gré du marché et en fonction d’opportunités essentiellement commerciales.

    L’absence d’obligation d’inscription ou de renseignement des bornes ne permet de donner un aperçu clair sur leur nombre actuel. Cette absence d’information vient du fait que bon nombre de bornes accessibles au public ont été installées sur des domaines privés déjà dotés de compteurs électriques.

    Le dernier rapportage officiel réalisé en 2019 dans le cadre de l’article 10 de la Directive 2014/94 a identifié la présence de 483 points de chargement accessibles au public. Ce chiffre est celui arrêté au 31 décembre 2018. Depuis, le nombre de points a dépassé les 1 000 unités.

    La Directive 2014/94 sera révisée en 2021. Une forte pression se fait actuellement sur l’électromobilité, ce qui imposera sans doute la prise en compte de mesures plus volontaires dans les Etats-Membres. Au niveau wallon, je souhaite anticiper le mouvement avec des mesures structurantes et en complément des obligations liées au Décret PEB récemment approuvé. Ces actions devront être complémentaires aux approches reprises dans le cadre d’autres obligations européennes en cours de transposition.

    Comme j’ai déjà pu le rappeler au Parlement, je souhaite néanmoins œuvrer sur un déploiement cohérent et progressif. Il faut en effet rappeler que la Wallonie compte moins de 13 000 véhicules rechargeables actuellement, dont 4 900 voitures exclusivement électriques. L’objectif wallon en matière de parc automobile électrique a été fixé à 25 % de véhicules rechargeables en 2030, soit environ 450 000 véhicules. Ce déploiement, nous devons évidemment l’anticiper en mettant à disposition des futurs propriétaires d’une infrastructure cohérente en complément des solutions de rechargement qui se feront essentiellement à la maison ou sur le lieu de travail.

    Ce déploiement devra nécessairement se faire en tenant compte des enjeux en matière de mobilité, mais aussi en prévision des enjeux liés à la disponibilité du réseau de distribution pour les bornes plus lentes, mais aussi du réseau de transport pour les infrastructures de rechargement plus rapides, par exemple sur les axes gérés par la SOFICO.

    L’approche devra donc être progressive et tenir en compte de tous les paramètres, comme la disponibilité en énergies renouvelables, condition essentielle pour assurer une transition climatiquement peu impactante pour la mobilité.