La stérilisation des chats
- Session : 2020-2021
- Année : 2021
- N° : 239 (2020-2021) 1
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Question écrite du 01/03/2021
- de PECRIAUX Sophie
- à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
La période propice à la stérilisation chez un chat est l'âge de 6 mois. Le problème est que les familles adoptent régulièrement les chats beaucoup plus tôt, dès l'âge de deux mois.
Les chatons sont dès lors stérilisés très jeunes et certains vétérinaires considèrent que c'est trop tôt et que cela peut entraîner des problèmes de santé à l'âge adulte.
Toutefois, la plupart des refuges estiment que cette mesure de stérilisation obligatoire avant adoption doit continuer à être appliquée.
En effet, avant cette obligation, la plupart des familles adoptantes prenaient le chaton à deux mois et ne revenaient jamais pour faire stériliser le chat.
Certaines associations ont alors décidé de faire payer la stérilisation à l'adoption afin de faire revenir la famille à 6 mois, mais cette pratique a été interdite, car elle avait eu comme conséquence une augmentation des adoptions directement chez les particuliers sans suivi, sans puces et sans stérilisation.
Madame la Ministre a accordé des moyens pour les campagnes de stérilisation des chats, quelles sont les mesures qu'elle pourrait prendre afin de sauvegarder le bien-être des chats à l'adoption qui doivent être stérilisés mais pas trop tôt ?
Et quelle communication pourrait être faite à l'égard des familles adoptantes afin de soutenir les adoptions en refuge et garantir un suivi de la stérilisation adéquate ?
Réponse du 26/03/2021
- de TELLIER Céline
Le maintien de cette obligation de stérilisation avant adoption a été soutenu par les refuges lors des concertations préalables à la prise de l’arrêté du Gouvernement wallon du 15 décembre 2016 imposant la stérilisation des chats domestiques, qui est entré en vigueur le 1er novembre 2017.
Des chats accueillis dans les refuges qui seraient cédés à l’adoptant sans avoir été stérilisés est une pratique contradictoire avec l’article 3 de l’arrêté précité. Cette attitude augmente les risques d’aggravation de la problématique de surpopulation féline.
En mai 2020, mes Services ont adressé un courrier aux responsables des refuges pour leur rappeler que la cession d’un chat non stérilisé est interdite.
Contrairement aux idées reçues, la stérilisation peut se pratiquer sur des chats âgés de moins de douze semaines, moyennant des protocoles anesthésiques adaptés et des techniques chirurgicales adéquates. De nombreux refuges la pratiquent. À la SRPA de Liège par exemple, la stérilisation précoce s’effectue depuis des années sans problème. Le risque pour le chaton n’est pas plus élevé et il se remet très bien de l’intervention, à partir du moment où le suivi post-opératoire est bien géré. Je rappelle également que la stérilisation précoce existe depuis plus de 20 ans dans les pays anglo-saxons.
Selon la FVE (Federation of Veterinarians of Europe), des études indiquent que la stérilisation précoce ne comporte pas davantage de risque qu’à un âge plus avancé, si les précautions adéquates sont prises en fonction de l’animal en question. Des auteurs avancent également que la chirurgie serait plus facile, rapide et moins traumatisante pour les animaux à un plus jeune âge. Les complications pré et post-opératoires sembleraient équivalentes ou moins importantes en cas de stérilisation précoce, par rapport à une stérilisation plus tardive. (FEDERATION OF VETERINARIANS OF EUROPE. EARLY NEUTERING of KITTENS. Knowledge and practices. Impact on cats’ population control/ management and welfare. https://www.fve.org/cms/wp-content/uploads/FVE-position-early-neutering-cats.pdf)
Les vétérinaires praticiens ont eu l’opportunité de participer fin 2014 à une formation dédiée à la stérilisation précoce dans le cadre de leur formation continue.
De plus, la stérilisation précoce a été intégrée dans le cursus des étudiants en médecine vétérinaire. Par conséquent, de plus en plus de vétérinaires sont habilités à pratiquer l'intervention sur de très jeunes chatons.
Enfin, la collaboration des refuges, vétérinaires et communes dans la lutte contre la prolifération et l’abandon des chats est déterminante pour atteindre les objectifs visés par la législation ambitieuse développée par la Wallonie.
C’est la raison pour laquelle j’ai mis en place un régime d’aide aux communes en faveur du bien-être animal, avec un soutien pour la stérilisation des chats errants ou des chats domestiques appartenant à des publics précarisés. C’est grâce aux efforts combinés de tous les acteurs que nous parviendrons à limiter la population des chats errants, et donc la détresse de ces animaux.