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L'abattage des arbres le long des axes routiers régionaux

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 344 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 16/03/2021
    • de GAHOUCHI Latifa
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    Depuis plusieurs semaines, je suis très régulièrement interpellée par des citoyens inquiets de l'abattage d'arbres conséquents, sur plusieurs dizaines de kilomètres, aux abords de grands axes routiers, notamment la E411, ou aux abords de routes régionales.

    Il s'agirait, selon certains services, d'une mise à blanc justifiée par des raisons sécuritaires. En effet, les plantations seraient devenues instables et menaceraient la sécurité des véhicules fréquentant ces voiries.

    J'avoue que je m'étonne d'une pareille décision pour une végétation âgée de plusieurs dizaines d'années qui, subitement, présenterait des problèmes de stabilité, et ce, dans son intégralité. En outre, cette végétation permettait un écran naturel contre le bruit. Rappelons toutefois que cette mise à blanc avait d'ailleurs débuté sous l'ancienne législature.

    Monsieur le Ministre dispose-t-il de plus d'informations au sujet de ce programme d'abattage ?

    Est-il envisagé de replanter des arbres aux endroits mis à blanc ?
  • Réponse du 07/04/2021
    • de HENRY Philippe
    Les coupes dont l’honorable membre parle ont été réalisées selon les principes repris au sein de la « Circulaire ministérielle relative à la gestion des espaces paysagers présents sur le domaine des infrastructures régionales » du 19 avril 2019. Celles-ci ont, comme objectif, de remettre à niveau les bermes latérales des autoroutes en créant à terme des lisières étagées, soit un boisement constitué d’une végétation buissonnante à l’avant et d’arbres de plus grande taille à l’arrière, et ce afin de minimiser les risques de chute sur l’autoroute.

    Ce traitement permet donc de sécuriser à long terme l’infrastructure et d’alléger les futurs entretiens. Bien qu’à leur plantation il était prévu de les gérer comme des taillis avec une rotation de 15 ans, ces importants massifs boisés, n’ont jamais été entretenus.

    Cette absence d’entretien depuis la création de l’autoroute engendre au cours du temps des risques de chute d’arbres sur les infrastructures en menaçant la sécurité des usagers de la route.

    Il n’est donc pas question ici d’une végétation qui présenterait subitement un risque, mais plutôt d’une végétation qui nécessite un entretien global qui n’a jamais été réalisé auparavant.

    Un rapport de la Direction des études environnementales et paysagères du SPW MI (DEEP) a défini les interventions à réaliser sur les différentes zones. Chaque tronçon a été analysé d'un point de vue paysager, environnemental tout en prenant en compte la présence d'habitations. Ces principes de gestion et d’analyse ont été établis en collaboration avec plusieurs organismes tels que le Département de l'étude du milieu naturel et agricole et l’université Gembloux Agro-Bio Tech.

    Même si les coupes peuvent avoir l’air importantes, puisqu’il s’agit de mises à blanc sans extraction de souches, une végétation arbustive reprendra rapidement place. Les premières repousses seront visibles après un an, et le taillis sera reformé au bout de 4 ans. Il ne sera donc pas nécessaire de replanter des arbres aux endroits abattus puisqu’une lisière étagée prendra rapidement place sur les zones travaillées.

    De plus les recommandations de la DEEP font qu’à aucun moment l’entièreté des massifs ou des cordons boisés ne sont traités.

    Pour en venir au point de vue acoustique, contrairement à l’idée générale, la végétation ne constitue pas une protection contre les nuisances sonores. Cependant, l’impact psychologique d’une barrière végétale est indéniable, et son absence peut dès lors, être considérée comme un inconfort. Pour cette raison, et pour éviter les nuisances visuelles, un écran végétalisé a été conservé autant que possible à proximité des habitations.