Les mesures de protection de l'habitat de la chouette chevêche
- Session : 2020-2021
- Année : 2021
- N° : 293 (2020-2021) 1
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Question écrite du 26/03/2021
- de NIKOLIC Diana
- à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
Comme Madame la Ministre l'indiquait à Monsieur Lenzini le 9 février 2021 en Commission, la période d'interdiction d'abatage, de taille et d'élagage des arbres dans le domaine des infrastructures régionales est fixée entre le 1er avril et le 31 juillet. Cette interdiction, prévue par la circulaire du 19 avril 2019, peut également être avancée en raison de conditions climatiques.
À ce propos, le réchauffement climatique conduit à une période de nidification de plus en plus précoce. En particulier, la chouette chevêche, bien présente en Région wallonne, connaît une période de nidification qui débute aux alentours du 15 février.
À ma connaissance, aucune action spécifique n'est actuellement menée pour garantir la protection de l'habitat de cette espèce, comme cela se fait pour les moineaux (Groupes Moineaux), le milan royal, les martinets, les hirondelles, les hérissons, …
Au vu de la spécificité de période de nidification de la chouette chevêche, Madame la Ministre prévoit-elle des actions spécifiques garantissant la protection de son habitat ?
Envisage-t-elle, à terme, d'adapter la période d'interdiction pour prendre en compte les nidifications précoces de l'espèce ?
Réponse du 06/05/2021
- de TELLIER Céline
Cette chouette niche dans certaines cavités d’arbres, notamment dans les vergers hautes tiges, les alignements de saules ou de vieux arbres en milieu ouvert, ainsi que dans certains bâtiments, en particulier agricoles. Elle profite aussi largement des nichoirs mis à sa disposition par divers acteurs de terrains (groupe « Noctua », Parcs naturels, associations de conservation de la Nature, DNF…).
L’opportunité d’étendre la période d'interdiction pour les entretiens et les abattages de certains types d’arbres est en cours d’analyse pour ce qui concerne les éventuelles difficultés pratiques d’application de la mesure ainsi qu’au regard de la cohérence de cette mesure avec la réglementation en vigueur.
Les principales menaces pour la chouette chevêche en Wallonie concernent la destruction de ses habitats, en particulier la raréfaction des vergers, l’abattage des saules têtards, la raréfaction de sa nourriture (rongeurs, gros insectes …) et l’utilisation de produits toxiques liés à la dératisation et à l’intensification de l’agriculture.
C’est notamment pour cette raison que le Gouvernement wallon a décidé, en octobre dernier, de revaloriser les subsides à la plantation de haies, de vergers, d’arbres d’alignement et à l’entretien des arbres têtards. Cela a permis de subsidier la plantation d’environ 10 000 arbres fruitiers haute tige depuis le début de la législature, ce qui représente une surface d’environ 35 hectares de nouveaux vergers, sans compter les nombreuses plantations non subsidiées encodées sur le site « Yes We plant ! ».
Et ce n'est qu’un début : sur ma proposition, le Gouvernement vient d’approuver le Programme opérationnel « Yes We plant » qui prévoit notamment de soutenir divers projets de plantation.
Parallèlement, la Wallonie soutient financièrement les trois Parcs naturels hesbignons pour l’entretien, la replantation et la revalorisation des alignements de saules têtards typiques de cette province et précieux pour les populations de Chouette chevêche, notamment.
A l’avenir, l’espèce pourrait aussi profiter d’actions visant à favoriser la faune dans le bâti sous l’égide de la stratégie Biodiversité 360° qui, notamment, prévoit la publication d’un guide technique thématique à destination des professionnels de la construction et des citoyens souhaitant mieux accueillir la faune dans leurs bâtiments.
Concernant la protection de l’habitat de la Chouette chevêche, le CoDT le protège en partie notamment par des mesures visant les haies et certains arbres isolés haute tige. Un renforcement de ces dispositions est actuellement étudié dans le cadre de la « task force » Haies et fait l’objet d’une fiche-action prioritaire du Programme opérationnel « Yes We plant ! ».