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L'avancement des travaux du Pont des Trous

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 378 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 26/03/2021
    • de CORNILLIE Hervé
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    À l'occasion de cette question, je souhaite faire le point sur un dossier symbolique de Wallonie picarde : la rénovation du Pont des Trous, élément de patrimoine médiéval emblématique de la Ville de Tournai. Pour rappel, l'emblème tournaisien est sujet depuis plus d'un an à des travaux de rénovation, avec destruction puis reconstruction de ses arches, afin de permettre l'élargissement de ces dernières et le passage de plus grandes péniches, dans le cadre du projet Seine-Escaut. Monsieur le Ministre n'est pas sans savoir que les Tournaisiens y sont très attachés.

    Il y a de ce plus d'un an, j'avais déjà interrogé le Gouvernement sur les modalités des travaux. Depuis lors, des phases dites « sensibles » du chantier ont commencé.

    Comment avancent les travaux de rénovation du Pont des Trous ?

    Le planning initial est-il respecté ? Malgré la crise sanitaire ?

    Qu'a donné l'étude de faisabilité technique et administrative d'une mise en valeur d'une partie des vestiges découverts lors des fouilles archéologiques à cet endroit précis ?

    Au sein des différents projets du Plan de relance soumis à l'Europe, figure la finalisation, pour la partie wallonne, du projet Seine-Escaut. Le Pont des Trous y fera office d'emblème et marquera, comme à l'époque, l'entrée dans la Cité aux cinq clochers.

    Des fonds européens de ce nouveau plan de relance lui seront-ils octroyés pour en faire une porte d'entrée vers la Wallonie digne de ce nom ?
  • Réponse du 08/04/2021
    • de HENRY Philippe
    Ce mois de mars a permis des avancées particulièrement symboliques et spectaculaires aux abords du Pont des Trous.

    La déconstruction de la partie centrale de l’édifice (datant de sa reconstruction post 2e guerre mondiale) a été réalisée en juillet 2019 et depuis, les travaux de génie civil se sont succédé pour prendre réellement forme.

    L’Agence wallonne du Patrimoine a encadré un important chantier de restauration et de préservation de la tour de Bourdiel, en rive gauche.

    Cette phase s’achèvera courant avril, et les ouvriers et spécialistes de l’AWAP se pencheront ensuite sur la tour de la Thieulerie, sur la rive opposée.

    Par ailleurs, la reconstruction de la partie centrale vient justement de débuter. Les murs des arches latérales, bordant les tours, sont en effet en cours de reconstruction et les départs des piles centrales ont été posés sur les pieux fichés dans l’Escaut il y a une quinzaine de jours.

    La reconstruction de la partie centrale de l’édifice (une arche, deux plus petites arches et la coursive supérieure) s’accélérera encore dans le courant des prochaines semaines puisqu’un échafaudage viendra former le cadre de coffrage de l’arche centrale - tout en permettant le maintien de la navigation sous cette future arche pendant les travaux. Le Pont des Trous reprendra ainsi progressivement son profil médiéval autour d’une arche élargie par rapport à la version préexistante.

    Ces dernières semaines, les préparatifs de ces étapes de reconstruction ont monopolisé le travail de nombreuses entreprises spécialisées : il a fallu que des plongeurs travaillent de nuit pour dégager le fond de l’Escaut de dalles de béton qui y empêchaient le forage de pieux d’une vingtaine de mètres de longueur. Il a fallu ensuite placer 32 pieux en un temps record dans le lit calcaire du fleuve, et, la semaine dernière, positionner sur ces pieux deux fois 150 mètres de lisses de guidage. Ces travaux ont pu être réalisés grâce aux compétences et au matériel impressionnant d’entreprises wallonnes et belges.

    Ces dispositifs guideront les bateaux vers le centre de la passe navigable et protégeront l’édifice des heurts éventuels. Durant le chantier, les lisses protégeront également le coffrage qui sera réalisé au centre de la voie d’eau et surplombera le chenal. C’est la raison principale de ce phasage.

    En ce qui concerne le volet archéologique de la question de l’honorable membre, deux vestiges de murs datant d’époques différentes (Henri VIII et Louis XIV) ont en effet été mis au jour début 2020 par les archéologues de l’AWAP, en aval du pont des Trous, le long du quai Donat Casterman.

    Les différentes possibilités d’intégration de ces vestiges dans les aménagements globaux du quai Donat Casterman ont été analysées par le SPW Mobilité & Infrastructures, le bureau d’études, et les entreprises.

    Cependant, la conservation en l’état de ces portions de murs et leur intégration dans les gradins engendrait immanquablement des soucis pratiques, comme des sources de danger ou d’insécurité pou à l’usage.

    Après de nombreuses discussions techniques et en concertation avec l’AWAP, la proposition finale a donc été de ne pas maintenir ni mettre en exergue la présence de ces murs dans les aménagements finaux.

    Enfin, sur le plan du planning et des budgets, la crise sanitaire a, de fait, marqué un premier coup d’arrêt aux travaux puisque le confinement du printemps dernier en a retardé l’avancement de quelques semaines.

    Depuis la reprise des travaux, les effets des mesures sanitaires (distanciation, transports…) et des retards et difficultés d’approvisionnement pour certains matériaux et équipements se font également sentir, mais dans une mesure qui ne remet toutefois pas en cause le planning général, à savoir une finalisation complète des aménagements pour la fin 2022.

    Enfin, une part non négligeable des crédits wallons et européens pour ce chantier est consacrée à l’embellissement des espaces publics à proximité des infrastructures du SPW et, notamment, du Pont des Trous.

    C’est là tout l’objectif de cette partie des travaux, et le financement pour celle-ci est déjà acquis de longue date, et ce, indépendamment du Plan de relance que l’honorable membre évoque.