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Le réseau public de distribution d'eau

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 319 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 01/04/2021
    • de GAHOUCHI Latifa
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Le bilan annuel des opérateurs publics « Aquawal » fait apparaître que 80  millions de mètres cubes d'eau échappent à la facturation chaque année en Wallonie, soit une perte de 64 millions d'euros. Ces volumes non enregistrés, fruit de la différence entre les volumes produits ou achetés et injectés en tête du réseau public par les distributeurs et ceux comptabilisés par les compteurs d'eau usager, seraient notamment liés aux fuites du réseau public de distribution d'eau.
     
    On sait que le prix du mètre cube d'eau comprend notamment les coûts de distribution.
     
    Y a-t-il dès lors un risque que ce soit le consommateur wallon qui soit impacté financièrement au niveau de sa facture par ces fuites ?
     
    On le sait, l'eau est un bien précieux et l'or bleu fait défaut dans certaines parties du monde. Il est donc difficile d'accepter que 80 millions de mètres cubes soient gaspillés chaque année rien qu'en Wallonie.
     
    Qu'est-ce qui est mis en œuvre pour solutionner cette problématique dans les meilleurs délais, sans augmenter la facture des citoyens via une augmentation des coûts de distribution ?
  • Réponse du 19/04/2021
    • de TELLIER Céline
    Concernant les pertes observées sur le réseau public de distribution, le rapport d’AQUAWAL indique bien 80 millions de m³ non enregistrés.

    Ce volume comprend :
    - les fuites ;
    - les volumes utilisés par les opérateurs pour le lavage régulier de leurs installations ;
    - les volumes utilisés par les services incendies et la protection civile ;
    - le sous-enregistrement des compteurs ;
    - les vols d'eau.

    Le coût de 64 millions d’euros qu’engendrerait ce volume non comptabilisé n’émane pas d’un rapport d’AQUAWAL et est inexact. D’une part certains volumes non enregistrés sont nécessaires à l’entretien du réseau et d’autre part seuls les coûts de fonctionnement proportionnels aux volumes d’eau perdus, doivent être comptabilisés.

    Dans l’hypothèse où il n’y aurait plus aucun volume « non enregistré », ce qui n’est pas réaliste, le coût estimé serait de 21 millions d’euros (80 millions de m³ x (0,1 euro (réactifs et énergie) + 0,074 4 euro (taxe sur la protection des captages) + 0,082 1 (contribution de prélèvement))).

    Ce montant est à mettre en parallèle avec les investissements nécessaires pour diminuer ce chiffre. Aujourd'hui les distributeurs investissent environ 100 millions par an d'euros pour renouveler leur réseau. Avec ces investissements, l’état du réseau est stable depuis 2005 comme le démontre le rapport d’AQUAWAL.

    La réduction des fuites et le renouvellement du réseau font l’objet d’un suivi particulier dans le contrat de gestion entre la Région et la SWDE, principal opérateur qui a mis en œuvre un plan d’action pour la réduction des fuites avec des équipes spécifiques.

    Par ailleurs, cette question est suivie par le Comité de contrôle de l'eau qui en fait un de ses indicateurs de performance principaux. Ceux-ci sont nécessaires pour juger de la bonne performance ou non d'un opérateur.

    La gestion des fuites fera l’objet d’une attention particulière dans la stratégie sécheresse en préparation, afin d’avoir une approche pour l’ensemble des opérateurs wallons de distribution d’eau.

    Enfin, et même si tout doit être fait pour réduire les fuites, il faut garder à l’esprit que cette eau se réinfiltre dans le sol et alimente les nappes et les cours d'eau. Il s'agit d'un déplacement inutile d'eau d'un aquifère vers un autre qui peut être problématique si le prélèvement se fait dans des zones peu pourvues en eau.