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Le futur des guichets automatiques en Wallonie picarde

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 313 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 21/05/2021
    • de CORNILLIE Hervé
    • à COLLIGNON Christophe, Ministre du Logement, des Pouvoirs locaux et de la Ville
    Comme partout ailleurs au sein de notre région, la Wallonie picarde, et particulièrement ses zones rurales, voit ses distributeurs automatiques de billets fondre comme neige au soleil. Retirer des billets auprès des distributeurs automatiques s'apparente souvent à un parcours de combattant.
     
    Un constat qui fait grogner la population locale et inquiète ses mandataires locaux. Plusieurs communes de cette région ont d'ailleurs voté des motions pour maintenir au moins un distributeur sur leur territoire. Elle déplore quasi toute le manque de concertation à ce sujet avec le secteur privé et estime que, quand le privé décide, on lui fait rarement changer d'avis.
     
    À ce sujet ont déjà eu lieu en mars dernier au sein du Parlement les auditions du consortium de banques BATOPIN. Ce dernier assure vouloir à terme assurer à minimum 95 % des citoyens belges, dans un rayon de moins de 5 km de leur domicile, un guichet automatique bancaire près de chez eux. Le déploiement des nouveaux guichets ou points cash devrait commencer en 2022 et l'ensemble opérationnel pour 2024-2025.
     
    Monsieur le Ministre a-t-il pris connaissance des différentes motions adoptées par plusieurs communes de Wallonie picarde concernant le retrait des guichets automatiques ? Comment y réagit-il ?
     
    Les représentants de BATOPIN déclaraient lors de leur audition que concernant leur propre réseau, ils ne pouvaient à 100 % garantir un guichet automatique à chaque commune. Certaines communes de Wallonie picarde se verront-elles sans guichets sur leur territoire d'ici peu ?
     
    Plus globalement, qu'est-il prévu pour les communes de Wallonie picarde au niveau des guichets automatiques dans les années à venir, tant pour le consortium BATOPIN, que pour les autres groupements de banques tels que le JoFiCo ?
     
    Comment la Région peut-elle venir en assistance aux communes dans leur tentative de concertation avec le secteur privé à propos des distributeurs ?
     
    Comment faire en sorte que les banques continuent à exercer leur devoir sociétal de distribution des liquidités en Wallonie ?
  • Réponse du 21/06/2021
    • de COLLIGNON Christophe
    Dans certaines communes, il est évident que l’accès aux commerces et à certains services nécessite souvent un déplacement de la part des citoyens. Inévitablement, face à cette réalité, certains sont plus démunis que d’autres, notamment en termes de transport ou de capacité à se déplacer sur de plus longues distances.

    La présence des services bancaires ne fait pas exception. Depuis plusieurs années, le secteur a mis en œuvre des plans d’économies et des restructurations qui ont eu pour conséquence, au-delà des difficultés liées à la digitalisation pour bon nombre de citoyens, une diminution du nombre d’agences, de distributeurs et d’appareils d’impression.

    Face à ce constat, des auditions ont été organisées au sein de la commission du logement et des pouvoirs locaux :

    1. Le 26 janvier 2021 : audition de Batopin ;
    – M. De Ryck, CEO de Batopin ;
    – Mme Dhooghe, chargée de projet de Batopin.

    2. Le 11 mai 2021 : auditions de Bpost et Jofico ;
    – M. Smets, director Retail & Customer Care de Bpost ;
    – M. Gregoire, administrateur-directeur de Crelan ;
    – Les représentants habilités de la co-entreprise Joint Financial Company (JoFiCo).

    Par ailleurs, j’ai effectivement reçu différentes motions contre la fermeture des terminaux bancaires. Elles ont également été adressées à tout ou partie des membres des Gouvernements fédéral et wallon.

    La problématique est globale. L’utilisation de l’ensemble des services bancaires a clairement évolué. Aujourd’hui, chaque citoyen, chaque indépendant, chaque entreprise s’est vu contraint de devenir « banquier ». Il m’apparaît, dans ce cadre, que c’est le secteur bancaire pris dans son ensemble qui doit répondre aux besoins de la population, et contribuer aux différents services auxquels la population est en droit de prétendre. L’ensemble du secteur - non seulement les banques que l’on peut encore qualifier de « traditionnelles », mais aussi les banques exclusivement numériques, de plus en plus nombreuses - devrait participer à l’effort. Une véritable mutualisation devrait être mise en place entre les parties prenantes.

    La compétence est, surtout, fédérale. Néanmoins, dans le cadre de mes attributions, la taxation locale pourrait constituer un levier intéressant. Je compte dès lors analyser la compatibilité de la législation fiscale locale actuelle, telle que recommandée dans la nomenclature des taxes communales, avec les constats ci‑dessus, en appui, bien entendu, des alternatives possibles.

    Je vais également prendre l’initiative d’une rencontre entre Batopin, Jofico, des représentants de l’Union des villes et des communes de Wallonie et des conférences des bourgmestres, afin de nourrir les échanges sur la stratégie de déploiement des guichets sur le territoire.