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L'enrichissement de la biodiversité aquatique

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 410 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 21/05/2021
    • de PECRIAUX Sophie
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Les écosystèmes aquatiques continentaux et marins représentent les sources d'alimentation les plus riches en biodiversité consommées par l'homme. Cela comprend les plantes vasculaires et les algues, ainsi que les animaux tels que les crustacés, les mollusques, les reptiles, les amphibiens et les poissons. Les écosystèmes d'eau douce ne couvrent qu'environ 1 % de la surface de la terre, mais fournissent un habitat à plus de 40 % (13 000) des espèces de poissons d'eau douce du monde. Deux mille autres espèces de poissons peuvent également vivre en eaux saumâtres.

    Le projet européen « Ecosystem » a débuté en 2016, sur base d'une directive européenne qui établit une liste d'espèces exotiques envahissantes (EEE) contre lesquelles les États membres ont l'obligation de mettre en place des moyens de lutte. Plusieurs partenaires français, flamands et wallons participent à ce projet.

    Son objectif est d'améliorer les écosystèmes aquatiques dans les Flandres, bassin de l'Yser, de part et d'autre de la frontière franco-belge. En effet, les écosystèmes aquatiques de nos régions sont bouleversés par l'apparition de ces espèces exotiques envahissantes qui ont été introduites par la main de l'homme, tels que rats musqués, écrevisses américaines, renouées du Japon, et cetera.

    Ce projet a abouti à un partage de connaissances, la mise en place d'une application smartphone commune pour les techniciens des différentes structures et la réalisation d'ouvrages afin de créer un meilleur équilibre entre le milieu naturel, les plantes et les animaux. De nombreux écosystèmes aquatiques sont présents en Wallonie.

    Existe-t-il un projet similaire wallon ?

    Quelles actions Madame la Ministre compte-t-elle mettre en place ou a-t-elle mis en place en Wallonie sur base de la directive européenne et des résultats positifs du projet « Ecosytem » et pour enrichir de manière générale la biodiversité aquatique ?
  • Réponse du 13/09/2021
    • de TELLIER Céline
    L’ambition du projet Ecosystem est d’améliorer les milieux aquatiques en Flandre-Occidentale et en Flandre-Orientale, ainsi que dans le nord de la France. Ses objectifs généraux ne sont pas neufs et mettent l’accent sur la gestion des espèces exotiques envahissantes, ainsi que sur les travaux d’entretien et de restauration écologiques des cours d’eau. La plupart de ces objectifs sont appliqués depuis longtemps en Wallonie, que ce soit pour ce qui concerne la lutte contre le Rat musqué, la Berce du Caucase et la Renouée du Japon ou pour l’amélioration de la qualité hydromorphologique des cours d’eau.

    Ainsi, par exemple, un Plan de lutte coordonné contre la Berce du Caucase a été initié en 2010 en vue d’éradiquer de Wallonie cette plante dangereuse. Ce plan a montré son efficacité avec une réduction importante des populations entre 2010 et 2018.

    La lutte contre la Renouée du Japon et contre la Balsamine de l’Himalaya a également été menée de longue date par de nombreux contrats de rivière avec des résultats localement impressionnants comme en Haute-Meuse.

    En dehors de ces actions récurrentes, le projet LIFE biodiversité « RIPARIAS » impliquant les différentes Régions vise à assurer une gestion cohérente et efficace de plusieurs espèces exotiques envahissantes aquatiques et rivulaires et participe ainsi à la mise en œuvre des obligations du Règlement européen N°1143/2014 sur les espèces exotiques envahissantes. En Wallonie, il s’adresse aux bassins versants de la Dyle, de la Senne et de la Dendre. Ce projet d’une durée de 6 ans (2021-2027) est co-financé par la Wallonie à hauteur d’un montant de 1 011 000 euros sur un coût total estimé à 7 133 000 euros.

    Depuis de nombreuses années, la Direction des Cours d’eau non navigables s’est engagée dans plusieurs projets qui visent à améliorer la qualité hydromorphologique des cours d’eau. On peut notamment citer les projets LIFE « BELINI » et « Vallées ardennaises ».

    Le projet LIFE « BELINI », qui concerne le sous-bassin hydrographique de la Senne, consiste à lutter contre les inondations via la création (ou la renaturation) de zones d’immersion temporaire (ZIT), avec une attention particulière apportée à la biodiversité et aux services écosystémiques. Ces derniers représentent les bénéfices que les humains retirent directement des écosystèmes.

    Le projet LIFE « Vallées ardennaises » porte sur la restauration écologique des rivières et forêts dans les vallées encaissées des bassins de l’Ourthe, de l’Amblève, de la Vesdre et de l’Our. Il comporte des actions d’amélioration de la qualité des cours d’eau telles que la levée d’obstacles à la libre circulation des poissons ou la renaturation des berges. D’une durée de 8 ans (2020 – 2028), ce projet d’un budget total de 9 318 935 euros est co-financé par la Wallonie à hauteur de 3 303 000 euros.

    Les Fonds européen pour la pêche et Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche ont également été sollicités pour le financement de projets de restauration hydromorphologique.

    Pour terminer, il faut également noter que la restauration hydromorphologique des cours d’eau figure dans le Contrat d’administration, ainsi que dans le projet de Stratégie biodiversité 360°.